Sous-sol

Soumis par HashtagCeline le dim 20/02/2022 - 21:20

"À la fin du Notre Père, on pouvait ajouter des souhaits plus personnels comme par exemple 'S'il te plaît, protège Papa, Maman, Amy, et fais qu'on soit toujours en bonne santé'. C'était la seule partie de la prière qui n'était pas immuable.
Comme je ne voulais pas qu'Amy entende mon souhait plus personnel, je l'ajoutais dans ma tête.

'Fais qu'on puisse sortir bientôt et fais qu'on s'aime toujours très fort mes parents ma sœur et moi'.

Mais je n'ai pas été exaucée."

#HuisClos

J’aime les huis clos. J’aime quand la pression monte parce que les gens n’en peuvent plus. J’aime quand je sens que ça vrille, que ça s’enlise, que ça étouffe. Je suis un peu sadique me direz-vous. Non, non. Si je lis de tout, j’ai un petit penchant pour ces récits qui mettent un peu mal à l’aise et qui nous oppressent. C’est tout.

Et avec le dernier texte de Martine Pouchain, dans le genre, j’ai été servie, comme je l’avais été, un peu différemment avec un autre de ces titres, La ballade de Sean Hopper (Sarbacane, 2010). D'ailleurs, si vous ne l’avez pas lu, je vous invite à le faire. 
Donc voilà, tout ça pour dire que j’ai beaucoup aimé Sous-sol car il coche de nombreuses cases de ce j’aime trouver dans les thrillers et plus particulièrement les huis clos.
Résumé et explications du pourquoi j’ai passé un excellent moment (quoique bien éprouvant) en tournant les pages de ce roman.

#RésumonsUnPeu

Leslie, Amy et leurs parents vivent dans le sous-sol de leur maison depuis qu’une guerre puis un virus a rendu la vie impossible en surface. Seuls les Élus, dont ils font tous les quatre partie, peuvent espérer un jour retourner à l’air libre. Oui, mais quand? "Bientôt", leur assure le père de famille.
En attendant ce fameux jour où ils retrouveront la liberté, le père des deux jeunes filles a été prévoyant. La famille survit et s'est organisée, En Bas, une vie souterraine presque normale. Mais coupés du monde, sans nouvelle distraction, les uns et les autres vont commencer à s’interroger et à perdre les pédales…

Leslie, la plus jeune, nous raconte ce quotidien qui se délite, cette vie qui n’en est plus une au fur et à mesure que les mois passent, que les disputes gangrènent les relations, que les doutes émergent et que les drames surviennent.

Y a-t-il une issue ? 

#DansMaMaisonSousTerre…

Ce texte est très court (à peine 200 pages). Et je pense que vu la tension, il n’en fallait pas plus. Martine Pouchain nous plonge au cœur d’une famille qui, au départ, semble parfaite, unie, heureuse… excepté le fait qu’ils vivent enfermés. Si tout semble presque “normal” c’est parce que ce quotidien En Bas nous est décrit à travers le regard de Leslie, la benjamine. Elle est jeune et ne perçoit pas les choses de manière claire. Elle a confiance en son père, écoute sa mère et admire Amy, sa grande sœur. Leslie, par la force des choses et la dureté des évènements va revoir sa copie sur les membres de sa famille. Mais ça, je vous laisserai découvrir pourquoi.
Ce qui nous parle tout de suite dans ce roman, c’est que bien évidemment (nous en sommes un peu plus conscient.es tous et toutes depuis les différents confinements) nous savons que la promiscuité, l’enfermement et l’isolement mettent les nerfs à rude épreuve. Alors, fatalement, cette mise à l’écart forcée va finir par peser et dégrader l’ambiance au sein de la famille. Des questions surgissent sans que soient apportées des réponses. Des doutes apparaissent sans qu’ils puissent être dissipés. 
Mettez des personnes qui s’aiment dans un espace réduit, laissez mijoter quelques mois et voyez le résultat. Il n’est pas forcément beau à voir.
Martine Pouchain nous propose ici un texte étonnant et plutôt habile qui fait écho à ce qui s’est passé et à ce qui pourrait encore se produire. S’appuyant sur des faits réels et imaginaires, elle construit un récit post-apocalyptique (l’est-il vraiment?) qui brouille les pistes et qui nous interroge sur la nature humaine. C’est un huis clos parfait que nous met en scène l’autrice qui malmène ses personnages et son lectorat.
Entre les contes de fées qui nourrissent les espoirs des unes et les discours mystiques qui animent l’autre, le lecteur sombre lui aussi peu à peu dans la folie ambiante. Une seule envie, sortir et voir ce qu’est devenu le monde d'En Haut. Difficile de trop vous en dire sur ce livre au risque de gâcher les surprises de l'intrigue.
Intense, dérangeant et suffocant, ce roman ne pourra pas vous laisser complètement indifférent.es. Je vous garantis que vous aurez la tête qui tourne, une fois sorti.es du sous-sol de cette maison. Si, bien sûr, vous y parvenez...

#PourQui?

Pour ceux et celles qui aiment les huis clos.
Pour ceux et celles qui aiment les romans post-apocalyptiques.
Pour ceux et celles qui cherchent un roman sombre et surprenant.
Pour tous et toutes à partir de 14 ans. 

Collection
Editeur
Public
Date de sortie
Nombre de pages
160
Prix
16.00 €
Langue
Français

#VosCommentaires

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#laphotoparfaite, #celinedumartin, #marceletjoachim
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#pombocourage, #emilecucherousset, #clemencepaldacci, #memo, #petitepolynie