Tracer

Soumis par HashtagCeline le dim 08/03/2020 - 21:07
"Elle part demain à l'aube. Aube.Aubrac. On verra bien."
#GuillaumeNail

 

Du même auteur, j'avais lu Qui veut la peau de Barack et Angela? paru en 2016 dans la collection Dacodac aux éditions du Rouergue. J'avais bien aimé cette enquête farfelue autour de la disparition de moutons dans le Cotentin. J'avais d'ailleurs rédigé une chronique pour la revue Page des libraires (découvrez là ICI )

Aujourd'hui, Guillaume Nail fait son retour au Rouergue avec un roman publié dans l'excellente collection Doado. Un texte qui, comme son titre l'indique, nous invite à tracer, à tailler la route.

Je vous l'annonce, le voyage ne sera pas de tout repos mais malgré cela, je vous invite vivement à le faire. Vous ne le regretterez pas.

 

#QuatrièmeDeCouv'

 

Ça pourrait être une histoire triste, grise et pleine de violons qui grincent. Ça pourrait car ça commence par un deuil. Celui d'Emjie, 17 ans, orpheline depuis quelques jours et recueillie par son oncle Balou. Mais c'est bien plus que ça. C'est aussi l'histoire d'une amitié belle à en pleurer avec l'hilarante Nitsa. C'est une rando pleine de rencontres dans l'Aubrac. C'est des moments de joie pure, de tristesse et de désir. Car Emjie est vivante et bien décidée à tracer !

 

#MarcherrPourOublier

 

Quand j'ai un Doado en main, je sais qu'il va se passer quelque chose. 

En témoignent les nombreux titres que j'ai ici chroniqués : Guenon de Pierre-Antoine Brossaud, Même pas en rêve de Vivien Bessières, Dix de Marine Carteron (Doado Noir mais Doado quand même) , Nos mains en l'air de Coline Pierré, Titan noir de Florence Aubry... Et la liste est loin d'être complète.

Avec Tracer, je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Mais j'étais impatiente de partir.

J'avais lu sur les réseaux sociaux que ce roman faisait écho à un autre que je venais tout juste de lire ( et pour lequel j'ai eu un coup de coeur): Le cercueil à roulettes d'Alexandre Chardin paru chez Casterman.  Et effectivement, j'ai trouvé quelques similitudes entre les deux textes. Tracer, comme son roman de comparaison, a su me surprendre par une fraîcheur et une légèreté de ton (apparente) au service d'une histoire qui prend son point de départ dans la douleur.
 
Pour Emjie qui vient de perdre ses deux parents dans un accident de la route, la vie est état de décomposition. Tout sent désormais le moisi, une odeur qui lui donne la nausée et qui lui revient dès qu'elle pense au drame survenu. En même temps, comment ne plus y penser? Même si parfois, quelques minutes, elle "oublie" ( une promenade en forêt, une danse, un baiser ou plus...) bien vite les souvenirs comme l'envie de vomir refluent.

"Mais au moment même où elle se rend compte qu'elle oublie, ça revient. Ca la prend par surprise, l'odeur de moisi arrive de partout, impossible à réfréner, la pièce toute entière est putréfaction, Emjie sent que ça déferle, (...)"

Emjie va bientôt avoir 18 ans. Emjie va bientôt passer le bac. Emjie a toute la vie devant elle mais elle n'a plus vraiment envie de la vivre.
Alors, après une soirée où la catastrophe est évitée de justesse (grâce à Nitsa), Emjie se trouve un but, une échappatoire, une nouvelle route à suivre. Elle va partir, elle doit partir. Direction l'Aubrac. Là-bas, tout a l'air si calme, si beau, si apaisant. Elle pourra peut-être y trouver elle aussi un moyen de panser ses blessures ?

Tracer, c'est l'histoire d'Emjie mais c'est surtout celle de tous les gens qui gravitent autour d'elle. Avant et pendant son voyage.
Il y a Nitsa, sa meilleure amie qui en plus d'être drôle, est un soutien sans faille. Nitsa aime Emjie et lui prouve en étant là dans les bons moments comme dans les mauvais. Ce personnage n'est pas là tout du long mais il permet de vivre plus facilement le début difficile du récit et les premiers moments de deuil. Elle est aussi celle qui évite le pire à Emjie. Nitsa m'a vraiment beaucoup amusée. Elle est une bouffée d'oxygène et une personne surprenante que je suis ravie d'avoir rencontrée.

