D'après mon adolescence Journal intime

Soumis par HashtagCeline le lun 29/11/2021 - 16:42

"Tu voudrais sauter cette case. Être déjà sur la ligne d'arrivée. Mais le top départ n'a pas encore été donné, tes jambes flageolent, tu crains de t'écrouler avant même de t'élancer.
Ne t'inquiète pas, je suis là.
Et si je suis là, c'est que tu as survécu à ton adolescence."

#PasséPrésent

Ce texte de Caroline Solé est une révélation. Si j’ai beaucoup aimé ses romans précédents (notamment son premier, La pyramide des besoins humains paru à l'école des loisirs en 2015 - sur lequel je pose d'ailleurs un regard plus éclairé après ma lecture de celui dont je vous parle aujourd'hui), D'après mon adolescence est pour moi bien au-dessus des autres (même si je ne devrais peut-être pas établir ce genre de classements vu que l'autrice a écrit des choses assez différentes).

Bref.
Résumé et explications du pourquoi cette autofiction originale m’a autant remuée.


 

Intérieur

#SalutÀToi

La Caroline d’aujourd’hui parle à la jeune Caroline qu’elle a été. S’appuyant sur des extraits de journaux intimes, elle porte son regard d’adulte sur son moi adolescent, donnant des conseils et rassurant cette autre version d'elle.
A travers ce double positionnement, on découvre la jeunesse de Caroline, ses excès, ses pensées intimes, ses questionnements mais également les conséquences qu'ont pu avoir les expériences de l'époque sur la Caroline de 40 ans.

La sexualité y est largement abordée. C'est l'une des préoccupations principales de la jeune fille (ce qui n'a rien d'extraordinaire à l'âge qu'elle a) et elle peine à trouver des réponses à ses interrogations sur le sujet.

Comment devient-on une femme ? Quelles traces laisse l’adolescence, cette période si délicate mais tellement importante ? L’autrice tente de donner quelques réponses et par la même occasion, se livre.
 

#MoiParMoi

D’après mon adolescence est un texte que j’aurais voulu avoir entre les mains plus jeune. Mais que j’ai vraiment aimé lire aujourd’hui. C’est un roman (peut-on qualifier ce livre de roman ?) que l’on peut lire ado ou adulte. Il est paru chez Albin Michel Jeunesse mais au final, il est un peu inclassable.
En tout cas, moi, il a fait écho à tout un tas de sentiments que je pensais enfouis profondément. J'ai très longtemps tenu un journal. Si j’ai parfois relu quelques pages de certains de mes écrits intimes (très nombreux - de 10 ans à 20 ans), je ne sais pas quel regard je porterais sur eux maintenant.

Caroline Solé réalise un exercice ardu, très personnel et de fait très touchant. C’est aussi une excellente idée et une belle façon de réaliser une introspection. Comme une enquête personnelle, elle retrace ses jeunes années et y jette un œil tantôt attendri, parfois plus dur, sans faux-semblant.

Cette discussion avec elle-même la fait réfléchir sur tout un tas de sujets sur lesquels elle a aujourd’hui pris du recul. La sexualité, le rapport aux autres, la féminité, le passage à l’âge adulte, les études…

La jeune Caroline va dériver, ne trouvant sa place ni au collège ni au lycée par la suite. Son besoin de se mettre en marge, d’expérimenter est fort. Elle veut aussi en savoir plus sur le sexe, ce mot qui gêne, entouré de mystères et de tant de mensonges. Tout cela va la mettre en danger. Pour trouver des réponses, Caroline fugue, fuit et fait ses propres expériences.
Il faut du courage pour se livrer ainsi. Caroline Solé le fait même si elle préserve parfois une part de secret, dévoilant certaines pages, nous en cachant volontairement d’autres. C’est aussi à elle de décider. Cette jeune fille, c’est elle.

On navigue entre l’adolescente et l’adulte, la passion et la raison, l’innocence et la connaissance, l’immédiateté et le recul. C’est très bien dosé, mené et c’est passionnant.

Ce texte se lit d’une traite, nous menant jusque dans les rues de Londres et même à la gare du Mans (billet de train à l’appui), entre passé et présent avec sur la route des extraits, des dessins issus des vrais journaux intimes de l’autrice.

La jeune Caroline a failli se perdre en chemin. Cela aurait été dommage que l’adulte qu’elle est aujourd’hui ne puisse être là pour nous proposer de tels textes. Mais c’est aussi tout ce qu’elle a vécu, le bon comme le mauvais, qui a fait ce qu’elle est devenue : une autrice talentueuse qui dépeint l’adolescence avec justesse et réalisme. 

