Pëppo

Soumis par HashtagCeline le lun 01/10/2018 - 16:44
Un coup de coeur pour ce roman qui allie humour, émotion et système D !
#SeverineVidal

 

J’ai lu plusieurs romans et albums de Séverine Vidal, notamment Il était deux fois dans l’Ouest  paru chez Sarbacane et J’ai vu un lion paru chez Milan chroniqués précédemment sur le blog.

J’aime son style et ses histoires.

Pëppo, j'en avais beaucoup entendu parler mais je ne m'étais pas encore décidée à le lire.

Encore une fois : grosse erreur ! J’ai failli passer à coté d’un coup de cœur…
 

#RésumonsUnPeu

 

Pëppo vit dans un camping un peu décrépi, le Ropical (le T est tombé depuis longtemps). Il habite une caravane avec sa sœur Frida et ses deux bébés, Colette et Georges que Pëppo surnomme les dodus.
Dans ce camping, il y a aussi Maximilien dit Tonton Max, « le gérant » de l’endroit et Valdo dit l’Argentin, un vieux musicien mais aussi Mado, une femme peu avenante qui est là depuis toujours. Pëppo se demande même « si elle n’était pas là avant l’ouverture du camping, si le camping n’a pas été tout simplement dessiné puis construit autour » d’elle.
Bref, voilà le tableau. Ah oui, j’oubliais : les parents de Pëppo et Frida. Ils forment un duo d’artistes et sont partis faire leur numéro sur un bateau depuis qu’au camping, question public, ce n’est plus trop ça… Ils envoient une carte quand ils y pensent, reviennent une fois l’année et puis voilà.
Le reste du temps, Pëppo se débrouille avec sa sœur et « sa famille » du Ropical.
Pëppo, lui, c’est un drôle de phénomène. Tonton Max le surnomme « Le piaf » parce qu’il préfère aller à la plage qu’au lycée et qu’il vit de la débrouille.
Pourtant, un matin, Pëppo se retrouve face à une situation inédite : Frida est partie. Alors en soi, pourquoi pas. Elle a bien le droit, Frida. Mais le souci, c’est qu’elle lui a laissé ses deux marmots en garde. Pëppo, avec les enfants, ce n’est pas trop ça. Pourtant, il va bien falloir qu’il se débrouille avec eux aussi…
 

#TrempéChocoEtCaféChaussettes

 

Parler de Pëppo, j’ai l’impression que ça ne va pas être si simple que ça. Quand j’ai aimé un roman comme j’ai aimé Pëppo, je l’ai déjà dit, j’ai tendance à vouloir beaucoup en dire et du coup, j’ai aussi tendance à m’éparpiller…
Bref, je vais essayer d’être claire et surtout de rendre au mieux mon ressenti sur ce roman très particulier, si touchant et tellement drôle !
 
Ce qui pour moi fait toute la force de Pëppo, ce sont ses personnages et les relations qui les lient. Séverine Vidal nous dresse une galerie de portraits d’hommes, de femmes et d’adolescents d’une richesse extraordinaire!
Aucun personnage de cette histoire n’est là par hasard. Que ce soit le héros ou des figures plus secondaires, chacun apporte quelque chose et tous réussissent à nous atteindre à un moment ou un autre du récit.
Prenons les principaux.
Tonton Max et Valdo sont devenus une vraie famille pour Pëppo comblant en quelque sorte l’absence des parents en vadrouille. Les deux hommes font figure de rescapés de la belle époque du Ropical, traînant leurs carcasses dans la nostalgie de ces années où tout était encore possible. Tonton Max a lui toujours espoir de faire repartir l’activité du camping… Valdo, lui, est là parce qu’il n’a sans doute pas d’autre endroit où aller.
Très importants, Bibiche et son mari le sont aussi. Ces deux touristes débarquent au Ropical, apparemment sans raison. Pourtant, ils cachent un secret. Mais en attendant qu’il soit découvert, ils vont redonner un peu vie au Ropical en s’y installant pour un jour puis finalement plus longtemps. Ils sont très touchants.
 
