-Phalaina-

Soumis par HashtagCeline le lun 24/08/2020 - 06:53

“Cette gamine, il faut bien le dire, avait tout du Malin.
Ses yeux rouges, déjà, étaient une étrangeté qui avait plusieurs fois fait frissonner Monsieur l’abbé… Le fait qu’elle ne parle pas compliquait encore les choses. On ignorait si elle était vraiment muette. Certains la pensaient têtue, d’autres arriérée.”
 

#AliceBrièreHaquet

L’autrice a écrit un bon nombre de livres : une grande majorité d’albums dans des genres divers et variés. En fouillant un peu sa bibliographie, je me rends compte qu’il y en a beaucoup que j’ai lu avec mes enfants.
Côté romans, Phalaina n’est pas le premier de l’autrice...mais c'est le premier qui est aussi personnel. C'est un projet qu'elle a travaillé, retravaillé depuis 2008 avant de finalement le faire paraître. 
Ce texte qui s’est écrit sur plusieurs années, évoluant au fil du temps, garde, dans sa construction les marques de ses étapes de création tout en étant très abouti.
Parce qu’il ne ressemble à aucun autre, parce qu'il nous fait voir le monde et l'humanité autrement, parce que je ne m’y suis pas ennuyée un seul instant, ce roman est un coup de coeur ! 

#QuatrièmeDeCouv'

"Hiver 1881, dans la campagne anglaise, à la lisière d'un bois, une enfant apparaît.

Toute seule, perdue et à peine vêtue, ni les loups ni les températures glaciales n'ont eu raison d'elle. 

Impossible de savoir d'où elle vient ni où elle va.

Elle ne parle pas et se contente de poser sur le monde ses grands yeux rouges.

Il lui faudra pourtant le découvrir, car des hommes sont à ses trousses et creusent dans sa vie un sillon sanglant.

Pour les stopper, elle devra s'arrêter, se retourner et retrouver ses origines : l'un des secrets les mieux gardés de l'humanité..."

#UnAutreRegard

En voulant écrire sur ce roman, alors que je venais de le terminer, j’ai eu envie de le parcourir à nouveau pour reprendre le fil. Sans doute parce que, comme je le disais plus haut, sa construction est particulière.
La temporalité, les personnages et le lieu de l’action sont parfois troubles. Mais au lieu de m’égarer, cela m’a intriguée. 
Le roman est découpé en huit livres et un épilogue entre lesquels est glissé une page noire. Parfois, entre deux parties, il se sera écoulé des années parfois une minute.
On va et on vient entre différents endroits - dans l’appartement où vit Manon en compagnie de Molly, la femme qui l’a recueillie, dans les rues avec Lbn, un personnage mystérieux ou encore dans le bureau de John, l’assistant du professeur Humphrey qui a disparu. D’ailleurs, si ce dernier est absent de l’action, il est bien présent grâce à des lettres que l’on découvre au fil du texte. Adressées à un certain Charles (qui n'est autre que Monsieur Darwin...), elles sont insérées à différents moments du récit. Cette correspondance est importante puisqu’elle nous livre des informations sur la dernière expédition du professeur, ses découvertes mais aussi sur Manon, fillette aux origines troubles et au physique troublant. 

“Cette gamine, il faut bien le dire, avait tout du Malin.
Ses yeux rouges, déjà, étaient une étrangeté qui avait plusieurs fois fait frissonner Monsieur l’abbé… Le fait qu’elle ne parle pas compliquait encore les choses. On ignorait si elle était vraiment muette. Certains la pensaient têtue, d’autres arriérée.”


Manon est le personnage centrale de ce livre, mystérieuse et inquiétante, muette et intelligente.
Autour d’elle, cela s’agite. On la convoite de toutes parts pour de bonnes ou de mauvaises raisons. Qui est-elle? Le secret qui l’entoure crée beaucoup de suspense.
Étonnamment, je ne pourrais pas dire que je me suis attachée aux personnages, à part Manon. Il y a une certaine distance de mise avec la plupart d’entre eux qui m’en a empêché. De plus, beaucoup sont antipathiques comme les soeurs au couvent ou Miss Humphrey, la soeur du professeur...

Mais l’autrice a su, par son écriture, le rythme qu’elle a insufflé au récit, me captiver de bout en bout. Et je me suis dit, après coup que parfois, ce n’est pas nécessaire d'aimer les protagonistes pour apprécier un roman. 