Ma réaction sur ce livre, je l'ai écrite très vite, presque dans la foulée de la dernière page tournée, à chaud, sans trop attendre. Elle est peut-être mal construite, brouillonne mais vraiment spontanée. Je la voulais ainsi, comme on se livre dans un journal intime, pour ne pas perdre les impressions premières que ce texte m’a laissées.

 

Intérieur

#PourQui?

Pour ceux et celles qui tiennent un journal intime.
Pour ceux et celles qui se posent des questions sur la sexualité.
Pour ceux et celles qui rêvent de parler avec leur eux ou elles du futur.
Pour ceux et celles qui veulent lire l’itinéraire d’une autrice formidable.
Pour ceux et celles qui vont mal et qui pensent que rien ne pourra changer.
Pour tous et toutes à partir de 14 ans.
 

#Extraits

"Quand mon premier roman s'est retrouvé en lice pour des prix littéraires, j'ai interrogé une bibliothécaire sur les critères de sélection. Elle m'a expliqué que tout livre comportant un passage explicite sur le sexe n'était pas retenu. Sujet trop sensible pour être étudié en classe.
J'ai immédiatement eu envie d'écrire un livre intégralement sur le sexe."

 

"Très peu d'images de sexe sont stockées dans ton cerveau avant que tu ne te retrouves nue dans un lit avec un garçon. Cela a dû accentuer ta crainte, amplifier le mystère; et cela t'a sûrement préservée, aussi. Aucune image de pénétration violente, de seins siliconés, de gros plans écœurants, ne te vient à l'esprit quand tu imagines «le» faire. Tu fantasmes plutôt de la douceur. Un luxe, aujourd'hui.
Je n'aimerais pas que tu sois adolescente en 2020. Pour qui je me prends? Ta mère?

J'aimerais t'éviter de souffrir. Je connais la suite et je freine comme si, en l'écrivant, je pouvais transformer le passé."

Coup de cœur !
Editeur
Public
Date de sortie
Nombre de pages
144
Prix
13.90 €
Langue
Français
Image
D'après mon adolescence

#VosCommentaires

#OnContinue ?

Louisiana
" Autant vous prévenir tout de suite : cette histoire va comporter pas mal d'épisodes désespérants." 
#louisiana, #katedidamillo, #didierjeunesse, #littlemissflorida
En route ! En route !


#enroute, #isabellesimon, #kilowatt

Celle que je suis
“J’ai fermé les yeux et serré très fort les paupières, pour que le destin que j’entrevoyais, et auquel j’aspirais tant, ne puisse jamais s’échapper.”
#cellequejesuis, #anneloyer, #slalom
Intérieur Y a pas que la vie

"Il aurait voulu la réveiller et se confier, parler de cette rencontre et des jours d’après. Elle aurait compris, à défaut de pardonner. Sûr, elle aurait compris jusqu’aux silences, parce qu’ils…
#yapasquelavie, #estellebillonspagnol, #exprim, #sarbacane

Tous emmitouflés Tous emmitouflés

Impossible de perdre le fil de l'histoire. Il est rouge et nous entraîne au fil des pages à la rencontre d'animaux drôlement emmitouflés...


#tousemmitoufkes, #marienoellehorvath, #lajoiedelire
Les maux du coeur
"Mentir pour pas faire de mal à ceux qu'on aime, ça devrait être une obligation morale."
#lesmauxducoeur, #axlcendres, #sarbacane, #miniromans
Les quatre gars
Claire Renaud, en plus de son Pépix, nous propose un roman pour les (un peu) plus grands dans la collection Exprim. UNE REUSSITE !
#famille, #père, #grand-père, #frère, #absence, #femme, #quotidien, #humour
Vous retiendrez mon nom Vous retiendrez mon nom

“J’arrivais pas à croire qu’elle était morte. Je pensais qu’en descendant la rue, j’allais la trouver dans la cage d’escalier de son immeuble, en train de bavarder avec Joyce et Khedima. Je lui…
#vouretiendrezmonnom, #fannyabadie, #syrosjeunesse

Mes idées folles
« Heureux celui qui trouve la folie de perdre la raison. »
#mesideesfolles, #axlcendres, #sarbacane, #exprim
Et si c'était lui?
Cette nuit, il a neigé. Tout est blanc et calme sur le chemin qui mène au parc. Chloé et son chien Zorro découvrent, derrière un banc, un vieux monsieur endormi sous une couverture bleue… Qui peut-il…
#etsicetaitlui, #jeanloupfelicioli, #syrosjeunesse