Partis sans laisser d'adresse

Soumis par HashtagCeline le jeu 25/04/2019 - 22:20
J'ai presque pleuré de joie en le découvrant et j'ai tout stoppé pour le commencer. C'est l'effet Susin Nielsen.
#SusinNielsen

 

Parmi mes autrices préférées, Susin Nielsen est en très bonne place, peut-être même en première... (avec Annelise Heurtier, Flore Vesco, Nathalie Bernard, Joanne Richoux, Anne-Laure Bondoux,...)

Sur le blog, je vous ai déjà parlé de deux de ses livres ( Nous sommes tous fait de molécules  chez Hélium, 2015 et Les optimistes meurent en premier  chez Hélium également, 2017). Je prendrai un jour le temps de vous parler des autres que j'ai tous lus et passionnément aimés ( Dear George Clooney, tu veux pas épouser ma mère?, Le journal malgré lui de Henri K.Larsen, Moi, Ambrose, roi du scrabble, tous parus chez Hélium).

A partir du moment où j'ai su qu'elle avait écrit un nouveau roman, j'ai été sur les dents. L'attente (parution en version originale, traduction et annonce de la parution en France) m'a semblé interminable.

MAIS je remercie de tout mon coeur les éditions Hélium d'avoir abrégé ma souffrance en me l'envoyant bien avant sa sortie officielle. J'ai failli verser des larmes de joie le jour où j'ai ouvert l'enveloppe qui contenait l'exemplaire en avant-première.
 

Comme d'habitude, je me suis jetée dessus. Comme à chaque fois, je l'ai lu d'une traite. Cette fois encore, j'ai ri et pleuré en même temps. Et désormais, je me mords les doigts d'avoir été aussi impatiente et de ne pas avoir fait durer ce plaisir... Totalement accro et à cran, j'attends ma prochaine dose de Susin Nielsen.

 

#QuatrièmeDeCouv'

 

"Félix Knutsson, douze ans trois quarts, vit avec sa mère, Astrid, et sa gerbille, Horatio. Tous trois habitent dans un Combi Volkswagen « emprunté ». Astrid assure, comme chaque fois, que la situation va s’arranger, dès qu’elle aura trouvé du travail, et fait promettre à Félix de garder le secret. L’adolescent tient sa langue et parvient à faire sa rentrée dans un nouveau collège, comme si de rien n’était.

Si les premiers temps, sous le soleil, sont franchement idylliques, semblables à de grandes vacances, la situation se dégrade rapidement à mesure que l’automne arrive, avec la rentrée, le manque d’argent et le mauvais temps. Félix en est persuadé : la meilleure manière de s’en sortir est de participer à son émission de télé favorite, Qui, Que, Quoi, Quand ? S’il gagne, il remportera vingt cinq mille dollars, et alors Astrid et lui n’auront plus aucun souci à se faire !"

 

#Inimitable

 

Pour moi, Susin Nielsen n'a plus rien à prouver mais avec Partis sans laisser d'adresse, elle me montre encore que, quel que soit le sujet, elle assure.
Avec son style inimitable, elle nous raconte une histoire familiale qui oscille, qui tangue et qui pourrait à la moindre occasion virer au drame (on n'en est pas loin) mais dans laquelle elle sait mettre du soleil et de l'humour. 

Ainsi, vous découvrirez ce qu'est le POPO* de Félix mais aussi toutes les sortes de mensonges qui peuvent exister ( "invisible", "pour la paix des ménages"...), vous n'y verrez pas de chat mais une gerbille (Horatio) et vous vous prendrez au jeu des questions de "Qui, Que, Quoi, Quand?" et bien d'autres choses encore...

