Entretien avec... Adèle Tariel

Soumis par HashtagCeline le lun 15/03/2021 - 15:02

En commençant La Meute d'Adèle Tariel paru dans la collection Presto de chez Magnard, je ne pensais pas être autant touchée. Des romans sur le harcèlement, j'en ai lu quelques-uns déjà et de fait, j'étais sceptique sur la possibilité d'être surprise par un nouveau titre sur le sujet.

Je me suis trompée. La meute, texte court et saisissant, m'a vraiment interpelée. De fait, j'ai eu envie de poser quelques questions à son autrice qui a bien voulu consacrer du temps pour y répondre.

Un grand merci à Adèle Tariel pour cet entretien et ce roman que je vous invite à lire l'un comme l'autre.

#Entretien

HashtagCéline - Parlez-nous un peu de vous…

Adèle Tariel - Je suis née à Angers en 1979, journaliste de formation et salariée depuis 14 ans chez Playbac presse, éditeur des quotidiens d'actualité pour enfants Le Petit Quotidien, Mon Quotidien et L'actu. Passionnée de littérature jeunesse depuis longtemps, j'ai commencé à écrire des albums jeunesse après la naissance de ma fille en 2009.

 

HashtagCéline - Et de l’histoire de La Meute, en quelques mots.

Adèle Tariel - Léa, 15 ans, entre en Seconde dans un lycée où elle ne connait personne. Elle est timide mais prête à tout pour s'intégrer à un groupe dans sa classe. Contre ses principes, elle va donc participer au harcèlement dramatique d'un professeur.

 

HashtagCéline - Jusqu’à présent, vous aviez plutôt écrit des textes pour les plus jeunes, des albums. Aviez-vous depuis longtemps en tête le projet d’un roman ado ou c’est le sujet qui vous y a mené ?

Adèle Tariel - Un peu les deux. J'avais depuis longtemps l'envie d'écrire un format plus long mais je manquais de temps avec mon travail à temps plein. J'ai eu l'occasion de postuler à une Résidence d'écrivain financée par la Région d'Ile-de-France en partenariat avec le Salon du livre de Saint-Germain-lès-Arpajon (91). À mon plus grand bonheur, notre dossier a été retenu, et j'ai pu prendre un congé de sept mois pour me consacrer à plusieurs projets d'écriture.
Par ailleurs, le sujet me trottait dans la tête depuis plusieurs mois. Je me suis souvenue d'un prof d'histoire-géo quand j'étais en Seconde, malmené par certains élèves. Et personne ne s'y opposait, de peur d'être exclu par les autres. Je me suis dit que ce serait intéressant de mettre cet aspect en avant dans un roman, les suiveurs ont souvent une grande responsabilité dans les situations de harcèlement. Je me rappelle de cette citation d'Albert Einstein : "Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire."

 

HashtagCéline - On parle beaucoup du harcèlement scolaire entre élèves, mais moins de celui envers des professeurs...

Adèle Tariel - Oui c'est vrai, c'est peut-être encore un sujet un peu tabou car les victimes s'expriment peu ou sont jugées faibles ou incapables de faire leur métier. J'ai pourtant l'impression que ce n'est pas rare. La plupart des personnes à qui j'ai parlé de mon projet de roman me répondaient "J'ai  connu un prof un comme ça !".

 

HashtagCéline - Mais finalement, on comprend que Léa, l’héroïne, occupe une double position : celle de harceleuse et de harcelée. Qu’est-ce qui a motivé ce choix plutôt qu’un autre ? Aviez-vous initialement pensé à un autre profil pour votre personnage principal ?

Adèle Tariel - Oui je voulais apporter beaucoup de nuances. Prise dans un étau, Léa tente de s'en sortir comme elle peut. Elle se sent obligée de participer, pensant qu'elle sera ensuite protégée par le groupe. Mais la situation se retourne contre elle. J'ai essayé d'être la plus réaliste possible et de mettre en avant la complexité des sentiments. Je voulais aussi montrer que la position du suiveur n'est jamais neutre.

 

HashtagCéline - Vous avez travaillé ce texte en collaboration avec des collégiens… Quelles ont été leurs réactions à la lecture de La Meute ? 

Adèle Tariel - Oui, j'ai rencontré régulièrement deux classes de 4e et une classe d'UPEAA (élèves allophones arrivants) tout au long de cette résidence. Je leur lisais mes chapitres au fur et à mesure. Dès le départ, ils se sont montrés très intéressés, me confiant d'emblée qu'ils avaient déjà eu au moins un prof avec ce profil. Lors de la lecture de certains passages, ils étaient parfois choqués ou mal à l'aise. C'était aussi un peu le but : renvoyer une sorte de miroir au lecteur pour provoquer une prise de conscience.
Ces élèves m'ont apporté beaucoup de témoignages, sur leur vie en groupe, leurs valeurs, leur langage. Les échanges ont été riches et je les remercie encore !

 

HashtagCéline - Avec tous les drames qui font régulièrement la une de l’actualité et dans un contexte tendu à ce sujet, votre texte offre un regard intéressant sur le harcèlement quel qu’il soit… Il permettra d'ouvrir le dialogue. Comment vous sentez-vous à la sortie de ce titre, premier roman ado au thème fort et important ?

Adèle Tariel - J'avoue que j'étais stressée car c'est un premier roman sur un sujet sensible. J'en ai fait des cauchemars. Maintenant, ça va mieux, il semble que le roman sonne assez juste pour pas mal de lecteurs. Si j'ai pu apporter ma toute petite pierre à la lutte contre le harcèlement, je suis ravie.

 

HashtagCéline - Est-ce que cette première incursion en littérature ado vous a donné envie de recommencer?

Adèle Tariel - Oui très ! L'écriture de ce roman a été pour moi une expérience intime passionnante. Et l'adolescence est une période bouleversante et fascinante à explorer.

 

La meute

#PourAllerPlusLoin...

Si vous voulez en savoir plus sur le travail et les livres d'Adèle Tariel, voici quelques liens : 

https://www.la-charte.fr/repertoire/tariel-adele/

https://www.facebook.com/adele.tariel1

https://www.instagram.com/adele_tariel/

Auteur
Collection
Public
Date de sortie
Nombre de pages
96
Prix
5.90 €
Langue
Français

#VosCommentaires

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