(...) ils marchent en silence. Ensemble mais chacun dans leur bulle. Gina ressent un malaise diffus s’emparer d’elle. Elle pense “Ce sera quoi nos souvenirs de nos quinze ans ? Qu’est-ce qu’il en restera ?”. Rien, un trou dans leur adolescence, comme un trou dans un CV, celui dont on leur a déjà parlé, celui qu’il faut éviter. Futur angoissant. Présent inexistant.”
#Hésitation
Pour être tout à fait honnête, sur le papier, lire un roman parlant du confinement n'était pas dans mes projets (on en sort à peine). Oui, j’avoue. Mais (parce qu'il y a un mais) un livre est arrivé. Et le livre en question était signé Adèle Tariel. Pour rappel, c’est l’autrice de La Meute (Magnard, 2021) que j’avais beaucoup mais alors beaucoup aimé. De fait, ça a un peu changé la donne. De plus, ça n’est pas un argument mais ça joue, j’ai tout de suite beaucoup aimé le titre, le sous-titre ainsi que la couverture…
C’est donc avec quelques appréhensions (un peu quand même) mais aussi une certaine curiosité que je me suis lancée dans ces “chroniques adolescentes d’une pandémie qui n’en finit pas”.
Alors, d'après vous, convaincue ou pas par Nos Jours perdus ?
#QuatrièmeDeCouv'
“Alors qu'un nouveau confinement est instauré, Inaya a de plus en plus de mal à supporter la vie enfermée en famille et les cours en distanciel. Les journées s'étirent et se ressemblent. Ses quatre meilleurs amis et elle partagent chaque jour, via les messageries. leurs inquiétudes mais aussi leurs histoires d'amours confinées, entre abattement et humour.
Une nuit, Inaya cherche à retrouver sur les réseaux un garçon rencontré quelques semaines plus tôt. Sans succès. Mais au bout de quelques jours, surprise! C'est lui, Driss, qui prend contact avec elle. Une relation passionnelle débute alors à distance, dans laquelle elle se plonge à corps perdu. Mais du jour au lendemain, Driss disparaît, la laissant folle d'inquiétude. Et si derrière l'écran, l'amoureux transi n'avait jamais été celui qu'il prétendait?”
#BelleSurprise
Eh bien oui, je me suis laissée entraîner par ce récit qui nous ramène quelques mois en arrière, en pleine pandémie, avec au premier plan, la jeune Inaya mais aussi son groupe de copains : Tom, Nell, Camille, Gina, Ahmed, Eline, Arthur et Léa.
Nous revoilà donc au cœur de la crise sanitaire, enchaînant les confinements successifs. Ça, c’est le contexte. On le connaît, on l’a vécu, on n’en veut plus.
Mais de fait, au lieu de me plomber ou de m’agacer, j’ai trouvé que c’était bien de choisir cette période pour mettre en place un récit, une histoire. Parce que justement, on sait tous et toutes de quoi il s'agit, on comprend, on se met à la place et on s’attache aux personnages.
En effet, ça crée une véritable proximité avec les situations vécues ou connues et avec les protagonistes. Je l’ai ressenti ainsi. Peut-être que d’autres se trouveront gêné.es ou justement pas assez détaché.es, ou n'auront juste pas envie de lire quelque chose sur le sujet. Je peux l'entendre.
Pour ma part, tout cela m’a plutôt touchée. Tout le monde a dû mettre sa vie entre parenthèses et les ados ont été particulièrement affectés. Les études et les chiffres le montrent.
Si moi j’ai été émue, je pense que les adolescents pourront y trouver un soutien ou du moins un réconfort, se sentir moins seuls en voyant ce que d’autres ont vécu.
Et ce récit, s’il situe son action à ce moment si particulier, ne tourne pas qu’autour de ça ! Au-delà du confinement et de la pandémie, il y a aussi une histoire d’amour naissante et virtuelle. Une grosse partie du récit décrit cette relation mystérieuse. Elle offre une bouffée d’oxygène à Inaya. Même si cette aventure va prendre un tour inattendu. Mais ça, je vous laisse le découvrir.
Aux côtés d’Inaya, comme je le disais, évoluent d’autres ados dont la vie va être chamboulée par la pandémie. Gina et sa maman qui connaissent des soucis financiers, Ahmed qui commence à angoisser ou encore Tom qui voit ses projets d’avenir mis en péril… Avec eux, on découvre les conséquences de cette mise à l’arrêt forcée. Chacun vit les choses différemment. Et si c’est difficile, ils se soutiennent et font quelques entorses à la règle. Ils sont jeunes, ils ont envie de vivre. Ils s’adaptent. On les suit le temps de quelques semaines. On s’attache et on a envie de les voir en sortir, comme nous avant eux.
Adèle Tariel a su saisir cette pesanteur, cette langueur et cette angoisse qui ont envahi notre quotidien. Ce n’est pas complètement déprimant. Elle pose un regard lucide teinté d’optimisme sur cette jeunesse qui aura vécu un traumatisme mais qui devra faire avec et faire face...
Son récit est le premier que je lis sur le confinement et les répercussions sur la jeunesse d’aujourd’hui. Il fallait oser et je trouve que c’est tout à fait réussi.
#PourQui?
Pour ceux et celles qui veulent lire un roman ancré dans le quotidien.
Pour ceux et celles qui veulent lire une histoire d’amour surprenante.
Pour ceux et celles qui veulent lire un texte court et réaliste.
Pour tous et toutes à partir de 13 ans.
#VosCommentaires