PLS est un texte que j'ai eu l'occasion de découvrir bien avant sa sortie. En effet, depuis Désaccordée (Gulf Stream 2019) et l'entretien réalisé pour sa parution, je discute par réseaux sociaux interposés avec Joanne Richoux. C'est une grande chance.
De fait, je suis encore plus attentive à son écriture et à ses sources d'inspiration. Je lis ses romans un peu différemment, de façon un peu plus personnelle.
Bref.
Ce texte, elle l'a écrit rapidement, d'un seul jet, sans correction ou presque.
Cela se sent clairement. PLS a été une claque (encore une). Une bonne, qui fait mal et qui vous laisse une marque sur la joue, rouge et palpitante.
Joanne Richoux est définitivement quelqu'un de surprenant. Et pour vous en convaincre, je vous invite à lire ce qui suit mais surtout à lire PLS.
Ils sont jumeaux.
"Blonds, grands, maigres." Mais on pourrait aussi rajouter, mal dans leur peau, dans leur époque.
Angélique et Sacha, Sacha et Angélique. Identiques mais différents.
Ce soir, leurs parents sortent. C'est Halloween.
Sacha et Angélique ont invité du monde pour une soirée costumée. Sacha est déguisé en vampire et Angélique, en poupée de porcelaine.
Sacha appréhende cette soirée.
Elle sera celle de tous les excès, celle qui lui permettra peut-être de se rapprocher d'Elle mais aussi celle qui lui offrira la chance d'affronter la réalité et de se libérer.
Je n'ai rien vu venir. J'ai commencé PLS avec une certaine fougue et je me suis pris un bon aller-retour (oui, double claque) encore une fois.
Après ma lecture de Désaccordée (mais pas que), j'avais un peu oublié à quel point Joanne Richoux était douée pour nous faire le portrait d'une adolescence tourmentée et nous entraîner dans des histoires réalistes surprenantes.
Avec Sacha, vous allez vivre, heure par heure, le déroulement d'une "fête". Enfin cette fête en est plus une pour les autres que pour lui qui n'a pas le cœur ni la tête à s'amuser. Il reste en retrait, comme spectateur de la vie des autres.
Le temps défile et il va s'en passer des choses pendant cette soirée où l'alcool se consomme avec excès, le sexe s'invite dans certains recoins plus ou moins sombres et où la musique recouvre le tout de battements et rythmes étourdissants. Mais, au coeur de cette ambiance sensuelle et no limit, transpire un sentiment de trouble plus profond.
C'est Sacha. Il ne va pas bien. L'alcool, les médicaments et Elle, cette fille qui l'attire et le déstabilise, n'en sont pas responsables. C'est autre chose qui le tourmente. Personne ne semble pouvoir lui faire entendre raison ou l'apaiser, pas même sa sœur... Pourtant, elle est là, partout essayant de le sortir de sa torpeur.
Mais rien n'y fait, Sacha se laisse porter par les effets du Xanax, s'abîme, au risque de sombrer.
Ce texte est court. Il est intense, dur et cru.
Mais malgré tout ce que je viens de dire, c'est beau et émouvant. Parce dans toute cette obscurité, il y a quand même un peu d'amour. Pas simple, au milieu de tout ça. Il faut bien dire que les deux principaux concernés ne se facilitent pas la tâche. Ils s'affrontent et se cherchent. Vont-ils se trouver? Sacha va t-il accepter de lâcher prise. Va t-elle accepter de mettre un pied dans l'ombre?
L'amour est parfois dangereux. Et Elle n'a pas envie de rejoindre Sacha dans le noir. Mais, Sacha même au fond de l'abîme, l'attire irrésistiblement.
Et c'est beau aussi parce qu'il y a les mots de Joanne Richoux. Comme à chaque fois, elle a les bons, ceux qui sonnent justes, qui vous prennent aux tripes, ceux qui vous entraînent littéralement, ceux qui vous perdent et qui, vous assènent la vérité.
Vous êtes là, au coeur de cette fête, de ses excès et de ses débordements, et puis, soudain, tout prend sens.
Je ne vais pas m'appesantir sur sa façon d'écrire que j'ai déjà tenté de décrire à de nombreuses reprises ( Marquise, Les Collisions, Toffee Darling (tous trois parus chez Sarbacane) ou encore Désaccordée) mais vraiment, PLS est un texte très dur et très beau qui prouve ( s'il y avait besoin...) et nous montre que l'autrice excelle dans ce genre de textes qui parle des sens en éveil, des ados qui sombrent, du mal-être, de l'envie de s'en sortir et de l'amour...
Je ne dévoile rien de plus de ce texte qui mérite de garder sa part de secrets.
Merci Joanne Richoux.
... aux histoires d'ados en souffrance.
... aux histoires qui secouent.
... qui aiment les romans courts mais intenses.
... tous et toutes à partir de 14-15 ans.
Et juste pour dire un dernier (mais énorme) merci à Joanne pour son intention finale et mon nom dans les remerciements...
Mon coeur a raté un battement en le découvrant.
Merci infiniment.
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