Les thèmes abordés son, comme à chaque fois, difficiles, traités avec intensité, beaucoup de détails mais sous une apparente légèreté: vivre dans la précarité, être sans domicile fixe, la maladie mentale, la honte de la vie que l'on mène, la différence, l'instabilité (financière, psychologique et familiale), le mensonge, le manque de repères... La liste pourrait être encore longue. Qui est capable de faire ça aussi bien? De mon point de vue, pas grand monde et Susin Nielsen est devenue pour moi la référence, la spécialiste.
Comme dans son précédent roman Les optimistes meurent en premier (qui était encore plus pesant, étant donné son sujet), Susin Nielsen nous décrit le quotidien d'une famille dysfonctionnelle avec réalisme. Mais au lieu de nous donner envie de pleurer, elle nous fait rire. (Même si on pleure quand pas mal à certains moments).

Autre point fort de Susin Nielsen : la personnalité de ses héros et des personnages qui interviennent dans son récit. Ils sont tellement émouvants et crédibles (et drôles) à commencer par Félix. Sa vie n'est que dilemme. Sa situation est tellement compliquée. Il voudrait que ça change mais pas au risque de perdre sa mère en route...
Et Félix, comme Ambrose (dans le roman qui porte son nom) ou Stewart dans On est tous fait de molécules, est un peu différent. Il est hors norme et c'est sans doute ça qui pourra le sauver. 
Mais en attendant, cela n'empêche pas les galères... Dans leur combi, Félix et sa maman se débrouillent mais au quotidien (que Félix nous décrit sans détour), cela n'a rien d'amusant. C'est assez terrible de voir tous les stratagèmes qu'ils doivent déployer pour se doucher, trouver à manger... toutes ces choses qui semblent simples pour la plupart des gens. Il doit aussi ruser pour cacher tout cela à ses amis. Cela aussi est douloureux. Même si le groupe est soudé, Félix ne peut avouer sa situation qui lui semble trop honteuse.

Astrid, la mère de Félix, est aussi très touchante. Même si sa maladie la rend parfois agaçante, elle la rend aussi très attachante. Elle aime son fils mais le trouble dont elle souffre l'empêche d'être une maman "comme les autres".
Dylan et Winnie, les deux amis de Félix, sont également vraiment chouettes... Ils sont très différents de notre héros mais vont être un soutien essentiel dans cette histoire.
Bon... de toute façon :  j'ai tout aimé dans ce roman ! On y retrouve la patte de l'autrice au service d'une histoire encore une fois très originale avec des héros qui, tout en nous faisant penser à certains déjà croisés dans d'autres livres, ont leur propre personnalité.
Des mêmes ingrédients, mélangés différemment mais toujours avec un grand talent et une grande maîtrise pour notre plus grand plaisir. C'est très fort.

Ce roman saura vous toucher, vous faire rire, vous faire pleurer, vous faire réfléchir et vous verrez, vous ne voudrez pas quitter Félix et tous les autres personnages de ce livre formidable.

J'ai peur de me répéter en vous parlant de ce roman (c'est déjà le cas). Je vais donc m'arrêter là.

Mais si il y a bien une chose que je ne cesserai de dire (et de répéter), c'est 

LISEZ LES ROMANS DE SUSIN NIELSEN !
 

* POPO : Pouvoir d'Observation Précis et Organisé

#PourQui?

 

Pour ceux et celles qui aiment l'humour.
Pour ceux et celles qui aiment l'émotion.
Pour ceux et celles qui aiment les histoires du quotidien.

Pour tous et toutes à partir de 13-14 ans et sans limite d'âge.

 

#ClinD'Oeil

 

Susin Nielsen a glissé des clins d'oeil à ses autres livres en faisant apparaître des personnages que l'on a rencontrés dans ses précédents romans. Ainsi, dans Les optimistes meurent en premier, le dernier thérapeute de Pétula s'appelle Cosmo Economopoulos (qui lui demande de fabriquer des boucles d'oreilles en lettres de Scrabble), l'un des héros Moi, Ambrose, roi du Scrabble.

Dans Partis sans laisser d'adresse, Alberta, la soeur de Dylan, sort avec un garçon qui n'est autre que Henry K Larsen, le héros du roman (magistral) qui porte son nom.

C'est plutôt amusant !

 

 

Coup de cœur !
Auteur
Editeur
Public
Date de sortie
Nombre de pages
236
Prix
14.90 €
Langue
Français
Image

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