Un groupe part en voyage scolaire. Dit comme ça, rien de bien extraordinaire.
Sauf que le groupe est habillé de combinaisons spatiales et que c'est un bus-fusée qui les dépose sur le lieu de leur visite : la lune.
De ce petit groupe, une silhouette se détache des autres. Un enfant, tenant à la main un cahier de dessin et une boîte de crayons, semble un peu à la traîne.
Tellement que le petit astronaute s'assoupit derrière un rocher. Quand il se réveille. Le groupe est reparti. Panique ! Mais il n'a pas le choix, il n'a plus qu'à attendre.
Et quoi de mieux que le dessin pour passer le temps? Parce que tout seul, sur la lune, il n'y a pas grand chose à faire.
Tout seul... Vraiment?
Classe de lune est le premier album pour enfants de John Hare. Et il n'y a rien à redire. Vraiment. Il est parfait.
Sans texte, avec la seule force de son dessin, il nous raconte une histoire exceptionnelle, celle d'une rencontre dûe au hasard mais marquante pour ceux qui vont la vivre.
Celle-ci se est plutôt timide au début. Puis, le rapprochement va progressivement se faire grâce aux crayons de couleurs que transporte l'enfant resté seul sur place. Car sur la lune, tout est gris, même ses étranges habitants. Alors toutes ces nuances vives qui surgissent des dessins de l'enfant attirent les hommes gris (et non pas verts) sortis de nulle part.
Ce qui est tout à fait remarquable, c'est que malgré le fait que tous les personnages, ou presque, de ce livre portent un casque, c'est très vivant. Pourtant, impossible de jouer sur l'expressivité des visages. Tout passe par les corps, les mouvements, les attitudes. C'est très intéressant ! Et très réussi puisqu'on comprend très bien tout ce qui se déroule sous nos yeux et l'on ressent les émotions des uns et des autres.
En le regardant, il est très facile d'y poser des mots ou au contraire de laisser les images parler d'elles-mêmes, en fonction de l'envie de l'enfant. Moi qui, comme je le disais en introduction, ne suis pas douée pour broder sur des images, avec Classe de lune, tout a été fluide.
Je l'ai regardé avec mon fils (6 ans) et ma fille (2 ans) et malgré leur différence d'âge, tous deux étaient captivés. Moi aussi, j'avoue. C'est tellement beau. Et les mots sont venus, facilement.
Ce qui est bien, mais ça c'est le propre de tout album sans texte, c'est que l'enfant peut aussi apporter sa version de l'histoire et attirer notre regard sur des choses que nous, adultes, n'avions pas vues.
Les illustrations de John Hare sont magnifiques, vraiment. On se croirait sur la lune ( ou du moins telle qu'on se la représente). La profondeur de l'espace, la texture de la surface de la lune, les empreintes de pas, les personnages qui surgissent comme des formes mouvantes... C'est très précis, maîtrisé et l'on ne se lasse pas d'admirer les paysages lunaires.
Cet album paraît alors que nous fêtons les 50 ans du premier pas de l'homme sur la lune. Une très belle façon d'en parler avec les plus jeunes.
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