J'ai tué un homme

Soumis par HashtagCeline le jeu 19/09/2019 - 20:59
" Je sais très bien pourquoi je suis là. - Pourquoi es-tu là ? – Parce que j’ai tué un homme. Vous m’enfermez pour que je ne recommence pas. Mais moi je sais pourquoi j’ai dû tuer cet homme."
#CharlotteErlih

 

De Charlotte Erlih, j'ai lu 20 pieds sous terre (Actes Sud Junior, 2014) sous terre et Highline (Actes Sud Junior, collection D'une Seule Voix 2014).
Dans les deux cas, j'en garde un très bon souvenir. J'ai toujours sur ma Pal idéale Bacha Posh qui je suis sûre me plairait énormément.
En attendant de reprendre ce titre plus ancien, j'ai lu son dernier roman J'ai tué un homme.

Et comment dire, j'en suis encore toute chamboulée.

 

#QuatrièmeDeCouv'

 

Surmenage scolaire, pic de stress, ou trouble plus grave ? Arthur est hospitalisé pour cause d’épisode délirant. Le collégien passionné d’histoire se prend depuis peu pour Germaine Berton, une militante anarchiste, meurtrière d’un leader de l’Action française en 1923... Qu’arrive-t-il à Arthur, qui ne reconnaît plus les siens ni le monde qui l’entoure ? Parents, professeurs, camarades de classe, médecins, tous s’interrogent. Avec leur sensibilité, et aussi leurs peurs.

 

#VoixIntérieures

 

Il faut passer quelques pages pour comprendre dans quoi on a vraiment mis les pieds... Ce roman vous déstabilise dès le départ.
Cet interrogatoire qui ouvre le récit est déroutant. Où sommes-nous? Que s'est-il passé? Qui est cet individu que cette femme nous dit avoir tué? Et qui est-elle vraiment, elle?
Puis le voile se soulève, avec ces autres voix qui se manifestent, celle d'une mère notamment, qui permet d'avoir un début d'explication.
Et puis d'autres encore, un père, dépassé, un infirmier, des camarades de classe puis à nouveau toujours cette mère et puis le principal concerné, Arthur, enfin Germaine Berton (moi je ne connaissais pas ce personnage ni son rôle historique) dont on découvre petit à petit la révolte intérieure.

La force de ce texte vient de cet aspect choral et de la liberté de parole qu'a donné Charlotte Erlih à tous les intervenants. Elle ne cherche pas à épargner le lecteur car la réalité, n'épargne pas ceux touchés par la situation qui nous est exposée.
Charlotte Erlih pose des mots, exprime les avis des uns et des autres. C'est parfois dur mais c'est toujours juste. Grâce à ces différents points de vue, on a un regard global sur ce qu'implique la maladie mentale. Qu'est-ce que ça change dans le regard des autres, comment cela est accepté par l'entourage, proche ou plus lointain, ce que cela induit pour l'avenir... Plus rien ne sera pareil, pour personne.

La mère est celle qui intervient le plus. La maladie mentale, elle connaît bien puisqu'elle est du métier. Son mari lui est plutôt en retrait, comme il l'a toujours été, et semble très dur face à la pathologie de son fils. Il ne comprend pas. Il a peur.
Malgré la brièveté des chapitres, on en apprend beaucoup sur les uns et les autres. Le passé de la mère qui resurgit, l'histoire de cette camarade qui trouve un écho dans celle d'Arthur... Certains cherchent des explications, quand d'autres y voient le reflet de leur histoire ou leur quotidien...

A travers le témoignage d'un infirmier, très poignant, cela nous donne aussi un aperçu de la difficulté du personnel soignant qui travaille auprès de ce public... C'est éprouvant. Et c'est important de le dire aussi.
C'est un véritable état des lieux que nous propose Charlotte Erlih.
Ce texte est vraiment bien construit et nous invite, le temps d'une centaine de pages, à nous interroger sur la maladie mentale et le regard que notre société porte sur elle.

Ce qui fait la force de ce texte c'est que l'autrice ne juge pas, elle énonce des faits réels, rapporte des paroles parfois brutales mais que l'on sait pertinemment vraies.
Un roman qui ne se voile pas la face et qui met en lumière une pathologie qui nous effraie tous mais dont il est important de parler puisque nous sommes tous concernés ou susceptibles de l'être, d'une manière ou d'une autre.
Un roman efficace, désarmant et profondément bouleversant.

 

#PourQui?

 

Pour ceux et celles qui aiment les romans à plusieurs voix.

Pour ceux et celles qui s'interrogent sur la maladie mentale.

Pour ceux et celles qui n'ont pas peur de voir la réalité en face.

Pour tous et toutes à partir de 15 ans.

 

 

Public
Date de sortie
Nombre de pages
123
Prix
13.90 €
Langue
Français

#VosCommentaires

#OnContinue ?

Surf
"Des langues huileuses léchaient les pierres devant nous avant de retourner à la vague, grappe de serpents que les remous tiraient en arrière avant de les lancer à nouveau à l'assaut de notre refuge…
#surf, #fredericboudet, #grandepolynie, #memo
Sous-sol Sous-sol

"À la fin du Notre Père, on pouvait ajouter des souhaits plus personnels comme par exemple 'S'il te plaît, protège Papa, Maman, Amy, et fais qu'on soit toujours en bonne santé'. C'était…
#soussol, #martinepouchain, #sarbacane, #exprim

Milly Vodovic
Remarquable, ce texte l’est pour moi à bien des égards. Ne serait-ce déjà que pour sa splendide couverture illustrée par Jeanne Macaigne et sa tranche bleue ciel… Mais le contenu est aussi à la…
#millyvodovic, #nastasiarugani, #editionsmemo, #grandepolynie
Dépasse-toi Léa !
Une autrice que je découvre grâce aux réseaux sociaux !
#depassetoilea, #edithdeprendez, #editionsduvenasque
Hugo aime Jo(séphine)
"Il n'y a pas de quoi paniquer. Je ne dois pas être le seul garçon au monde à être tombé amoureux. Même si c'est vrai que le mot "tomber" peut faire peur."
#hugoaimejosephine, #sophiedieuaide, #didierjeunesse, #monmarquepageplus
La Grande Parade des animaux
Approchez, approchez ! Venez assister à La Grande Parade des animaux !
#lagrandeparadedesanimaux, #danielegneus, #littleurban
La seizième clé
"Seize, seize, seize... Du jour où il s'était mis à compter, Oswald avait su que le seize serait pour lui un nombre à part. Un talisman? Une malédiction? Après toutes ces années, il hésitait encore."
#laseiziemecle, #ericsenabre, #didierjeunesse
Juste avant que Juste avant que


#justeavantque, #joannerichoux, #thierrymagnier, #lardeur

Elle est le vent furieux Elle est le vent furieux

“La réalité est le fruit de notre imagination. On plaque notre subjectivité sur le monde pour lui donner du sens, comme on le ferait avec une paire de lunettes 3D, un livre de philosophie, un dieu…
#elleestleventfurieux, #flammarionjeunesse

Un mois à l'Ouest
En ouvrant un roman de Claudine Desmarteau, il faut s’attendre à tout : au meilleur et parfois au pire.
#unmoisalouest, #claudinedesmarteau, #thierrymagnier, #roadtrip, #amour