Butter

Soumis par HashtagCeline le dim 17/02/2019 - 14:11
Quand le mal-être est trop grand, il arrive que des décisions complètement déraisonnables soient prises. Butter va nous le prouver.
#Jaune

 

Difficile de passer à côté de la couverture de Butter. Elle est comme qui dirait...  jaune. Simple et efficace avec juste ce personnage au ventre rebondi en pictogramme et le nom de l’auteur, en jaune eux aussi. Jaune sur jaune.

Après cette lumineuse première impression, j’ai lu le résumé : très accrocheur.

Et puis, même si je ne l’ai malheureusement pas encore lu, j’avais entendu beaucoup de bien de Ma dernière chance s’appelle Billy paru en 2017 à l'école des loisirs également.

Tout cela m’a conduit à ce résultat : faire la connaissance de Butter.

#Résumons

 

Butter. Voilà le surnom du héros de ce roman. Tout le monde l’appelle comme ça. On peut l’expliquer de deux façons. La première, c’est parce que de son saxo, instrument qu’il maîtrise à la perfection, il fait sortir “un son onctueux comme du beurre”.
La deuxième est moins glorieuse et il ne préfère plus trop y penser.
Toujours est-il qu’à part le saxo, Butter ne trouve le réconfort que dans une chose : la nourriture. De fait, il affiche un poids de 192 kgs, ce qui le place dans une catégorie hors norme dont les autres n’osent même pas se moquer mais qui l’isole complètement.

Butter porte le poids de sa souffrance et ses kilos au quotidien. Petite bulle de bonheur : depuis quelques temps, il entretient une correspondance par mail avec une fille de sa classe dont il est amoureux : Anna. Sauf qu’Anna ne sait pas que celui qui est derrière son écran n’est pas le jeune adolescent sportif , le “tombeur”, “le beau gosse” qu’elle s’imagine.
Butter se fait passer pour un autre pour toucher du doigt une normalité, une réalité impossible. Sauf qu’Anna, bien qu’elle ait accepté jusqu’à présent de ne pas se voir, même en photo, aimerait bien passer au face à face.
Acculé, Butter lui fixe un rendez-vous : le 31 décembre.

En parallèle, il va découvrir une étrange liste qui circule au lycée. En face de chaque nom d’élèves, est donné l’avenir auquel il est “sûrement promis”. Si pour certains, c’est plutôt drôle, pour Butter, c’est sans appel :”sûrement promis à une crise cardiaque”. Avec en dessous, des commentaires méchants mais aussi certains présentant Butter comme un phénomène de foire réalisant des exploits du genre : “Je l’ai vu un jour manger une pizza extralarge entière sans respirer” ou encore celui relatant sommairement ce qui lui a valu son surnom. C’est un électrochoc. 
Dans la tête de Butter naît une idée folle. Donner à tous une leçon et leur offrir du vrai spectacle : se filmer pour un repas, gargantuesque, sans limite. Le dernier qui mettra fin à ses souffrances. Il fixe la date : le 31 décembre.
 

#QuatrièmeDeCouv'

 

“Je ne peux pas passer une année de plus dans ce costume de graisse. Mais je peux terminer cette année dans une apothéose”
Il a tout essayé, rien n’y fait : Butter est malade de son poids. Et sa vie est devenue un enfer, avec les autres et avec lui-même. Alors pour s’en sortir, il lance un défi désespéré sur Internet : le 31 décembre, en direct, il mangera, mangera, mangera, jusqu’à ce que tout soit terminé. 
Et vous, que ferez-vous?
 

#PourDuBeurre

 

Même si le résumé m’avait vraiment donné envie, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. De quelle façon tout cela allait être traité? Je me doutais que cela n’allait pas être un roman humoristique mais jusqu’où irait l’autrice avec un telle accroche?
Au final, malgré quelques faiblesses, ce roman m’a convaincue. 

