L’espoir sous nos semelles est le premier texte d’Aurore Gomez, professeur de français de formation.
Je dois dire qu’elle a bien fait de se lancer dans l’écriture car, avec ce vrai roman d’aventure, l’autrice fait une belle entrée dans le monde de la littérature pour ados.
Imaginez une île au relief escarpé. Tous les deux ans s’y déroule le « trek du Pownal », une course en montagne suivie par des milliers d’internautes. Trente concurrents prennent le départ cette année, en autonomie presque totale. Pour la plupart d’entre eux, tenter l’aventure, c’est caresser l’espoir de quitter l’île. Pour Juno, l’argent de la victoire est surtout le seul moyen de sauver sa famille du naufrage.
Elle sait que, avant elle, d’autres se sont gravement blessés sur le parcours. Elle sait qu’il lui faudra affronter les crêtes vertigineuses, les dangers de la forêt, les bêtes sauvages, les autres concurrents et leurs redoutables stratégies.
Mais est-elle préparée à la douleur quotidienne, aux souvenirs qui anéantissent ? À tout perdre si elle ne gagne pas ?
À l’épreuve de sa propre détermination, Juno entame sa traversée pour y apprendre l’amour qui sauve et la dure marche du monde.
Avec L’espoir sous nos semelles, sachez que vous vous lancez dans un roman d'aventure sans concession mais captivant !
Ce trek ne ménage pas ses participants ni le lecteur qui se retrouve spectateur d’une course où le danger est omniprésent. On tremble et on s’émeut face à tout ce que vont endurer mais aussi se faire endurer les héros de cette histoire.
Bizarrement, l’ambiance de L’espoir sous nos semelles n’a pas été sans me rappeler celle d’Hunger Games. En effet, les participants ne doivent pas s’entretuer mais il y cette espèce de tension omniprésente générée par la compétition. Le fait que les concurrents doivent se filmer, qu'ils doivent commenter leur aventure et celle des autres mais aussi toutes ces réactions que les compétiteurs suscitent auprès du public qui les suit quotidiennement, tout cela a aussi contribué à m'y faire penser à de nombreuses reprises.
Pourtant heureusement ici, pas de mise à mort. C’est chacun pour soi certes, le règlement est strict sur le sujet. Il est interdit de se prêter du matériel par exemple sans risquer des pénalités. Mais, malgré tout, l’entraide prédomine. Juno va se trouver des alliés et faire une rencontre très importante qui va un peu chambouler le cours de son aventure.
J’ai beaucoup aimé Juno qui est une héroïne forte et faible à la fois. Dans la douleur et la tristesse, elle fait preuve d’un grand courage et d’une force insoupçonnée. Elle ne se laisse pas aller. Pourtant, cela serait si simple d'abandonner. Elle va y penser à certains moments, mais non. Sa motivation est plus forte. Cette marche lui permet aussi de faire le point sur ce qu’a été sa vie et là où elle en est aujourd’hui. Elle s’est engagée pour sa famille mais aussi pour se prouver des choses à elle-même.
Ce qui m'a également beaucoup plu, c’est que l’autrice ne cherche pas à édulcorer les situations vécues par les participants : ils chutent, ils se blessent, ils se déchirent, ils s’insultent... Bref, c’est réaliste. Un seul passage peut-être m’a semblé un peu exagéré : quand ils sont dans le territoire des loups. Quoique... Sur l’ensemble, ça ne gâche rien. Les péripéties des uns et des autres sont très crédibles.
L’espoir sous nos semelles est véritablement un beau roman sur le dépassement de soi mais aussi sur les amitiés qui se créent et l’amour que l’on peut trouver parfois là où on ne l’attendait pas. La notion de famille et le souvenir des disparus sont aussi très présents, poussant Juno à donner le meilleur d’elle-même et à repousser ses limites.
L'émotion est forte. Elle transparaît à travers l’histoire de Juno mais aussi à travers celle des autres participants qui, comme elle, avaient tous, ou presque, de bonnes raisons d’entreprendre ce trek de tous les dangers.
Si ce roman est une grande aventure, c'est aussi une belle aventure humaine.
Pour ceux et celles qui aiment la nature.
Pour ceux et celles qui aiment les défis.
Pour ceux et celles qui cherchent des émotions fortes.
Pour ceux et celles qui aiment l’aventure.
Pour tous et toutes à partir de 13-14 ans.
"Je suis trempée et frigorifiée. J'aimerais avoir le courage de monter ma tente, mais j'estime qu'il est plus raisonnable de rester mouillée et en vie, plutôt qu'au sec mais morte."
p.151
"Ils ont fermé la porte doucement, sans bruit, comme quand on quitte la chambre d'un enfant qui dort, pour ne pas le réveiller. Ils ne sont pas revenus. Ils ont regardé, de loin en loin, le naufrage de notre famille."
p.171
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