J'avais lu et aimé Après la vague au moment de sa parution chez Rageot, en 2018. Présenté comme son roman "compagnon", j'ai eu la chance de recevoir En plein vol grâce à une masse critique privilégiée Babelio.
Je me suis lancée dans ce livre, encouragée par de bons retours que j'avais lus de-ci de-là. J'ai partagé cette lecture avec Héliéna du blog Mes écrits d'un jour (et camarade de Mes premières 68 ;-) Vous pouvez lire son avis ICI
Malheureusement, sans avoir passé un mauvais moment, je suis moins convaincue par ce nouveau roman écrit par Manon Fargetton et Jean-Christophe Tixier que par leur précédent.
Déployer ses ailes et prendre son envol. Planer dans la brise, se griser de vitesse.
Lorsque Romane et Jules se rencontrent à la fac, leur amitié est fulgurante, nourrie d'idéalisme. Quelle vie veulent-ils mener ? Une existence remplie d'un amour rare, d'une famille-nid et de confiance ? Ou baignée d'art et de marginalité, de liberté et d'urgence, sans aucun attrait pour le futur ?
"Il est des oiseaux qui dorment dans les grands vents, d'autres qui veulent atteindre le soleil."
Le roman compagnon de Quand vient la vague
J'aime l'idée de ce roman : nous faire suivre des personnages croisés lors d'une autre aventure et le faire dans la continuité des événements précédents.
Pas une suite, pas un roman seul, un compagnon que l'on peut lire avant ou après l'autre.
Néanmoins, je pense qu'il est tout de même plus judicieux de lire en amont Après la vague pour saisir les allusions et comprendre la nature des rapports entre les différents protagonistes.
Honnêtement, n'ayant plus nécessairement bien en tête les noms des personnages et l'histoire, j'ai eu besoin de revenir vers Après la vague pour mieux comprendre En plein vol.
Bref.
Je le disais, je n'ai pas passé un mauvais moment. J'ai beaucoup aimé en apprendre plus sur les deux jeunes gens que l'on suit dans cette aventure : Jules et Romane.
Jules est la rencontre décisive, le compagnon de route de Nina, héroïne du roman précédent. C'est aussi un personnage énigmatique, blessé, passionnant que j'ai été ravie de retrouver car il m'avait beaucoup touchée.
Romane, elle, nous l'avions quittée aux prémices de son histoire d'amour avec Clément, le frère de Nina. C'était la meilleure amie de celle-ci, pourtant laissée de côté tout au long d' Après la vague.
Vous me suivez ?
Bref. Deux personnages à fort potentiel. Et une nouvelle vie pour eux deux sur les bancs la fac de socio.
Même si je n'ai pas trop saisi comment et pourquoi ils se retrouvaient ensemble au tout départ, je n'ai pas été trop gênée par cet aspect. Après tout, ils avaient Nina, ce point commun dont ils ne parlaient pas (vexés l'un et l'autre par son comportement). Suivre de façon alternée l'un et l'autre m'a menée très facilement jusqu'à la dernière page, sans vraiment peiner, mais un peu à distance.
J'ai pourtant aimé retrouver l'écriture fluide et combinée de Manon Fargetton et Jean-Crhristophe Tixier .
Et si j'ai trouvé qu'ils abordaient des thèmes forts, intéressants et originaux, j'ai par contre eu le sentiment qu'il aurait fallu en traiter moins pour que le récit ne perde pas en crédibilité.
Homosexualité, condition des SDF, drogue,... les sujets se mêlent mais ne trouvent pas forcément leur place les uns auprès des autres. Pourtant, pris séparément, ils sont plutôt bien traités.
J'ai été touchée par l'histoire personnelle de Jules et par son engagement à vouloir aider Van, la jeune biélorusse de la gare.
J'ai aussi été émue par la relation entre Clément et Romane. Belle histoire d'amour qui va connaître certaines difficultés...
Et puis, il y a toute cette réflexion autour des sans-abris, de la façon dont on les prend ou non en charge. Tout cela est passionnant, engagé et nécessaire. Mais... dans la manière dont tout cela est amené ici, c'est juste trop. Et de fait, j'ai eu au final le sentiment que le message prenait le pas sur l'action, noyant le récit dans des clichés et des discours militants.
Et je me suis détachée, petit à petit, des uns et des autres, perdue dans tous ces sujets abordés, ne sachant plus où j'en étais.
C'est dommage, tellement dommage !
Vraiment dommage parce que, malgré ce que j'en dis, j'ai lu ce roman jusqu'au bout, touchée par certains moments. Il y a de beaux passages et des pistes de réflexions particulièrement intéressantes.
Un texte à côté duquel je suis passée mais qui, je le sais, a permis à beaucoup d'autres de s'envoler.
Pour ceux et celles qui ont lu Après la vague mais aussi ceux qui ne l'ont pas lu.
Pour ceux et celles qui aiment les romans aux sujets forts.
Pour tous et toutes à partir de 14 ans.
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