“J’observe le ciel.
Un ciel nouveau.
Étrangement, je le trouve sombre malgré ce Soleil perpétuel qui nous accueille en nous promettant un jour sans fin. Dire qu’on avait imaginé toutes les apocalypses possibles. Réchauffement climatique, désertification, montée des eaux, nouvelle ère glaciaire, guerre nucléaire, extinction de masse… Finalement, le ciel aura décidé d’abréger nos angoisses en accélérant les choses.”
#UnAutreUnivers
Nathalie Bernard. Oui, je sais, je vous en ai déjà parlé. Beaucoup. Pas assez. Vraiment.
Sept jours pour survivre, Keep hope, D.O.G, Le dernier sur la plaine, Sauvages… Des romans captivants qui occupent une place spéciale dans ma bibliothèque et dans mon cœur (oui, c’est vrai).
Et voilà, arrive la rentrée et un nouveau texte de l’autrice. Et quoi !? Elle change de genre pour se lancer dans la dystopie ! Intriguée, j’ai eu l’immense chance de lire ce roman avant l’été.
Je suis ressortie de cette lecture complètement chamboulée.
1) Parce qu’encore une fois, je n’ai pas vu les pages défiler.
2) Parce qu’elle nous entraîne dans une histoire passionnante et terrifiante qui est à la fois très proche et très éloignée de la nôtre. Oui, je sais, c’est le principe d’une dystopie mais tout tient la route, je trouve.
3) Parce que je suis restée sur ma faim, dans l’attente de la suite des aventures de Lucie, Anton, Lisbet, Hélin, Viggo…
4) Parce que j'apparais dans les remerciements et que ça a fini de m’achever...
Nathalie Bernard est une touche-à-tout de génie (elle chante aussi, je vous l’ai dit, non?!) et elle parvient, avec Les Nuées (j’adore ce titre), à nous plonger avec elle dans deux mondes où le soleil est perpétuel, synonyme de mort et de vie.
#DeQuoiÇaParle?
Le récit, comme souvent avec l’autrice, joue sur l’alternance de deux histoires.
D’un côté, on suit Lucie, une astronaute française partie pour une mission de 6 mois sur l’ISS (Station Spatiale Internationale) avec une équipe de 5 personnes. Nous sommes en 2025 et de là où elle est, elle s’apprête à assister au pire. Elle nous relate son quotidien dans un journal de bord.
De l’autre, on suit Lisbeth, une jeune fille qui fait partie des Hydros, les ouvriers de l’eau sur Érémos, une cité aux lois dures et strictes, qui vit au rythme de la rotation des sabliers, sous un soleil perpétuel, dans la peur de la Nuit. Nous sommes en l’an 376 AGS. La vie de Lisbeth va basculer quand Ava, sa mère, une pêcheuse, disparaît en lui laissant un étrange message.
Deux époques, deux lieux, deux héroïnes. Rien ne semble relier les choses les unes aux autres. Le puzzle va s’assembler petit à petit.
#UnPeuPlus...
Bon, juste pour dire et pour commencer, j’ai ouvert ce roman avec un œil plus critique que pour les précédents. Sans doute parce que cette fois-ci, Nathalie Bernard m’emmenait sur un terrain plus glissant.
La dystopie, d’autres, nombreux et nombreuses s’y sont essayés, et ce n’est pas toujours facile de s’en sortir avec originalité et/ou succès.
Là, pour le coup, Nathalie Bernard m’a quand même drôlement épatée.
Son intrigue sur deux plans est habilement construite et fonctionne parfaitement. De plus, son récit résonne fort des thématiques actuelles tout en nous faisant entrevoir une évolution future possible. Qui sait? Je n'espère pas...
C’est le premier tome d’une duologie dans lequel on a le temps de s’attacher aux personnages notamment Lucie et Lisbeth mais aussi de s’immerger totalement dans l’histoire.
De part et d’autre, au-delà des quêtes qui animent l’une et l’autre des héroïnes ( la survie de l’espèce humaine pour l’une, et la découverte d’un secret bien gardé pour l’autre), on y suit aussi les réflexions intimes, les peurs, les doutes et les élans amoureux de Lisbeth et Lucie. Tout s'imbrique très bien et tout est fluide.
Alors que j’avais aussi une petite appréhension (c’est toujours le cas quand je lis des dystopies) concernant la représentation que je pouvais me faire du monde d’après, Érémos, je n’ai eu aucun problème pour m’y promener et en intégrer les codes notamment l’organisation du pouvoir exécutif. Nathalie Bernard nous détaille tout, nous guide et ne nous y perd pas.
Concernant le monde d’avant, celui qui ne ressemble plus à celui que nous connaissons, c’est glaçant. C’est très réaliste aussi. Tout l’est finalement. Et c’est cela qui est perturbant. Suivre les avancées de Lucie et de ses compagnons d’infortune est réellement passionnant ! La narration façon journal de bord rend le récit très immersif. J'ai adoré !
Bon. Je pourrais vous en parler pendant encore trois pages mais il vaut mieux que je m’arrête là. Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé ce nouveau roman de Nathalie Bernard paru aux éditions Thierry Magnier.
Et je ne peux vous dire qu’une chose pour terminer : lisez Les Nuées !
#PourQui?
Pour ceux et celles qui aiment les dystopies.
Pour ceux et celles qui n’ont pas peur de la Nuit.
Pour ceux et celles qui aiment les histoires de survie en milieu hostile.
Pour tous et toutes à partir de 13-14 ans.
#VosCommentaires