Cumulus

Soumis par HashtagCeline le ven 14/06/2019 - 22:16
"Salut! T'as l'air pas mal seul toi aussi. C'est rare de voir un seul nuage dans le ciel."
#EnnuiProfond

 

Les enfants n'aiment pas s'ennuyer. Pourtant, l'ennui est important dans leur développement et celui notamment de leur imagination. C'est un mal pour un bien.

Le héros de cette histoire s'ennuie ferme. Ses jouets ne l'intéressent pas, il n'a pas de frère ou de soeur pour jouer avec lui. Plus largement, dans son quartier, il ne semble pas y avoir beaucoup d'enfants de son âge.
Alors, quand, en ouvrant sa fenêtre, il aperçoit un nuage, un seul dans ce ciel bleu, le jeune garçon y voit une opportunité de se faire un ami... Il prend son sac, sort de chez lui et tout en cheminant dans des lieux qui lui sont familiers, il se met à lui raconter son quotidien. A travers cette discussion à sens unique et cette visite guidée improvisée , on en apprend un peu plus sur cet enfant qui semble solitaire bien malgré lui et de fait, un peu triste.

 

#DiscussionNuageuse

 

Cumulus m'a beaucoup plu mais m'a aussi rendue un peu mélancolique.
D'un côté, le jeune garçon qu'on y rencontre m'a amusée par la façon dont il arrive à alimenter une conversation alors que personne ne lui répond. Cela illustre bien cette capacité qu'ont les enfants à s'inventer des histoires ou des amis imaginaires. Se promener et discuter avec un nuage? Pourquoi pas! Certaines scènes prêtes à sourire comme ce moment où le garçon veut offrir une glace au nuage. Il va chez le marchand et pour lui donner, il lui lance. On croit, grâce au jeu du dessinateur, que la glace a atteint son destinataire. Mais la page suivante nous montre que le cornet s'est écrasé au sol. C'est assez désarmant, drôle et triste en même temps. Le héros est touchant car il tente d'être sympathique avec son nouvel ami. Il est prévenant. Mais cela semble vain.

D'un autre côté, derrière cette apparente légèreté, se cache une réalité plus amère. L'enfant est très seul. Ses parents sont séparés et son père, qu'il ne voit pas souvent, lui manque. D'après ce qu'il raconte, il n'a pas trop d'amis. De son école, voici ce qu'il dit :  "c'est une grande école mais j'ai pas vraiment d'amis ici." Le jeune garçon, au gré de réflexions anodines, nous laisse entrevoir la solitude qui le ronge. Au fil des pages, on sourit finalement de moins en moins.

Petit moment de grâce : celui où le jeune garçon vole sur le dos du nuage, à travers le monde entier. C'est magique ! Mais, l'enfant se réveille. Ce n'était qu'un rêve...

On est peiné pour notre héros qui se retrouvera à nouveau seul, abandonné. Le nuage s'en va.

C'est une lecture qui procure des émotions très différentes. On peut choisir d'en rire, ou d'en pleurer.

J'aime beaucoup le dessin, tout simple, de Guillaume Perreault. De celui-ci, se dégage bien cette impression d'ennui. La couleur y est peu présente : juste dans le visage rose et le jean bleu du personnage ainsi que dans le nuage, lui aussi rehaussé d'un soupçon de bleu. Le reste n'est que dessiné, sans remplissage. Les pages laissent la place au jeune garçon et à ce nuage, unique, dans le ciel. Certaines page à l'inverse sont bien plus remplies quand il s'imagine voyager sur son cumulus par exemple. 

Le texte quand à lui déroule le monologue du héros. Beaucoup de questions sans réponse évidemment et des exclamations qui font que malgré le fait qu'il n'y ait pas de vrais dialogues, c'est très vivant. De nombreuses pages ne comportent aucun texte. Le dessin prend le relai, nous faisant parfaitement ressentir les émotions du jeune garçon. 

J'ai vraiment été séduite par cet album qui a pour moi plusieurs niveaux de lecture. Les thèmes abordés sont très intéressants : l'ennui, l'invention d'un ami imaginaire, la solitude ou encore la séparation des parents. Le point de vue adopté est très original.

Mon fils de 6 ans avec qui je l'ai lu (forcément) m'a donné une autre explication au dénouement  : le nuage, que l'on voit repartir, est sans doute en route pour un nouveau tour du monde et reviendra sûrement voir le petit garçon. Une vision plus positive que ce que moi j'avais imaginé... Chacun y voit ce qu'il a envie. Et c'est là toute la magie de ce genre d'albums.

Un grand bravo à Guillaume Perreault pour ce très beau titre, tendre et mélancolique.

 

#PourQui?

 

Pour les enfants qui se sentent seuls.

Pour les enfants qui parfois s'ennuient.

Pour les enfants qui aiment les histoires d'ami imaginaire.
 

Pour tous les enfants à partir de 6 ans.

 

Illustrateur
Editeur
Public
Date de sortie
Nombre de pages
80
Prix
18.00 €
Langue
Français
Image

#VosCommentaires

#OnContinue ?

Le vallon du sommeil sans fin
Quelle joie de retrouver Arjuna Banerjee, le détective des rêves et Christopher Carandini, son assistant, pour une nouvelle enquête !
#levallondusommeilsansfin, #ericsenabre, #didierjeunesse, #taimarclethanh, #lederniersongedelordscriven
Signe particulier : Transparente
Je me suis totalement laissée prendre "par le frisson de la transparence" !
#signeparticuliertransparente, #nathaliestragier, #syros
Pas de cadeau pour les bêtes
Drelin drelin drelin drelin drelin.... Les animaux de la forêt ne reçoivent jamais de cadeaux à Noël. Enfin, normalement...
#pasdecadeaupourlesbetes, #antoninlouchard, #paulmartin, #seuiljeunesse
Va chercher !
" Ben alors, t'étais passé où?" Mais oui, c'est vrai ! Il était où Pedro?
#vachercher, #michaelescoffier, #matthieumaudet, #loulouetcompagnie, #ecoledesloisirs
Swimming pool
Le nouveau roman de Sarah Crossan dont j'entends énormément parler traduit par Clémentine Beauvais que je connais et j'adore.
#swimmingpool, #sarahcrossan, #rageot, #clementinebeauvais
Quand vient la vague
Je vous annonce une tempête d'émotions avec ce roman écrit à quatre mains.
#quandvientlavague, #manonfagetton, #jeanchristophetixier, #rageot
Passionnément, à la folie, à la folie Passionnément, à la folie, à la folie


#passionnémentalafoliealafolie

La fille d'avril
Annelise Heurtier... Une de mes autrices préférées dont je ne me lasse pas de vous parler.
#lafilledavril, #anneliseheurtier, #casterman, #letsread
Kaimyo , le nom des morts /1 – Les papillons de Kobé Kaimyo , le nom des morts /1 – Les papillons de Kobé

"Il démarra la voiture. J'ai dit :

- Un drôle de hasard, tout de même.

Et le Professeur, tandis qu'on descendait dans la ville, près des quais de la rivière, et que le soleil avait…
#kaimyo, #bertrandpuard, #gulfstream

Moi et mon...
Deux jolis livres pour les tout-petits. (Lus, approuvés et même goûtés)
#moietmonchat, #moietmoncamion, #sarbacane, #carolinefontaineriquier