L'Estrange Malaventure de Mirella

Soumis par HashtagCeline le mar 21/05/2019 - 21:20
"Soyez sages et pieux, et jamais vous ne poserez les pieds sur les pavés brûlants qui mènent aux portes du Diable. L'enfer est réservé aux meurtriers, aux voleurs, aux assassins et aux femmes caractérielles."
#FloreQui?

 

J'ai déjà longuement chanté les louanges de Flore Vesco sur ce blog ( ICI et aussi ICI ).

Mais il faut dire que l'autrice (oserai-je dire la bougresse? Peut-être pas, non...) sait y faire et que je suis bien obligée d'en remettre une couche à chaque nouveau roman.
Et comme je le pressentais fortement, L'Estrange Malaventure de Mirella est un gigantesque coup de coeur.

Vous allez à nouveau pouvoir lire (ou pas) tout l'amour que j'ai pour les livres de Flore Vesco.

 

#RésuméEDL

 

"Jusqu'ici, Mirella passait inaperçue en ville - qui s'intéresserait à une porteuse d'eau, à une crève-la-faim, une enfant trouvée?

Seulement voilà, la jeune fille a un don ignoré de tous : elle voit ce que personne d'autre ne voit. Par exemple, elle a bien repéré cet homme en noir, qui murmure à l'oreille de ceux qui vont mourir de la peste...

Et ça lui donne une sacrée longueur d'avance.

Y compris sur le plus célèbre dératiseur de tous les temps."

 

#DeQuoiS'Esbaudir...

 

Pour commencer, malgré les bons conseils de l'autrice et le lexique à la fin du livre, je ne vais pas écrire ce billet à la manière du roman : celle "du temps jadis". Flore Vesco le fait à la perfection et m'y essayer donnerait sans nul doute quelque chose d'assez ridicule. 

Car oui, vous le verrez dès les premières lignes, le langage utilisé par l'autrice est celui d'un autre temps, celui du Moyen Âge, qui immédiatement nous plonge dans l'ambiance de l'époque, donnant à son récit un caractère très immersif. On a l'impression d'y être, au coeur de cette mystérieuse ville d'Hamelin, dans ses rues bruyantes et odorantes, parmi la foule de personnages hauts en couleur qui la peuplent.

C'est bien là toute la force de ce texte. C'est bien là tout le talent de Flore Vesco : une façon d'écrire décidemment pas comme les autres, à contre courant.

Et alors qu'on pourrait penser que cette écriture alourdisse l'ensemble, on constate que cela produit leffet 'inverse ! C'est fluide et très agréable. On comprend sans comprendre. J'ai pourtant fait des études de lettres et étudié l'ancien français. Malheureusement, il ne m'en reste rien (ou presque), ce qui est fort dommage. De fait, je me suis à de nombreuses reprises demandée où commençait le vrai du faux vieux français. Mais en fait, comme ça fonctionne, au final, j'ai fini par arrêter de me prendre la tête.

Après la forme, revenons-en au fond. Flore Vesco s'est librement inspirée d'un conte des frères Grimm (lui-même tiré d'une légende allemande) : Le Joueur de flûte de Hamelin où il est question de rats envahissants, d'un joueur de flûte ensorcelant et vexé de ne pas avoir reçu son dû mais aussi d'enfants noyés. 

Ici, vous retrouverez la flûte, les rats et des enfants mais dans des rôles différents. Vous y trouverez aussi des hommes malintentionnés, des lépreux, de la sorcellerie, des secrets bien gardés et même un émissaire de la Mort (entre autres nombreuses choses)

Connaître ou non le conte ne change rien. On se laisse emporter par les aventures de Mirella, ou plutôt ses mésaventures, puisque de multiples dangers, petits ou grands, la guettent au quotidien. Elle est, bien malgré elle, au centre de toutes les attentions. Pourquoi donc? Vous verrez... 

En attendant, le récit que nous donne à lire Flore Vesco est entraînant, amusant et vraiment bien ficelé. Elle nous dresse des portraits tout à fait savoureux comme celui du bourgmestre ou encore celui du "chirurgien-barbier-arracheur de dents". On sent que pour la plupart des situations qu'elle nous décrit, elle s'est amusée. C'est parfois dur, comme la vie l'était en ce temps-là. Même si ce n'est pas toujours très délicat, c'est toujours réjouissant. Les descriptions de l'époque avec ses mots étonnants et la verve étourdissante qu'on lui connaît aboutissent à un résultat épatant. Flore Vesco maîtrise le sujet. 

