Je ne savais pas trop à quoi m'attendre avec ce petit roman. Et au final, j'ai passé un très bon moment en lisant les aventures et nombreuses mésaventures de Martin.
Avant cette lecture, je n'avais pas eu l'occasion de croiser le nom de François Vincent, l'auteur. Après petite recherche sur lui (j'ai mené mon enquête), je comprends mieux d'où vient la tonalité toute particulière de ce récit et le choix du genre. François Vincent est un conteur et un musicien. Et cela se ressent clairement dans l'écriture.
Ce livre, court et accessible, amusera beaucoup les enfants... et les plus grands car j'avoue sans rougir que moi aussi j'ai apprécié l'humour de cette histoire !
Baluchon sur l'épaule, Martin part à Paris où il compte bien faire fortune.
Lorsqu'une jolie meunière lui offre une bourse magique, c'est le début de la richesse, mais aussi des ennuis.
Mais ce n'est rien face à ce qui l'attend à la capitale...
Car là-bas sévit la Divine Demoiselle, aussi éblouissante que machiavélique, dont Martin va tomber immédiatement amoureux!
J'aime beaucoup lire des contes, surtout quand ils ont un côté décalé comme celui-ci. Car l'aventure qui nous est ici rapportée est très divertissante et bourrée d'humour.
Celle-ci débute sur les chapeaux de roues, avec entrain et en chanson (celle que Martin a inventé) :
" C'est moi le p'tit Martin de Gondenans-les-Moulins
Je m'en vais à Paris pour mener la belle vie
La fortune sourit aux garçons dégourdis
et dégourdi je le suis, ma mère me l'a toujours dit !"
Martin, à qui on a toujours dit qu'il était dégourdi, est bien décidé à tenter sa chance à Paris.
Alors qu'il est parti sans le sou, il arrive rapidement, riche et par magie (vraiment) dans la ville de tous ses espoirs. La chance semble lui sourire !
Bon, évidemment, rien ne va se passer comme prévu. Le jeune héros va faire une rencontre décisive mais particulièrement mauvaise pour ses affaires. Un peu naïf et aveuglé par les charmes de la Divine, il va se faire avoir en beauté.
J'ai beaucoup aimé la construction du récit qui alterne des épisodes de chance et et de malchance. Martin en fait les frais et on s'amuse de sa crédulité face à la Divine. Comme dans un théâtre de guignol, on a envie de lui crier "Non! Ne lui fais pas confiance à nouveau!" Parce que oui, Martin est long à la détente. Il ne comprend son erreur qu'une fois au bout du bout (en plein désert, sans argent et sans pantalon...)
Même s'il ne nous le prouve pas tout de suite, et qu'il s'égare un peu, il va finir par nous montrer qu'il peut être "dégourdi" en donnant une leçon (bien méritée) à cette agaçante et méchante (oui, on peut le dire) Divine.
L'auteur s'en donne à coeur joie dans ce texte et les péripéties du héros sont vraiment plus étonnantes les unes que les autres. Les événements s'enchaînent et on n'a finalement pas trop le temps de se poser de question ni de s'ennuyer.
Comme dans la plupart des contes, on a des éléments magiques (ici une bourse, une ceinture et une trompette entre autres), un gentil malmené (c'est Martin), un méchant très méchant (enfin là c'est une méchante), et une fin plutôt heureuse (même si tous les contes ne finissent pas bien) D'ailleurs, j'adore la phrase qui conclut le roman.
Autre point remarquable: les dessins. L'illustrateur a su insuffler un caractère actuel au récit sans pour autant que cela soit en complet décalage. Ce petit côté moderne donne au texte un aspect intemporel. On ne sait pas quand est-ce que ça se passe. Ca pourrait être aujourd'hui.
Et puis, Olivier Pelletier (c'est son nom) a parfaitement saisi la personnalité des deux héros : l'air un peu niais (désolée Martin) du héros et l'air mauvais de la Divine. Bref, on s'amuse aussi beaucoup en regardant les dessins. Notamment vers la fin avec les conséquences de la malédiction des pommes... Vous verrez.
Et dernière chose, je n'ai pas encore lu ce texte à voix haute mais je suis certaine que cela s'y prête parfaitement.
Voici donc un conte inédit et amusant à faire lire sans plus attendre à tous les enfants.
#VosCommentaires