Un jour, je te mangerai

Soumis par HashtagCeline le mar 02/02/2021 - 21:18

“Elle s’appelle Chloé, mais sa soeur l’appelle petite merde, elle trouve que cela lui va mieux. Chloé a trois ans de moins qu’Alexia. Depuis le jour ou leur mère lui a annoncé qu’elle allait avoir une petite soeur, Alexia la hait.”

#EnUneSeuleBouchée

Hormis son titre prometteur et sa couverture tout simplement splendide, c'est le sujet de ce roman qui m’intéressait tout particulièrement. En effet, cela faisait un moment que j’avais lu un livre traitant de l’anorexie.
Ici, de façon assez surprenante, Géraldine Barbe nous insère ce thème difficile dans une terrible histoire de rapport de force, de rivalité à sens unique entre deux soeurs qui ne se comprennent plus. C'est glaçant mais cela fonctionne très bien.

Je n'ai fait qu'une bouchée de Un jour, je te mangerai et je vous explique tout de suite (après la quatrième de couv’) pourquoi je l'ai tant aimé.
 

#QuatrièmeDeCouv'

"Alexia ne se trouve pas belle, pas comme elle voudrait. Ses fesses, ses cuisses, ses genoux, son ventre, ses seins... Rien ne va. Elle est trop grosse, elle se déteste. A l'entendre, on dirait un monstre. Elle n'aime plus le chocolat, ni les frites, ni les pâtes, ni le poulet rôti, ni les spaghettis, ni le fromage.

Chloé, sa petite soeur de 12 ans, n'y comprend rien : Alexia a beaucoup de défauts mais elle est jolie et vraiment pas grosse. De quoi parle-t-elle? Et pourquoi Chloé a-t-elle le sentiment que sa soeur lui en veut autant?"

#SoeursALaVieALaMort...

L’anorexie est une maladie qui, si elle perturbe la façon de s'alimenter à ceux et celles qui en souffrent, engloutit tout sur son passage. Ici, ce que j’ai trouvé tout particulièrement pertinent, c’est que l’autrice montre les dégâts que peut faire cette pathologie sur la famille d’une personne touchée par ce mal insidieux.

Ici, c’est Chloé qui nous raconte et qui assiste à la dégradation de l’état de sa soeur mais aussi celle de l’équilibre de la famille. La mère tente de garder le cap, le père perd patience et les autres personnes de l’entourage ne se doutent de rien ou font mine de.
Les repas, moments de convivialité, deviennent une épreuve. Et les affrontements avec Alexia sont de plus en plus violents. L’incompréhension est partout et les disputes sont permanentes. C’est assez terrible tout ce que nous décrit Géraldine Barbe mais c’est aussi très juste.
Chloé, elle, cette petite soeur, cette “petite merde” comme l’appelle Alexia, ne sait pas trop sur quel pied danser. Comme toutes les petites soeurs, elle admire son aînée. Autant qu’elle la redoute. Elle est complètement sous son emprise alors même qu’elle a conscience que quelque chose ne va pas. Elle a peur mais elle ne sait pas quoi faire. Leurs relations sont complètement parasitées par la maladie et par la haine qu’Alexia voue, selon Chloé, à cette petite soeur dont elle ne voulait pas et qui lui a volé ses parents, sa vie. Cette petite soeur qui peut manger ce qu’elle veut sans grossir. Cette coupable idéale.

“Dans la vraie vie, aucune discussion n’est possible. Les deux sœurs sont le loup et l’agneau, le lièvre et la tortue. 
Aucune ne peut faire un pas vers l’autre, un geste. Éprouver, montrer de la tendresse.
La présence d’Alexia ruine Chloé, tout comme la présence de Chloé ruine Alexia. Elles se pétrifient.”

Chloé se sent coupable mais en même temps, de quoi? Petit à petit, la tension monte et la paranoïa gagne du terrain, de tout côté… jusqu’au drame.

Géraldine Barbe, avec ce roman, aborde, oui l’anorexie, mais aussi le mal de vivre et la difficulté d’aider ceux et celles qui en souffrent. A travers l’histoire de Chloé et d’Alexia, elle nous montre deux reflets d’un même miroir : celui qui déforme et celui qui voit clair. L’un et l’autre finissant par s’embrouiller.
La violence est forte dans ce livre et les accès de rage d’Alexia, les monstres qui l’habitent font peur, à Chloé, comme à nous, lecteurs. Mais Alexia, victime, est aussi très touchante car on sait combien cette maladie est difficile à combattre. Et on comprend que c’est une grande souffrance qui la rend aussi incontrôlable qu’elle nous apparaît. Ces monstres qui inquiètent Chloé, sont bien réels pour Alexia.

Un récit original et un point de vue intéressant sur un sujet important.

J’ai été très touchée par l’histoire de Chloé et Alexia. Je pense que vous le serez aussi.

#PourQui?


Pour ceux et celles qui entretiennent des relations compliquées avec leur frère ou leur soeur.
Pour ceux et celles qui ont peur des monstres, réels ou imaginaires.
Pour ceux et celles qui se posent des questions sur les troubles du comportement alimentaire.
Pour tous et toutes à partir de 14 ans.
 

Coup de cœur !
Collection
Public
Date de sortie
Nombre de pages
140
Prix
13.00 €
Langue
Français
Image
Un jour, je te mangerai

#VosCommentaires

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