Au départ, ce qui m’a attirée dans Solaire, c’est d’abord les illustrations de Camille Jourdy. Et puis, en y regardant de plus près, je me suis dit que cette histoire de frère et sœur un peu livrés à eux-mêmes allait sûrement me plaire. Finalement, je suis très contente d’avoir lu ce roman.
Ernest est à l'école et Sara dit Ossette, au collège. Tous les deux sont très proches. Ils vivent auprès de leur mère depuis que leurs parents ont divorcé. Mais leur maman est assez « spéciale ». Elle ne travaille plus. Aucun mot n’est clairement posé sur la maladie dont elle souffre. Tout passe par la description d’Ernest mais on comprend que la vie à la maison n’est pas facile tous les jours pour les deux enfants.
Et puis il y a Ossette qui ne mange plus trop.
Ernest voudrait bien trouver une recette miracle pour lui redonner envie de manger. Pour y arriver, il va devoir faire preuve de beaucoup d'imagination mais aussi de courage car un loup tout droit sorti d'un album bien connu de la littérature de jeunesse semble vouloir lui mettre des bâtons dans les roues.
Il y a des romans comme ça qui, sous couvert d’une apparente douceur et d'une certaine légèreté, réussissent à vous parler de choses graves (ici l’anorexie et la dépression)
C’est le cas pour Solaire qui ne tombe à aucun moment dans le pathos.
Ce ton léger pour raconter la souffrance, le mal-être, il est donné par Ernest, le jeune narrateur optimiste. C’est lui qui porte cette lourde histoire à bout de bras tout en gardant le sourire.
Il faut dire que pour Ernest, sa sœur, c’est tout !
Les deux frère et soeur sont très proches. La situation familiale et la maladie de leur mère n’a fait que resserrer le lien qui les unit. Ils se sont organisés pour vivre au mieux auprès de leur maman qu’ils aiment malgré tout, malgré le fait qu’elle soit une bombe à retardement. Leur père, ils ne le voient plus trop, à cause de leur mère encore une fois.
Mais aujourd’hui, c’est une autre ombre qui noircit le tableau : Sara ne mange plus assez. Son surnom, Ossette, lui va chaque jour un peu plus comme un gant. Et cela inquiète beaucoup Ernest qui heureusement n’est pas du genre à se laisser décourager.
Ernest est un personnage attachant, aux prises avec ses propres peurs (le loup de Mario Ramos les personnifie). Lui aussi, après tout, doit gérer ses angoisses et cette famille pas comme les autres.
Il doute mais il s’accroche malgré son jeune âge. C’est peut-être ça qui le sauve : une certaine innocence et une volonté de croire que tout peut s’arranger (et il a bien raison)
Il peut aussi compter sur ses amis et sur Jeanne, l’infirmière, l’autre figure rassurante de son univers.
L’imaginaire est très présent. Il faut dire qu’Ernest a le cerveau qui carbure, toujours en ébullition.
Les recettes qu’il invente pour donner envie de manger à sa sœur sont de véritables petits poèmes. Il veut vraiment lui redonner le goût de vivre.
Ce petit bijou est illustré avec talent, douceur et à la perfection par Camille Jourdy. C’est la cerise sur le gâteau.
Solaire nous invite à voir la vie du bon côté, à croire et à garder espoir.
Solaire est un roman qui porte bien son nom.
Pour les enfants qui veulent des histoires qui changent.
Pour les enfants qui aiment les histoires proches du réel mais qui ont de l'imagination.
A partir de 10-11 ans.
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