Je suis toujours partante pour voyager un peu et découvrir d’autres cultures. L’Inde, comme le Japon, est un pays qui m’attire et qui m’intrigue. En faisant le bilan, je n’ai pas lu tant de romans sur le sujet… J’ai en tête l’excellent titre d’Annelise Heurtier, Le carnet rouge paru chez Casterman (2011) et Bye Bye Bollywood d’Hélène Couturier paru chez Syros (2017).
Le texte d’Anne Loyer, avec sa promesse d’un dépaysement assuré, est arrivé à point nommé. Alors, quel est le bilan de ce voyage maintenant que je suis rentrée?
Une belle rencontre et un vent de liberté.
“En Inde, encore aujourd’hui, naître fille reste un handicap.
A 16 ans, Anoki va en faire la douloureuse expérience. Jusque-là pourtant, rien dans sa vie à New Delhi, au sein d’une famille moderne et aimante, ne la préparait au destin qui l’attend.
Depuis toute petite, ses parents lui ont appris, comme à ses deux grands frères et sa petite soeur, l’importance des études. Mais lorsqu’elle pense pourvoir choisir son avenir, elle se heurte à l’hostilité des siens et au poids des traditions.
Anoki, rebelle et amoureuse, va tout faire pour échapper au futur qu’on veut lui imposer…”
Ce roman tire sa force de son héroïne, Anoki. Clairement, son combat, son courage, sa détermination font de Celle que je suis un texte passionnant et passionné.
Anne Loyer nous dresse le portrait d’une jeune fille moderne qui se trouve brutalement confrontée à des traditions et à l’obligation de les respecter.
Et le choc est d’autant plus rude qu’Anoki n’avait rien vu venir.
J’ai beaucoup aimé qu’Anne Loyer choisisse de situer son héroïne dans une famille moderne. Cela nous montre que malgré les changements qui s’opèrent petit à petit dans le pays, il y a encore beaucoup de chemin à faire pour changer les mentalités en ce qui concerne la place de la femme, même dans les milieux a priori plus ouverts.
Anoki va choisir de se battre. Peut-être est-ce plus naturel, facile pour elle qui est instruite et plus libre que d’autres? Mais tout de même, le poids de la culpabilité, celui du déshonneur infligé à sa famille si elle ne suit pas la voie qu’on lui indique, celle du mariage et de l’abandon de ses études, est très lourd. Et finalement, elle se retrouve dans une impasse. Elle va devoir faire des choix plus que difficiles.
Anoki est une adolescente à laquelle on s’attache très vite. Enthousiaste, vive et spontanée, elle nous emporte dans ses élans passionnés, qu’il s’agisse de sa carrière ou de ses amours.
Elle nous entraîne dans le tourbillon que devient sa vie et nous mêle à ses réflexions intimes, ses interrogations, ses doutes, ses peurs, ses envies.
On s’émeut aussi du parcours d’autres personnages comme Chatura, la femme de son frère, qui n’arrive pas à s’adapter à sa vie d’épouse au foyer ou encore Janani, sa meilleure amie qui ne trouve pas le courage de s’affirmer comme Anoki.
On se prend d’amitié pour Lila, la petite soeur, soutien indéfectible d’Anoki, Kiran, le grand frère oreille attentive à distance ou encore Bir, le petit ami attentionné. Ils permettent aussi à Anoki de continuer à avancer sur la voie qu’elle s’est tracée.
Anne Loyer nous raconte plusieurs histoires en une à travers celle d’Anoki. Sans en faire un manifeste féministe, elle informe et sensibilise sur les inégalités hommes-femmes en Inde mais aussi dans le monde, notamment grâce au personnage de Tessa, l’amie américaine de Kiran.
Ce roman est vraiment très riche. Il est aussi très prenant car de nombreux rebondissements rythment le récit.
Celle que je suis est un roman bouleversant qui invite à se battre pour ses idées et ses rêves qui a été, pour moi, une belle surprise.
Pour ceux et celles qui ont des envies de voyage.
Pour ceux et celles qui aiment les héroïnes fortes et déterminées.
Pour ceux et celles qui se battent pour défendre leurs idées.
Pour ceux et celles qui veulent aller au bout de leurs rêves.
Pour tous et toutes à partir de 13 ans.
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