Je ne suis pas une fan inconditionnelle de John Green. J’ai apprécié Nos étoiles contraires, il m’a manqué quelque chose dans Qui es-tu Alaska? (pas grand chose) et je me suis ennuyée dans La face cachée de Margo. Le seul qui, finalement, a trouvé grâce à mes yeux, c’est Le théorème des Katherine. Et bien souvent, c’est celui que tout le monde oublie ou qui n’a visiblement pas marqué les esprits. Et par ailleurs, je n’ai toujours pas lu Will et Will, par manque de temps (mais je vais le faire).
Donc comme je suis tout de même curieuse, j’ai voulu lire Tortues à l’infini. ET cette fois-ci, ça a été pour moi un vrai coup de cœur.
Pourtant, je sais que pour beaucoup ça n’a pas été le cas.
Tout d’abord, l’écriture m’a beaucoup plus parlé. C'est pourtant le même auteur ;-) Moins de digressions, d’envolées littéraires qui dans les autres alourdissaient ou ralentissaient (à mon avis) la lecture. Ici, moins de grands discours et beaucoup plus d’intime. On sait que le sujet de ce roman touche personnellement John Green. On le sent clairement. C’est peut-être ça qui m’a atteint cette fois-ci. Là, pour moi, ça filait tout seul. J’enchaînais les pages avec cette envie d’en savoir plus sur Aza, sur Davis (et son jeune frère), sur Daisy, sur cette histoire de disparition... Avec ce fil conducteur ( les spirales obsessionnelles) qui se déroulait et s'enroulait, j'ai lu ce roman avec une rapidité folle. Impossible de le lâcher!
Ensuite, l’héroïne, Aza, m’a beaucoup touché. Son mal-être m’a parlé.(Non, ça va, je ne suis pas trop ou particulièrement névrosée) mais j’ai trouvé ses obsessions réalistes et bien retranscrites.
J’ai aussi beaucoup aimé les personnages qui gravitent autour d’Aza comme Davis, jeune homme riche mais seul qui essaie de garder la tête hors de l’eau et préserver son petit frère. Mais aussi Daisy qui souffre de l’indifférence de cette meilleure amie centrée sur ses propres problèmes. (Daisy est très touchante et drôle) Il y a du suspense et de l’émotion, une héroïne qui n’en est pas vraiment une, du mal-être, de la douleur et de l’espoir.
Beaucoup d’ingrédients que l’on retrouve dans les romans de l’auteur. Ici, c’est mieux dosé que dans certains.
Je veux bien concéder que l’histoire qui amène Aza à retrouver Davis, la disparition du père et l’enquête des deux amies…tout ça est un peu abracadabrant. Mais cela ne gâche pas la lecture. C’est une belle histoire avec des portraits touchants d’adolescents tourmentés et malmenés qui vivent des choses très différentes, qui peinent à se comprendre mais essaient.
J’ai aussi entendu le reproche que ces adolescents se comportent trop comme des adultes. Mais n’est-ce pas le cas dans beaucoup de John Green où les héros sont bien souvent plus matures que ce que leur âge pourrait laisser présager ?
Allez, une dernière petite remarque : il y a peut-être moins d’humour que dans ses précédents où bon nombre de personnages dits secondaires avaient un sens de la répartie cinglant. Ici c’est peut-être un peu moins flagrant.
Bref, moi, j’ai été conquise par ce nouveau roman. Vraiment.
Il y a eu pléthore de critiques sur ce titre. J’aurais peut-être pu vous épargner mon humble avis. Mais, autour de moi, j’ai entendu beaucoup de négatif (pas que heureusement). Alors, j’ai eu envie d’en dire du bien. Et comme quoi, on peut parfois être surpris par un auteur alors que l’on n’y croyait plus.
Pour conclure, je pense que ce nouveau John Green est à conseiller à ceux qui n’aiment pas John Green.
#VosCommentaires