Par ailleurs, Alice Brière-Haquet s’est aussi donnée une grande liberté de ton mais aussi d’action dans ce qu’elle fait vivre aux personnages (je pense à la scène finale notamment). Cela a largement contribué à me séduire. C’est assez jouissif. L’humour n’est jamais loin.
Et puis, que je n’oublie pas le principal : les thèmes abordés tout au long du roman. Il y est question de respect du monde animal. Elle glisse, par petites touches, des réflexions qui interrogent, qui ouvrent des pistes à creuser. Elle nous met dans la peau d’un papillon, d’un rat, d’un chien… Se mettre à leur place est assez parlant pour nous décrire leurs conditions et leurs souffrances. Et puis, il y a Manon, encore et toujours. Avec elle, on regarde notre monde autrement.

“-Manon, mange ta soupe !
Pourquoi s’acharnaient-ils? C’était stupide. Mais ces presque sept années d’observation avaient amené Manon à la conclusion que les les humains se complaisaient volontiers dans la stupidité : leur vie était stupide, leurs peurs étaient stupides, leurs rêves, même, étaient stupides. Quelques chiffres leur tenaient de valeurs. Des notes pour les enfants, des sous pour les parents. Chacun pouvait se classer et vérifier qu’il avait plus que le voisin, ou bien l’envier. La seule force qui les animait, leur véritable feu intérieur, était l’orgueil.”

Il y aurait encore beaucoup à dire de ce texte. Sur le choix parfait de l’époque par exemple ou les références nombreuses et intéressantes ou bien l’atmosphère toute particulière qui s’en dégage. 
Je pense que ce livre pourra en déstabiliser certains. Pour moi, c’est un coup de coeur et la très belle redécouverte d’une autrice que je vais désormais suivre avec grand intérêt. 
 

#PourQui?

Pour ceux et celles qui s’intéresse au monde animal.
Pour ceux et celles qui veulent voir notre monde autrement.
Pour ceux et celles qui aiment les romans d’aventure fantastique plein de mystère.

Pour tous et toutes à partir de 14 ans.
 

#Epik

Cette collection des éditions du Rouergue Jeunesse ne cesse de me surprendre.
Sirius ou Félines de Stéphane Servant, La tribu des Désormais de Benjamin Desmares (coup de coeur dont je n’ai pas encore parlé) ou encore Thornhill de Pam Smy..

A chaque fois, elle m’a entraînée sur des chemins de traverse avec de belles surprises à l’arrivée.
 

Coup de cœur !
Collection
Editeur
Public
Date de sortie
Nombre de pages
336
Prix
15.00 €
Langue
Français
Image
Phalaina

#VosCommentaires

#OnContinue ?

Tous emmitouflés Tous emmitouflés

Impossible de perdre le fil de l'histoire. Il est rouge et nous entraîne au fil des pages à la rencontre d'animaux drôlement emmitouflés...


#tousemmitoufkes, #marienoellehorvath, #lajoiedelire
L'espoir sous nos semelles
"Une aventure hors-norme, portée par une héroïne déterminée et prête à tout pour réussir, à travers un décor grandiose."
#lespoirsousnossemelles, #auroregomez, #magnard, #mlesromans
Mur murs
Si les murs ont des oreilles, ils ont sûrement des choses à nous raconter...
#murmurs, #agathehalais, #voceverso
Vive la sieste ! Vive la sieste !

"Le petit chat...aime faire la sieste en se roulant en boule." Et vous?


#yuichikasano, #vivelasieste, #ecoledesloisirs
Charles, 1943 Charles, 1943

"N'empêche, chaque soir, avant de s'endormir, il tire de sous son lit ses albums et se prépare à rêver de contrées inconnues, de peuples insoumis, de baobabs, de…
#charles1943, #florencemedina, #poulpefictions

Pull Pull

" - Raconte-moi ce qu'il s'est passé, mon vieux, lui avait proposé Groucho.

  - Je suis seulement allé faire un petit tour, avait expliqué Pull, et quand je suis revenu, il n'était plus là…
#pull, #clairelebourg, #memo

Dans la barbe de Barnabé
"Le grand Barnabé était bûcheron et vivait dans une petite cabane en bois au bord de la forêt..."
#danslabarbedebarnabe, #duncanbeedie, #kimane
J'aimerais
"Aux rêves qui permettent de changer le monde !"
#jaimerais, #stephaniedemassepottier, #gerarddubois, #letageredubas, #album
Une histoire Une histoire



#unehistoire, #edouardmanceau, #sensdessusdessous

Et le désert disparaîtra
"Les arbres ont mille visages. Hélas, nous sommes désormais incapables de les lire."
#etledesertdisparaitra, #mariepavlenko, #flammarionjeunesse