Comme elle l'avait déjà bien amorcé dans De Cape et de mots (et ses autres romans aussi mais l'époque de celui-ci m'y fait plus penser ET puis De Cape et de mots tient une place toute particulière dans ma vie de lectrice, quoique après lecture de celui-ci, je ne sais pas...), Flore Vesco nous montre ici encore combien elle maîtrise la langue française et comme elle parvient toujours à nous envoûter, comme Mirella avec sa flûte, grâce à son phrasé à la fois précis, pensé, piquant, drôle et percutant. 
Avec ce nouveau roman, je trouve qu'on monte d'un cran. C'était pourtant assez osé ( ça ne m'étonne pas d'elle finalement) de proposer un texte en langue médiévale à un public adolescent. Mais passée la surprise, je ne doute pas que ce roman séduise le public visé. 

En ce qui me concerne, franchement, je ne pensais pas qu'elle pourrait encore autant m'étonner. 

Apparemment, je m'étais trompée. Flore Vesco n'a donc pas fini de me surprendre. Grand bien m'en fasse.

Et maintenant, je n'ai qu'une chose à dire : 

"Lisez, si vous l'osez ! "

 

 

#MentionSpéciale

 

Les illustrations intérieures et de couverture sont magnifiques et parfaitement adaptées au roman. Ce n'est pas toujours le cas alors quand c'est réussi, il faut le dire.

Bravo Thomas Gilbert!

 

#PourQui?

 

Pour ceux et celles qui aiment l'époque médiévale.

Pour ceux et celles qui aiment Flore Vesco.

Pour ceux et celles qui aiment les contes et légendes.

Pour tous et toutes à partir de 13-14 ans.

 

#ALODGA

 

Pour y lire un autre avis aussi enthousiaste, c'est ICI, sur le blog Méli-Mélo de livres.

 

Coup de cœur !
Auteur
Collection
Public
Date de sortie
Nombre de pages
215
Prix
15.50 €
Langue
Français

#VosCommentaires

#OnContinue ?

Les amours d'un fantôme en temps de guerre
"Dans le monde des fantômes, une guerre impitoyable fait rage. Des spectres malfaisants, idéologues et criminels, ont pris le pouvoir. Alors que la Résistance s'organise, un jeune fantôme, à la…
#lesamoursdunfantomeentempsdeguerre, #nicolasdecrecy, #albinmichel
Broken things Broken things

“- Je croyais qu’on ne jouait plus à ça, me suis-je étonnée.

Elle a levé vers moi ses grands yeux bleus, des yeux dans lesquels se noyer.…
#brokenthings, #laurenoliver, #albinmichel

Adèle Tariel Entretien avec... Adèle Tariel

En commençant La Meute d'Adèle Tariel paru dans la collection Presto de chez Magnard, je ne pensais pas être autant touchée. Des romans sur le harcèlement, j'en ai lu quelques-uns déjà et…
#adeletariel, #lameute, #magnardjeunesse, #presto

Tout ce que je ne t'ai pas dit
"Je déteste cette étiquette de Mutisme Sélectif : comme si je choisissais de ne pas parler, comme un enfant qui refuse de manger ses épinards !"
#toutcequejenetaipasdit, #kyliefornasier, #fleurus, #lireengrand
Capitaine Papy
Un très bel album, une grande aventure et un joli message.
#capitainepapy, #benjidavies, #milan, #album, #deuil, #aventure
Entretien avec... Nathalie Bernard
Sept jours pour survivre, Sauvages et aujourd'hui Keep Hope... Nathalie Bernard est une autrice que je suis désormais avec une grande curiosité et beaucoup de plaisir. Alors, pour la sortie de ce…
#nathaliebernard, #entretien
Avalon Park Avalon Park

 

"- Je crois que je suis au bout, Nick. Ne m'en veux pas, surtout.

- Allez, tiens bon, on va forcément trouver de l'aide.

Roger ne répondit rien ; il devait s'économiser,…
#avalonpark, #ericsenabre, #didierjeunesse

Les incroyablissimes aventures de Rocket Les incroyablissimes aventures de Rocket

"Je mets la main sur celles de mes amis et nous soufflons fort dessus avant de mettre le poing en l'air. Nous hurlons "AMIGOS" avant de nous mettre en chemin. J'avoue, ce n'est pas très malin d'…
#lesincroyablissimesaventuresderocket, #holalasixieme, #amerikat, #bayardjeunesse

Speak
"Je n'ai ni la bonne coupe de cheveux, ni les bons vêtements, ni la bonne attitude et je ne sais pas à côté de qui m'asseoir. Je suis une paria."
#speak, #lauriehalseanderson, #emilycarroll, #ruedesevres, #labellecolere, #vousparlerdeca
La maison des oiseaux La maison des oiseaux

"- Je suis là, Mamie, dis-je d'une toute petite voix.
- Oui, c'est vrai. Tu es comme Teddy.
- Tu m'as déjà dit ça hier.
- Ah bon?
- Tu ne parles jamais de lui. Et là, tu as…
#lamaisondesoiseaux, #alanstratton, #milan