Ce roman est paru il y a maintenant un an. Je veux le lire depuis sa sortie. Mais d’autres lectures sont venues retarder le moment où je me lancerais enfin dans cette histoire qui m’attirait et dont j’étais quasiment sûre de revenir emballée.
Je ne me suis pas trompée. C’est un coup de cœur !
Nita, une jeune amérindienne de 13 ans, a été kidnappée. Elle se réveille dans une cabane en pleine forêt, pieds et mains liés. Qui l’a enlevée ? Pourquoi ? Et surtout, que va-t-il lui arriver ?
Deux enquêteurs se lancent sur sa piste et celle du ravisseur. Arriveront-ils à temps pour la sauver ?
Voilà assez longtemps que je n’avais pas lu un bon thriller pour les ados.
Ici, Nathalie Bernard nous tient en haleine et fait bien monter la pression.
Dès le début, avec sa scène d’ouverture nous mettant en présence de Nita, paniquée, qui vient d’être enlevée, le ton est donné.
Ensuite, elle maintient le rythme. Son texte, découpé en plusieurs leçons, nous plonge peu à peu dans l’angoisse. Nita va-t-elle s’en sortir ?
Les deux policiers chargés de l’enquête font tout leur possible. On suit leur progression, lente et difficile. Elle, Valérie Lavigne, lieutenante aguerrie, et lui, Gautier Saint-James, simple patrouilleur mais très motivé, vont rassembler des indices, écarter des pistes et en suivre d’autres. Mais le temps presse. On sait que dans les affaires de disparition, les premières 48h sont cruciales. D’autant plus que leur homme n’en est peut-être pas à son coup d’essai et que la dernière jeune fille qui a croisé sa route a fini à la morgue.
Le duo d'enquêteurs fonctionne bien. A leurs côtés, on se prend très vite au jeu (l’horrible jeu) et on espère une seule chose : que leurs efforts ne soient pas vain.
Pendant ce temps, Nita, la jeune disparue, se révèle une héroïne hors du commun. A 13 ans, elle fait preuve d’un sang froid exceptionnel ! S’inspirant de sa série préférée The Walking Dead (cela lui permet surtout de mettre à distance l’horreur de la situation), elle fait face avec beaucoup de courage et de bon sens. Les conseils de son grand-père et de son père, lui reviennent, face à l’adversité.
Et malgré tout ce qu’elle traverse, sa captivité et sa survie ne se sont pas exagérées. Cela aurait pu être le cas. Elle trouve moyen de tenir mais ce n'est pas sans peine, loin de là.
C’est terrible.
L'alternance d'un chapitre donnant des nouvelles de Nita avec un chapitre donnant des nouvelles de l’enquête intensifie le suspense. Entre deux, se fait aussi entendre la voix du père de Nita qui est en prison. De sa cellule, celui-ci se sent impuissant face à ce qui arrive à sa fille.
C’est vraiment un roman très agréable à lire, dans le sens où l’écriture est limpide, efficace et la narration parfaitement maîtrisée.
Je l’ai lu à une vitesse folle tant je voulais en connaître le dénouement.
C’est une très belle proposition à faire aux adolescents (et même aux adultes). Je suis ravie car dans ce genre que j'affectionne particulièrement, je suis souvent déçue car les ficelles sont parfois trop grosses.
Pas là. Ca tient la route et l'autrice n'exagère rien. C'est terrifiant, angoissant et surtout tout à fait plausible.
De plus, en toile de fond, un sujet à la fois passionnant et terrible est abordé: l’histoire des Amérindiens au Canada. Au cours du XXe siècle, ils étaient placés dans des pensionnats où l’on cherchait à « tuer l’indien dans l’enfant ».
Nathalie Bernard donne quelques éléments historiques à la fin du roman. Son prochain texte, Sauvages à paraître en septembre 2018, abordera aussi ce sujet.
Et malheureusement, l’histoire de la Nita de « Sept jours pour survivre » trouve encore aujourd'hui écho dans des faits divers, des meurtres de jeunes autochtones, commis au Canada. Une grande enquête a d’ailleurs été ouverte.
Bon, bref. Je ne peux dire qu’une chose : Lisez ce roman intelligent et captivant !
Comme Nita, en sortirez-vous indemne ?
Pour ceux qui n’ont pas peur du froid.
Pour ceux qui aiment les enquêtes difficiles.
Pour ceux qui aiment les histoires de survie en milieu hostile.
Pour ceux qui veulent trembler (de peur et de froid)
A partir de 13-14 ans.
« Samedi
Il suffit d’une seule seconde pour faire basculer une vie
(LECON NUMERO 1) »
p.7
« Elle ferma les yeux, les paupières serrées comme si elle avait voulu les faire exploser. Tout son visage se contracta dans un dernier réflexe de fuite tandis que, dans sa tête, une rengaine inédite venait de naître :
Ne me tuez pas. Ne me tuez pas. Ne me tuez pas. »
p.29
« Cette fois, le froid était en train de gagner, et il ne voulait qu’une chose : sa PEAU. »
p.202
Sauvages, le deuxième roman de Nathalie Bernard, a aussi été un coup de coeur. J'en ai parlé dans un article paru dans la revue Page des libraires. C'est ICI.
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