"- Le Soleil, c'est la fin d'rêves.
Puis, elle ajouta cette phrase que Lisbeth garderait toute sa vie en mémoire :
- C'est dans les nuits les plus sombres que les étoiles brillent le plus."
#SuiteEtFin
Il y a plus d’un an, je vous parlais d’Érémos, le premier tome des Nuées, cette duologie de Nathalie Bernard. J’étais emballée, conquise, survoltée comme à chaque fois que je referme un livre de cette autrice dont j’aime énormément l’écriture, le style, les sujets et sa manière de tout rendre passionnant. (Je sens que vous vous dites “ Ca y est, elle est repartie dans son couplet sur Nathalie Bernard…” Mais oui, et alors ?)
C’est elle qui m’a fait aimer les grands espaces américains et les histoires d’indiens. Elle qui m’a permis d’apprendre tant de choses sur les populations amérindiennes d’hier et d’aujourd’hui. Elle qui m’a fait trembler, qui m’a émue, qui m’a empêchée de dormir…
Ça a d’ailleurs été le cas avec Néro, ce deuxième tome tant attendu mais que j’ai pourtant laissé reposer un peu trop longtemps dans ma bibliothèque. Il était là, rassurant, comme quelque chose de précieux que l’on n’ose pas toucher. J’ai osé.
#PasDeuxSansUn
Attention, pour ceux qui n’ont pas lu le premier tome, vous pouvez lire cette chronique mais vous risquez bien d’en apprendre un peu trop sur l’histoire ou de ne pas trop saisir ce que je raconte. Et de fait, je vous invite à aller lire mon article ICI ou à aller directement en librairie pour vous procurer la première partie de cette duologie.
#NoirEtGlacé
Dans Érémos, nous naviguions alternativement dans l’espace avec Lucie et sous le soleil perpétuel de la cité de Lisbeth. Dans Néro, Nathalie Bernard nous propose un voyage totalement opposé. En effet, dans ce deuxième volet, le récit propose d’entendre à tour de rôle la voix de Chris, commandant de L’Herminier, un sous-marin nucléaire d'attaque et celle, à nouveau, de Lisbeth qui, après avoir traversé la mer des Nuées, évolue dans une contrée où la nuit est constante et le froid intense.
Tout est inversé ! Les confins de l'espace et le soleil dans l’un, les profondeurs marines et la nuit dans l’autre.
Comme dans le tome 1, nous allons vivre la terrible catastrophe à l'origine l’extinction de l’espèce humaine, mais dans l'eau, au fond des mers. Comme Lucie, de sa station spatiale, nous allons une fois encore, par le journal de bord de Chris, assister à la fin du monde. J’ai vraiment trouvé très intéressant de nous proposer ce nouveau point de vue, cette nouvelle version de l’histoire qui apporte un éclairage différent. L'émotion est la même. La tension également. Au coeur de cet appareil, confiné.es sous la mer, l’angoisse ne fait que grimper. Chris, rongé par sa propre inquiétude, tente de garder le cap et de soutenir son équipage. Mais face à l’inimaginable, comment faire ? Quand il n’y a plus rien, à quoi se raccrocher ? Le côté "journal" donne beaucoup d'intensité à ces chapitres, comme pour Lucie précédemment.
J’ai vraiment aimé toute cette partie, ce huis clos au suspense insoutenable. Je l’ai d’autant plus aimé que cela donne des clés pour comprendre l’après, l’ensemble, comme l’avait été également le récit concernant Lucie dans le premier tome. On reprend le même schéma mais sans redite.
En parallèle, j’ai retrouvé Lisbeth avec plaisir soulagement, saine et sauve après une traversée difficile. J'avais oublié certains aspects de sa précédente aventure mais cela m'est revenu au fur et à mesure, grâce à des rappels discrets de l'autrice. Pour Lisbeth, rien ne va être réglé une fois de l’autre côté, loin d'Érémos et sa chaleur écrasante. La jeune femme découvre un monde à l’opposé du sien mais pas forcément la liberté ni les réponses qu’elle attendait. Elle n'a pas abandonné l'idée de retrouver sa mère. C'est ce qui la fait avancer.
Son histoire qui se poursuit ici est très touchante et prend une dimension spirituelle fascinante.
On ne s’attend pas du tout à l’aventure que nous a concoctée Nathalie Bernard, dans cette contrée inconnue, rude et glacée. Lisbeth va croiser de belles personnes et être accueillie par une population a priori étonnante pour elle. Il faudra faire fondre un peu plus de glace pour en découvrir le cœur et la sensibilité mais il y a beaucoup d’humanité dans les personnages rencontrés.
Et encore une fois, la tension est à son comble grâce à cette alternance de voix qui, sans cesse, nous ramènent aux origines puis nous propulsent dans l’avenir. Les chapitres sont courts, intenses. Les pages se tournent et il est bien compliqué de s’arrêter.
Ce deuxième tome est un jumeau très différent du premier qui offre des éclaircissements cohérents à l'ensemble. Cette duologie vraiment réussie est clairement un phénomène à côté duquel il ne faut pas passer.
#PourQui?
Pour ceux et celles qui ont lu le premier tome, bien évidemment ;-)
Pour ceux et celles qui cherchent une série courte et un univers dystopique riche.
Pour ceux et celles qui n'ont pas peur des variations extrêmes de température.
Pour ceux et celles qui cherchent une lecture addictive.
Pour tous et toutes à partir de 13-14 ans.
#VosCommentaires