"Silvio est vêtu d'un T-shirt noir et sa tête est recouverte d'un bonnet noir. Il est debout dans la forêt. Derrière lui, on aperçoit un campement de bûcherons illégaux. Le visage tourné vers la caméra, il lance:
- Ça m'énerve tellement de voir ça. Je veux tout détruire. Je ne veux plus voir leurs campements sur notre territoire.
(...)
Lorsque son visage se tourne de nouveau vers la caméra, des larmes coulent sous ses yeux.
- Venez... Venez du monde entier... soutenir notre lutte... soutenir ce que nous faisons...
C'est terminé.
La vidéo enchaîne sur une publicité de voitures."
#RetourDifféré
Il y deux semaines maintenant, alors que je revenais de vacances, il s’est produit une chose très importante : le nouveau livre de Nathalie Bernard est paru chez Thierry Magnier.
Oui ! Dans le joyeux bazar du retour à la vraie vie et de la reprise, je n'ai pas abordé le sujet.
Pourtant, depuis, la voix de Diana, son héroïne, et surtout la teneur de son discours, ne m'ont pas vraiment lâchée.
Engagé, galvanisant et très émouvant, ce roman est, pour moi, un incontournable de cette rentrée.
Il est vraiment temps de vous en parler et pour vous, si ce n’est pas déjà fait, de découvrir l’histoire poignante de Diana, La gardienne de la forêt.
#DeQuoiÇaParle?
Ce nouveau roman de Nathalie Bernard s'ouvre sur une scène terrible, un drame : la mort d’un jeune homme en pleine forêt amazonienne. Et cette mort n’a rien d’accidentel. Silvio, la victime, est un gardien de la forêt. Sa mission ? Empêcher que la forêt, ce poumon de la Terre, se réduise encore et encore sous les coups de hache des bûcherons illégaux.
Sa jeune soeur de 13 ans, Diana, est sous le choc. Elle aimait et admirait son frère. Lui et tout ce qu’il faisait pour la préservation de leur environnement, de l’environnement...
Alors, bravant les interdits notamment de sa famille, elle se met en tête de reprendre le flambeau après Silvio et de devenir, elle aussi, une gardienne de la forêt.
#SoeurDuJaguar
Après sa dystopie Les nuées, Nathalie Bernard revient avec un roman plus réaliste au coeur des enjeux actuels : la préservation de notre environnement et plus spécifiquement la sauvegarde de la forêt amazonienne.
Son héroïne, Diana, est un personnage vraimant marquant portant un message fort dans un récit qui se lit d’une traite.
Dans les pas de Greta Thunberg ( dont on trouve une citations en épigraphe et que l'héroïne va découvrir dans ses recherches), Diana va tenter de faire entendre sa voix mais aussi celle de tout un peuple pour la défense de sa forêt. Grâce à des vidéos postées sur Youtube puis d’autres réseaux, elle va essayer de rallier du monde à sa cause pour que les choses bougent. Car l’opinion publique, la communauté internationale et le gouvernement brésilien, personne ne semble les entendre. Personne pour leur rendre justice. Tant de crimes restent impunis...
Évidemment, pour Diana, rien ne va être simple, d’autant plus qu’elle porte la douleur du deuil de son frère. Il va lui falloir sortir de sa zone de confort et peut-être même se mettre en danger.
De fait, le parcours du combattant de Diana va se jouer dans deux lieux différents. Et le roman se découpe donc en deux parties qui permettent de montrer deux mondes dissemblables. Deux temps pour dire ce qu’elle ressent, déverser sa peine et sa rage, exprimer sa peur et son envie de changement, montrer son courage et sa force. C’est assez malin et cela donne lieu à beaucoup de sujets de réflexion.
Et on réfléchit. On s'interroge. Nous sommes aujourd'hui conscients de l’urgence des combats autour de l’environnement. La déforestation en Amazonie est malheureusement un de ceux dont on ne peut ignorer la gravité. Mais effectivement, la situation est toujours aussi inquiétante. Des mesures suffisantes ne sont pas prises pour empêcher le pire.
Comme pour ses romans précédents, j’ai pris un plaisir immense à me plonger dans l’écriture fluide, claire, sensible et vibrante de Nathalie Bernard au service d’un sujet si important. Les pages défilent. On est émus, on est saisis par la beauté de la forêt, puis par la bêtise humaine.
Diana est une jeune fille courageuse qui force le respect. Elle est aussi entourée de personnes touchantes comme Vovò, son grand-père. Leur relation, même dans le conflit, est très belle. Le rapport à la famille, à ses racines, est fondamental et mis en avant.
L’autrice nous dépeint le quotidien de Diana, tiraillée entre tradition et modernité au sein de son peuple. À ses côtés, on découvre la vie des habitants de son village, vie menacée à cause d'intérêts financiers, commerciaux, complètement éloignés des conséquences directes sur l'environnement exploité.
On arpente la forêt, émerveillés de la nature qui, heureusement, subsiste mais atterrés des blessures qu’on lui inflige. Enchantement et désolation, vie et mort : toujours sur le fil.
Habilement, Nathalie Bernard braque notre regard sur cette cause et nous offre un roman puissant, bien au-delà de ce seul sujet.
À travers ce récit et les yeux de Diana, elle pointe aussi les dérives de notre monde : surconsommation, villes bétonnées et polluées, surinformation, vie à 100 à l'heure…
Ce n'est pas moralisateur, c'est plus un appel à la prise de conscience.
De fait, on referme ce roman la gorge serrée, avec un sentiment d'urgence à changer le monde. Diana est une héroïne inspirante qui invite à faire chacun un pas pour améliorer notre monde de demain.
#PourQui?
Pour ceux et celles qui cherchent des combats à mener.
Pour ceux et celles qui s'inquiètent pour l'environnement et l'avenir de la planète.
Pour ceux et celles qui aiment les aventures en pleine nature.
Pour ceux et celles qui aiment les héroïnes fortes et engagées
Pour ceux et celles qui veulent voyager.
Pour toutes et toutes à partir de 13 ans. À mettre en toutes les mains. Ce livre et son message sont importants.
#VosCommentaires