Il y a aussi Walter et ses problèmes de sudation frontale... Il m'a fait rire et attendri. Même si j'avoue que j'ai trouvé les rapports entre Emjie et lui assez bizarres. En même temps, commencer une relation amoureuse quand on vient de perdre ses parents, pas évident... Pourtant Walter est là aussi, maladroit parfois mais offrant certains moments entre parenthèses. Il ne l'accompagne pas sur le chemin mais lui change un peu les idées avant de tracer.

Et puis, il y a tous les gens de passage, croisés par hasard. Eux, on ne saura pas grand chose de leur vie mais ils sont autant d'expériences qui permettent à Emjie d'avancer même si parfois elle doit rebrousser chemin.
Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils mettent du piment dans l'aventure. Les scouts présumés coupables, les policiers qui ne plaisantent pas, l'italien et son énergie folle, le pervers de la route, la pharmacienne réconfortante... autant de petits moments inquiétants ou joyeux qui font le voyage d'Emjie, celui qui la mènera (ou non) dans l'Aubrac, celui qui lui permettra de reprendre goût à la vie.

Clairement, malgré quelques moments de déroute, en lisant "Tracer" c'est le rire et l'optimiste qui l'ont emporté sur tout le reste. Une belle escapade !

 

#PourQui?

 

Pour ceux et celles qui rêvent de prendre la route.

Pour ceux et celles qui aiment les rencontres étonnantes.

Pour tous et toutes à partir de 14 ans.

 

Collection
Editeur
Public
Date de sortie
Nombre de pages
208
Prix
13.50 €
Langue
Français
Image

#VosCommentaires

#OnContinue ?

Et c'est comme ça qu'on a décidé de tuer mon oncle
"Je ne suis pas un menteur. Même que j'ai dix millions de dollars, pour de vrai. En plus, elle m'a jeté le sel dessus, dit-il en désignant une bosse violacée sur son front. Et elle a dit qu'elle me…
#etcestcommecaquonadecidedetuermononcle, #rohanogrady, #monsieurtoussaintlouverture
Passionnément, à la folie, à la folie Passionnément, à la folie, à la folie


#passionnémentalafoliealafolie

Miss Crampon
"Se chuter, c'est bien, mais hurler, parfois, serait plus adapté. Là, j'ai envie de pousser toutes sortes de plaintes : Au secours, A l'aide, Berk, Help, Non, Aïe, mais je me chute. Au pire, ma vie…
#misscrampon, #clairecastillon, #flammarionjeunesse
Cette maison est hantée Cette maison est hantée

“On dit qu’ils sont tout blancs avec des trous à la place des yeux.
Et qu’ils sont difficiles à repérer.
Certains portent soi-disant des chaînes et rôdent…
#cettemaisonesthantée, #oliverjeffers, #ecoledesloisirs, #kaleidoscope

Sam et le Martotal Sam et le Martotal

"- SALAMANTINA ! Tu vas faire ce que la Tradition ordonne , et arrêter de discuter !, tonna Roger-le-chef.
- La Tradition, je lui dis prout, et à toi aussi !"


#sametlemartotal, #louisemey, #libon, #lavillebrule
Celle que je cherchais Celle que je cherchais

Noah et Armelle. Armelle et Noah.

Toute une histoire. Deux personnages inoubliables.


#cellequejecherchais, #cassandrelambert, #didierjeunesse
Il était deux fois dans l'Ouest
Une grande aventure et une histoire d'amour façon Pépix.
#iletaitdeuxfoisdanslouest, #severinevidal, #sarbacane, #pepix
Comme des sauvages Comme des sauvages

"Tout à l’heure, hier, à propos des règles de chasse de la communauté, il avait pensé : «Quand je serai adulte», et c’était une pensée répugnante – mais il subodorait que dès lors qu’on l’a conçue…
#commedessauvages, #vincentvilleminot, #pocketjeunesse, #pkj

Velvet
Il y a une ambiance bien particulière dans les romans de Mary Hooper. Je vous invite à la découvrir...
#amour, #mensonge, #spiritisme
Pour un oeil de poupée
Parfois, le pire qu’on pensait vivre n’est pas le pire qui peut nous arriver…
#pourunoeildepoupee, #marinacohen, #thierrymagnier, #horreur, #maisondepoupees, #peur