Si vous avez lu l'excellent Sept jours pour survivre de Nathalie Bernard, vous connaissez déjà Gautier Saint-James et Valérie Lavigne.
Si vous ne l'avez pas lu, je vous invite à le faire de suite car c'est vraiment un super roman.
Mais vous pouvez aussi lire Keep Hope sans être totalement perdu.
C'est juste que vous perdrez une petite partie de ce plaisir, celui de retrouver des personnages qui vous ont fait vivre des émotions extraordinaires et que vous êtes heureux de suivre dans une nouvelle affaire.
Quoi que vous décidiez, Keep Hope n'en reste pas moins une lecture haletante où, à la façon du premier, on suit alternativement la victime et les enquêteurs.
Le père de Hope est surprotecteur. La jeune fille de 14 ans ne s'était pas vraiment posée de questions jusque là mais aujourd'hui, elle sent qu'elle n'est pas libre et qu'elle ne le sera jamais. Pourquoi doivent-ils toujours se déplacer? Pourquoi son père reste évasif sur sa mère? Hope ne peut plus vivre ainsi, elle veut des réponses, quitte à tout perdre...
Valérie Lavigne a pris sa retraite depuis sa dernière enquête (cf Sept jours pour survivre). Elle vit retirée, s'occupe de son jardin et bosse comme serveuse dans un petit restaurant. Elle tente de trouver un nouvel équilibre et de passer à autre chose. Peut-être était-elle sur la bonne voie jusqu'à ce qu'elle croise le regard de cette jeune fille. Valérie Lavigne n'oublie jamais un regard et celui-ci, elle en est sûre, elle l'a croisé quand elle était encore enquêtrice : c'est celui d'une jeune disparue.
Pour notre plus grand plaisir, Nathalie Bernard fait reprendre du service aux deux enquêteurs de Sept jours pour survivre dans un roman qu'elle qualifie de "belle aventure d’écriture en binôme (...) en compagnie de [s]on ami scénariste Frédéric Portalet."
Une belle aventure pour elle mais aussi et surtout pour nous, lecteurs, qu'elle entraîne dans une histoire au suspense exceptionnel. Ce thriller est à la hauteur du premier volet. Plongé dans une enquête policière passionnante, le lecteur est aussi aux premières loges d'une situation familiale singulière et troublante.
Comme je le disais en introduction, ce qui fait la force des romans de Nathalie Bernard, c'est l'alternance de points de vue : celui de chacun des enquêteurs et celui de la victime. Dans la tête des uns et des autres, cela crée une tension terrible qui nous fait craindre le pire à certains moments mais apporte une lueur d'espoir à d'autres. Cela donne surtout beaucoup de rythme au récit. Encore une fois, j'ai lu ce roman avec facilité, rapidité et avidité tant chaque chapitre en appelait un autre. Difficile de s'arrêter.
J'avoue que je me faisais également une vraie joie de retrouver Gautier Saint-James et Valérie Lavigne. Comme deux vieux amis, j'étais contente d'avoir de leurs nouvelles et de savoir où tous deux en étaient après l'éprouvante affaire "Nita Rivière".
Les deux personnages découverts dans Sept jours pour survivre gagnent ici en profondeur. Leurs histoires personnelles sont creusées et développées, surtout celle de Valérie Lavigne. Son parcours est déroutant et dans ce roman, elle lutte en permanence contre son instinct d'enquêtrice qui refait surface mais aussi contre ses vieux démons.
Un regard entrevu la fait à nouveau basculer dans le passé. Une intuition devenue conviction qui se transforme en obsession... Valérie Lavigne est habitée par son ancien boulot et ses anciennes affaires malgré sa démission.
De fait, elle entraîne aussi Gautier Saint-James dans ses recherches, le mettant lui aussi dans une fâcheuse posture. Il ne devrait pas l'aider. Elle ne fait plus partie de la police. Mais il ne peut s'en empêcher.
Leur relation est intéressante et touchante : sans ambigüité mais juste un grand respect mutuel et une confiance aveugle l'un en l'autre. Et le duo fonctionne toujours aussi bien. Cette enquête, faite de façon plus ou moins autorisée, en devient encore plus prenante.
Et puis, il y a Hope. Elle est le personnage qui centralise l'attention de tous. Elle aussi finalement mène une enquête personnelle et intime, terrible et destructrice. Les indices, les doutes, sont là, dès le départ. Petit à petit, l'étau se resserre autour de la jeune fille. Tous les passages qui nous décrivent son quotidien sont très oppressants. On sent cette détresse diffuse puis de plus en plus puissante. Et cela se transforme en angoisse terrible. Comme Hope, plus on en apprend, plus le malaise est grand. Il faut que cela s'arrête. Oui, mais comment?
Vous l'aurez compris ou si vous ne l'avez pas compris je vous le dis, je suis plus qu'enthousiaste après ma lecture de Keep Hope.
Et Nathalie Bernard, dites-moi que ce n'était pas la dernière enquête de Gautier Saint-James et Valérie Lavigne?
Pour ceux et celles qui aiment les enquêtes policières.
Pour ceux et celles qui aiment les histoires de famille troublantes.
Pour ceux et celles qui aiment le suspense.
Pour tous et toutes à partir de 13-14 ans.
Pour en apprendre un peu plus sur la talentueuse Nathalie Bernard, c'est ICI.
Pour se plonger dans d'autres romans, je vous invite à découvrir Sept jours pour survivre ou Sauvages parus tous deux chez Thierry Magnier.
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