“Il est quelle heure? C’est quoi la date? Il fait nuit ou jour? Tout ça n’a plus de sens. N’en a jamais eu, n’en aura jamais. Les mêmes choses en boucle.”
#Vincent Mondiot
Nightwork (Actes Sud Junior, 2017) avait été un véritable choc. Je n’ai pas eu l’occasion d’en parler sur le blog à l’époque (en fait mon blog n’existait pas encore…).
Et puis il y a eu Rattrapage, dans la collection D’Une seule voix (chez Actes Sud Junior toujours,2019) J’avais là encore été sciée par le style cru et sans filtre de l’auteur.
Alors j’attendais avec une très (trop) grande impatience Les derniers des branleurs.
Et là, je dois bien dire que si j’ai pris plaisir à retrouver l’écriture de Vincent Mondiot, si je me suis prise d’affection pour Minh Tuan, Chloé, Gaspard et Tina, j’ai malgré tout un peu perdu le fil pendant ma lecture, entre deux gorgées de lean, deux bouffées de joint et les nombreuses annotations en marge.
Alors non, ce n’est pas un coup de coeur. Tant pis. Même si j'avoue que j'aurais aimé que ça en soit un.
#LDDB
"Pour Minh Tuan, Chloé et Gaspard, l’avenir se résume à la journée d’après. Les cours séchés, les joints partagés, les mangas lus dans la chambre de l’un, les jeux vidéo terminés dans la chambre de l’autre… Ils partagent tout, de leur désespoir tranquille à leur désintérêt absolu pour leur scolarité. Mais lorsque Tina, une jeune migrante bien plus sérieuse qu’eux, rentre dans l’équation, soudain, la possibilité de décrocher leur diplôme va devenir tangible pour ces trois branleurs autoproclamés. Mais en restant fidèles à leurs principes : ils ne l’auront pas en révisant...."
#LaBonneAmbi?
Franchement, je ne pensais pas en arriver là mais je ne vais pas me mentir : parfois, ça ne fonctionne pas comme on le voudrait. Et puis, tous les romans ne peuvent pas être des “coups de coeur”, même quand on adore l’auteur (ce qui est le cas avec Vincent Mondiot) !
Je crois que cette fois-ci, je suis passée un peu à côté. En fait, il n'y a pas eu de déclic.
“Tais-toi alors !”, pourrez-vous me dire. Mais je suis vraiment entre deux avec ce roman : entre l’envie d’en parler et celle de ne pas le faire. J’ai choisi la première option car je crois que j’y ai quand même trouvé, d’une certaine façon, mon compte.
Je m’explique.
Je vois très bien ce que l’auteur a voulu faire, l’ambiance qu’il a voulu donné et, sur le papier, tout semblait tenir la route. Au départ, j'avoue que j'étais plutôt confiante.
Au fil des pages, j’attendais autre chose, que ça démarre, qu’il se passe un truc. Même si en même temps, c’était annoncé dès le départ, dès le titre : on allait suivre une bande de branleurs. Je ne peux pas dire qu’on m’ait menti.
Donc bon. Pour tout dire, vers le milieu du roman, j’ai failli abandonner. Eh oui...
Je ne voyais pas trop où cela allait mener et j’avais envie d’en savoir plus sur les personnages mais rien ne venait… J’en avais un peu marre finalement de traîner sans but avec les adolescents, à juste les regarder boire, fumer, parler mal... En même temps, leurs échanges m'arrachaient régulièrement des sourires.
Et puis, les annotations en marge, si elles m’ont vraiment fait marrer et vraiment intéressée, elles coupent aussi le rythme. Il y en a beaucoup et elles sont parfois longues. D’un côté, j’ai trouvé ça hyper original. Des références musicales, de mangas, des détails sur des personnages du roman, des informations en tout genre… J’ai beaucoup ri et pris des notes! D’un autre côté, j’ai aussi trouvé ça un peu plombant par moment pour avancer dans la lecture.
Mais mais mais… Je ne peux pas nier que je les ai trouvés hyper attachants ces branleurs, tous. Minh Tuan et son manque de confiance en lui, Chloé et son côté pitbull, Gaspard le dépressif spontané et puis Tina, la bonne élève au parcours personnel difficile qui apporte un côté un peu de sérieux à l’ensemble. La situation de cette dernière ouvre d’ailleurs des perspectives intéressantes.
Tous les quatre, ils forment un groupe assez étonnant mais qui bizarrement fonctionne. Au fur et à mesure, finalement, on en apprend un peu plus sur eux et on comprend mieux leurs modes de fonctionnement, leurs réactions.
Et ce côté paumé, un peu désabusé m’a autant émue que, par moments, agacée. Mais en même temps, c’est tellement ça quand on est au lycée.
Alors je crois que c’est ça qui va me rester de ce nouveau roman de Vincent Mondiot, un sentiment partagé entre l'immense plaisir d’y avoir retrouvé ce que j’aime dans son écriture, sa façon de dire les choses sans peur de choquer, d’être vulgaire, d’être vrai, son humour aussi mais cette fois-ci mélangés avec une lassitude et une torpeur qui sont, au fil de la lecture, venues moi aussi me gagner.
Une lecture en demi-teinte donc mais à côté de laquelle je ne me serais pas vraiment vue passer. Paradoxal.
C’est Vincent Mondiot, quand même. Et ça ne m’empêchera pas d’attendre son prochain avec la même impatience, histoire de venir rattraper ce rendez-vous presque manqué.
#PourQui?
Pour ceux et celles qui ont envie de vivre une année de terminale à la cool.
Pour ceux et celles qui aiment les romans qui parlent de tout et de rien.
Pour ceux et celles qui aiment les romans de Vincent Mondiot ou pas.
A partir de 15 ans.
#VosCommentaires