Titan noir

Soumis par HashtagCeline le dim 22/04/2018 - 22:05
Florence Aubry est une autrice que j'aime beaucoup. Titan noir, comme je m'y attendais, m'a beaucoup remuée.
#Inspiration

 

Florence Aubry m’avait déjà convaincue de la qualité de son écriture et de l’originalité de ses romans.

J’avais eu l’occasion de lire (et d’adorer) Le Garçon talisman (Le Rouergue en 2012) mais aussi Le royaume des cercueils suspendus (Le Rouergue en 2014 : moins évident mais merveilleusement bien écrit)
Je me suis donc lancée avec enthousiasme dans Titan noir sans penser que je serais autant bouleversée.

En effet, je ne connaissais pas l’histoire dont s’est inspirée l’autrice pour écrire ce livre : celle de Tilikum surnommé « l’orque tueuse ».

Florence Aubry a écrit Titan noir après avoir vu Blackfish, un documentaire retraçant la vie de cet animal hors du commun.
Le fait que tout le récit soit basé sur des faits réels a contribué à accentuer mon malaise face à tant de souffrance.

Après lecture et visionnage, je suis sous le choc.
 

#RésumonsUnPeu

 

Elfie cherche un petit boulot. Elle se fait embaucher comme caissière au Parc Océanographique du Ponant.

Ce lieu, elle y allait petite et il l’a toujours fait rêver, comme beaucoup d’enfants de la région.
Aujourd'hui, si Elfie a entendu des rumeurs sur le traitement des animaux au sein du parc, elle n’y a pas forcément prêté attention.

Une fois en poste, elle va rapidement passer de la caisse à l’entretien de l’enclos des manchots.

Puis, alors qu’elle n’a aucune expérience, on lui propose de devenir dresseuse d’orque. Elle va, comme pour le reste, apprendre sur le tas.

Petit à petit, Elfie se trouve confrontée à une terrible réalité, loin de l’image merveilleuse de son enfance.

En parallèle, sur des pages noires, nous découvrons un autre récit.

Qui en est le narrateur ? On ne sait pas grand chose au départ. Lui, en revanche, semble bien connaître une des orques, Titan noir. Il nous décrit son quotidien au sein du parc et nous raconte la sombre histoire de l’animal.  

#Titanesque

 

Titan noir, c’est le genre de romans qui vous remue vraiment. Enfin moi il m’a fortement remuée. 

Le thème est dur. J’ai eu du mal à certains moments car l’histoire de cette orque (exemple parmi tant d’autres) est vraiment terrible. 

On y découvre les mauvais traitements mais aussi la grande indifférence face au mal-être de l’animal et des autres occupants du parc. C’est dur de voir que finalement personne ne se préoccupe de ce que peut ressentir l’animal, même si la souffrance est grande. Et même si cette souffrance peut devenir le terrain de la violence et du danger...

Comme je le disais en introduction, Florence Aubry s’est très largement inspirée d’un documentaire de 2013, Blackfish, qui, à travers l’histoire de Tilikum et d'une enquête détaillée, dénonce les mauvais traitements des animaux marins dans les parcs aquatiques (Seaworld aux Etats-Unis entre autres)

Tilikum a été arraché à sa mère alors qu’il était un bébé. On sait que les orques sont très attachées à leur famille. Leur clan reste soudé toute la vie.

Sa capture, l'arrachant aux siens, aura été le premier traumatisme de Tilikum. 
Sa vie s’est ensuite résumée à cela : entraînement, enfermement, solitude, persécution (par d'autres orques, deux femelles).

Tilikum, à bout, attaque une première fois. Mais au lieu de le retirer du circuit et pourquoi pas le relâcher, il est envoyé dans un autre parc… Son destin est terrible. Il y aura deux autres drames. 

Titan noir c’est aussi cette histoire que l’on suit sur les pages noires. J’ai trouvé ça très percutant d’avoir cette différence de couleur de pages. Et pertinent. C’est bête mais rien que ça apporte aussi une autre dimension au récit du mystérieux narrateur. C’est pesant. On sent que ce que nous lisons est lourd à porter pour celui qui raconte. C’est une véritable confession.

Et puis sur les pages blanches, il y a Elfie. A l’inverse, c’est l’innocence et un certain enthousiasme. Du moins au début car elle va assez vite déchanter. 

Sa mère l’avait pourtant prévenue. Elfie avait vu aussi des manifestants d'une association de défense des droits des animaux mais sans prendre réellement conscience des choses ni entendre ce qu’ils revendiquaient.
A travers son regard à elle, on se glisse dans les coulisses d’une grosse machine qui se sert des animaux pour le plaisir des spectateurs (et gagner de l'argent). C’est assez terrible. 

Ce qui dérange aussi c’est que cela nous met face à une réalité que l’on n’a pas vraiment envie de voir. 

Les mauvais traitements des animaux, cela existe mallheureusement partout. On aimerait pouvoir se dire que cela n’est pas le cas mais il y a encore aujourd’hui beaucoup de travail à faire dans ce domaine (cf. sur la même thématique : La loi du Phajaan de Jean François Chabas sur la condition des éléphants en Thaïlande notamment)

Titan noir nous appporte un éclairage intéressant sur la captivité des animaux et surtout sur les conditions de cette captivité. Comment les améliorer ? Comment empêcher que des animaux souffrent pour le plaisir des hommes ?

Le roman de Florence Aubry permet de s’interroger, se sensibiliser à un sujet grave sur lequel des avancées ont été faites sans pour autant que tout soit réglé. Cela serait trop beau.

Il y a encore du chemin à faire.

En attendant, je vous conseille vivement la lecture de Titan noir

Et si vous en avez encore le courage, allez regarder le documentaire à l’origine de ce magnifique roman : Blackfish.

 

Coup de cœur !
Collection
Editeur
Public
Date de sortie
Nombre de pages
160
Prix
12.50 €
Note
9
Langue
Français

#VosCommentaires

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