Comme à chaque fois, lire un Pépix me change les idées. J'aime plonger dans l'univers toujours loufoque des romans de cette collection.
Je découvre Stéphane Gisbert qui a pourtant déjà signé un Pépix : Le grand magasin fluo en 2017 illustré par Magali Le Huche (quand même !)
En revanche, je retrouve avec plaisir l'illustratrice Mioz Lamine dont j'avais bien aimé le dessin dans la série Joséphine Superfille dont le premier tome est paru chez Magnard Jeunesse, fin 2018.
"Noémie Nombre a un problème : son père -un inventeur de génie- a disparu. Il se rendait à la Dark Technology, la plus grosse entreprise de la ville, quand c'est arrivé.
Et voilà que Lucy Fer, la directrice de cette entreprise, annonce la création d'un appareil inquiétant: Le Télévizor.
Il est envoyé gratuitement à tous les habitants de la ville. Dès lors, le comportement des gens devient de plus en plus bizarre..."
Encore un Pépix qui sait me convaincre. Vais-je finir par me lasser? Apparemment non. Si j'ai l'impression qu'on y retrouve toujours les mêmes ingrédients, je me laisse à chaque fois séduire.
Thématique intéressante, graphisme amusant, histoire aux multiples rebondissements, loufoquerie et suspense... chaque Pépix m'apporte quelque chose.
Bref, tout ça pour dire que Télévizor n'échappe pas à la règle.
J'ai peut-être un tout petit peu moins ri que dans certains mais en revanche, côté aventure et suspense, j'ai été servie.
J'ai beaucoup aimé la détermination de l'héroïne à vouloir retrouver son père et à découvrire ce que cachait réellement l'envoi de ce "télévizor" dans tous les foyers de sa ville. Elle est très courageuse et obstinée alors même que ses amis semblent vouloir la laisser tomber... Elle ne peut pas se résoudre à accepter la situation.
Les personnages sont, comme toujours dans les Pépix, plutôt bien campés comme ici le terrible surveillant du collège, Numéro 10, qui ne cesse de persécuter notre héroïne. Il y a aussi la bande de copains de Noémie très sympathique et attachante, avec Joaquim qui, à 12 ans, ne lâche pas son doudou Cloche, Léa et ses tâches de rousseurs qui envahissent son visage mais aussi Léon qui bégaie.
Et surtout, on a une belle critique de la télévision d'aujourd'hui dans tout ce qu'elle a de plus abêtissant et abrutissant. Nous y reconnaîtrons d'ailleurs, de manière à peine voilée, un animateur omniprésent dans le paysage audiovisuel actuel sous le nom de Cyril Audimat.
C'est assez drôle. (Et en même temps assez accablant quand on voit le succès de l'homme en question dans la réalité.)
En plus de nous distraire, ce Pépix permet aussi de réfléchir à notre rapport à la télévision. L'auteur le fait de façon assez pertinente et passe le message avec humour (car oui, il y en a quand même pas mal)
Stéphane Gisbert semble prendre à coeur de "mettre en garde" ses jeunes lecteurs des excès en tout genre de notre société (son précédent roman parlait de la surconsommation).
Et il le fait de façon intelligente par le biais d'une aventure au coeur d'une machination démoniaque (Lucy Fer, la méchante du roman, ne s'appelle pas ainsi pour rien).
Côté illustrations, rien à dire ! C'est parfait. Le dessin de Mioz Lamine donne une grande énergie à l'ensemble.
Bref, lâchons un peu nos écrans et lisons... un bon Pépix, tiens !
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