J’ai trouvé que le personnage de Butter apportait un éclairage intéressant sur le problème de l’obésité.
Butter est en très grand surpoids. Et forcément, Butter manque totalement de confiance en lui. Les deux vont de pair…Pourtant, Butter aurait bien besoin qu’on l’aime.

Si son entourage est restreint il est plutôt bienveillant. Sa mère l’aime. Son prof de musique le soutient. Son médecin croit en lui. Et puis, sa petite amie virtuelle semble conquise… 
Mais ça ne lui suffit pas, c'est normal. Butter voudrait pouvoir vivre comme les autres adolescents de son âge. Mais d’un autre côté, il n'a plus la force de se battre. 
Il faut dire qu’il est vraiment arrivé à un point de non retour. Perdre du poids, prendre du poids,… Butter est véritablement enfermé dans son corps, dans ses mauvaises habitudes et cette routine où la nourriture prend toute la place. C'est dur d'inverser la tendance.
Il y a bien ces camps d’amaigrissement où il va tous les étés. Il y perd 4-5 kilos qu’il reprend à son retour. C’est surtout l’occasion de voir son copain Tucker. 

Butter est un personnage difficile à cerner, tout en contradictions, qui est attiré par une vie que son poids ne lui permet pas.

Et de façon complètement inattendue, il va pourtant, grâce à ce défi bidon et très dangereux, pouvoir goûter à une part de ce gâteau auquel il n’avait jusqu’ici pas droit : celui de la vie lycéenne auprès des élèves populaires. 

Ca, c’est tout un autre pan de ce roman. 
On y découvre les moqueries qui touchent Butter mais aussi l’esprit malsain qui peut surgir, exciter les esprits d’adolescents en quête de nouveautés et de défis toujours plus fous. 
Butter va se trouver pris à son propre piège. Est-il prêt à assumer ce qu’il a enclenché?
Et tout cet engouement autour de lui n’est-il pas complètement malsain? Si assurément. Mais Butter a la tête qui tourne. Pris entre deux feux, pris entre deux mondes qui ne se rencontrent pas habituellement.
Cela pose beaucoup de questions sur la notion de popularité et ce que certains et certaines peuvent accepter pour y accéder alors qu’elle est pleine de faux semblants et de coups bas.

En plus de tout ça, Butter doit aussi gérer sa relation amoureuse virtuelle, son amitié bouleversée avec Tucker, son prof de musique qui insiste pour le voir intégrer l’orchestre du lycée, le silence de son père et ses pulsions alimentaires… Cela fait beaucoup pour un seul adolescent. 

Au-delà de certains aspects caricaturaux ou exagérés (notamment dans les comportements et réactions des élèves du lycée) et de certains éléments prévisibles, j’ai trouvé que Butter était un roman plutôt bien tourné. Il permet surtout de parler de beaucoup de sujets très importants : les troubles alimentaires, le harcèlement scolaire, les dangers des réseaux sociaux, l’isolement.

C’est aussi un roman qui parle d’amour et d’amitié. 

Si Butter n’est pas un coup de coeur, l'histoire de son héros m’a touchée.
Et, malgré ses petites faiblesses, je n’en ai pas beaucoup entendu parler et j’en suis assez étonnée.
 

#PourQui?

 

Pour ceux et celles qui aiment les défis fous.
Pour ceux et celles qui ne les aiment pas…

Pour ceux et celles qui aiment les romans où le héros en devient un bien malgré lui.

 

Pour tous et toutes à partir de 13-14 ans.
 

#ThèmesSimilaires

 

Sur une thématique similaire, vous pouvez découvrir aussi La danse de la méduse de Stefanie Höfler paru chez Hachette Romans en avril 2018 ou Dis non Ninon! de Lisa Chopale paru chez Gulfstream collection Echos en 2019.

Auteur
Collection
Public
Date de sortie
Nombre de pages
416
Prix
18.00 €
Langue
Français
Image

#VosCommentaires

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