Et Pëppo, sacré Pëppo… Ce garçon est si attachant et tellement plein de bonne volonté. Il trace sa route, sans s’occuper du reste, mais sans nuire aux autres. Il prend conscience de la notion de responsabilité quand il se retrouve seul avec les deux bébés. Et mine de rien, même si on a peur à certains moments (pour les bébés), il gère, Pëppo !
C'est un personnage véritablement touchant qui cache des blessures ravivées par le départ de sa soeur.
 
Et puis, il y a Marie-Lola. L’exaspérante et aussi très sympathique Marie-Lola qui vient pimenter encore un peu plus l’existence du jeune héros. La relation que les deux vont entretenir est atypique mais très vraie et finalement très belle.
 
Et puis, pour terminer, il y a Frida, l’absente, à qui Pëppo parle régulièrement pour la supplier de revenir. La figure de la soeur se dessine à travers ce qu’en dit son frère. On devine sa fragilité derrière la force mais aussi une certaine lassitude de cette vie pas comme les autres. A moins qu'il y ait une autre raison?
 
Bon, je m’arrête là pour les personnages. Il y en a d’autres qui ne font que passer mais qui ont leur importance ou qui sont justes super drôles.
 
Et par-dessus tout,  il y a la verve de Séverine Vidal. Elle nous raconte à sa façon les aventures de tout ce petit monde-là. Que c’est drôle ! La scène où Pëppo va demander de l’aide à Mado, celle où il emmène les petits sur la plage ou celle encore où il va prendre le goûter avec Valdo et que leur festin se transforme en vente à la sauvette… et bien d’autres encore ! Les situations sont amusantes mais la manière dont Séverine Vidal tourne ses phrases et nous les présente les rend encore plus réjouissantes.
Après quelques pages, on sait qu’on a entre les mains un texte qui va nous surprendre et nous désarçonner.
Mais en même temps, au-delà de tout cet humour, c’est beaucoup d’émotion. Car tous les personnages cachent des espoirs déçus, de la souffrance et de la tristesse. Tout est dans la nuance. J’ai été très touchée et j’ai même sorti mon petit mouchoir.
 
Bref, bref, bref. Je « m’autodis » STOP !
 
Pour vous rendre compte à quel point ce roman est génial, je ne peux vous dire qu’une chose : LISEZ-LE !
 

#PourQui?

 

Honnêtement, pour tous et toutes à partir de 13-14 ans !
 

#Extraits

 

Encore un roman où j’ai envie de citer un grand nombre d’extraits. Je vais m’en tenir à ces trois-là.
 

  • Pourquoi Pëppo s’appelle Pëppo :

 
« Il paraît qu’il a dit : Il s’appellera Pëppo, mon fils.
Il paraît qu’elle a répondu : Appelle surtout le samu, il faut couper le cordon.
Il a obéi, et dans l’ambulance qui nous embarquait, trio tout neuf, elle a lâché : OK pour donner un prénom de pizzaïolo à mon fils mais on ajoute un tréma sur le E, rapport à mes origines suédoises. Et ça fera plus classe. » p.8-9
 

  • Pourquoi Tonton Max appelle Pëppo « Le piaf » :

 
« Le piaf, un autre truc que me dit Tonton Max. Parce que je vole ici et là, que je vole ce que je peux, où je peux, à ceux qui le veulent bien. Parce que j’ai l’air de survoler mon monde,
que je donne des noms aux choses. Ma caravane s’appelle Edmée et cherchez pas de raison y en a pas. Mon lit Pedro, mon surf Étienne, mon nombril Foufouze et ma brosse à dents Géraldine.
Parce que je pars au lycée le matin mais que je descends neuf arrêts avant, pour finir à la plage. » p.8
 

  • Pourquoi le Ropical s’appelle le Ropical :

 
« Le Tropical.
Qui n’a de tropical que le nom, vous l’avez compris.
Enfin, presque, car même le nom du camping n’est plus ce qu’il était : le T est tombé, arraché un soir de tempête, jamais recollé.
Le Ropical, donc. Camping à zéro étoile, le plus moche camping d’Europe, dirait la pub si Tonton Max avait l’argent pour se payer des affiches.
Mais Maximilien n’a pas d’argent. »  p.13-14
 

Coup de cœur !
Editeur
Public
Date de sortie
Nombre de pages
176
Prix
13.90 €
Note
10
Langue
Français
Image

#VosCommentaires

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