Nathalie Bernard m'a captivée avec Sauvages et fait trembler avec Sept jours pour survivre et Keep Hope. J'ai d'ailleurs eu l'occasion de lui poser quelques questions à la sortie de ce dernier titre (pour lire ses réponses, c'est par ICI.)
Alors j'attendais avec une très très grande impatience Le dernier sur la plaine.
Inspiré d'une histoire vraie, ce livre vient se placer en tête du classement de mes romans préférés de l'autrice.
Et pourtant, le niveau était déjà très élevé !
Sous cette splendide couverture signée Tom Haugomat, se cache une belle échappée littéraire dans les grands espaces américains ! Passionnant.
« Notre territoire est immense.
Nous sommes les Noconis ce qui, en langue comanche, signifie « les Errants ». Toujours en mouvement, nous suivons la transhumance des bisons. La terre est notre mère, le soleil est notre père. Les plaines sur lesquelles nous chevauchons ne nous appartiennent pas, mais notre territoire s'étend à perte de vue. »
Ainsi commence l'histoire de Quanah Parker, fils du grand chef Peta Nocona et d'une femme aux yeux clairs. Inspiré de faits réels, ce roman nous entraîne sur les traces de celui qui deviendra le dernier chef comanche à avoir vécu libre sur les grandes plaines américaines.Le destin d'un homme qui s'est battu, sa vie durant, pour tenter de sauver son peuple et sa culture.
Vraiment, je ne pensais pas partir aussi loin en débutant ce nouveau roman de Nathalie Bernard.
Le dernier sur la plaine, je l'ai pratiquement lu d'une seule traite. 358 pages de pur bonheur, de vent dans mes cheveux, de sourires, de larmes, d'émotions...
J'ai adoré ! Et pourtant, je ne pensais pas forcément me laisser autant entraîner. Je me suis trompée, encore une fois.
Cette histoire, basée sur des faits réels (sur lesquels je me suis un peu renseignée aussi), est tout à fait captivante.
Nathalie Bernard nous sort le grand jeu, reprenant cette façon d'écrire que j'aime tant (la sienne), avec des chapitres courts qui nous tiennent littéralement en haleine. Avec l'alternance de la voix du héros avec celle de Ranald Mackenzie, un homme bien décidé à le faire plier, une certaine vue d'ensemble des enjeux de l'époque se dégage. Cela donne aussi beaucoup de rythme tout en créant une grande tension narrative. Cette traque ne prendra pas fin sans heurts.
Ces personnages (qui je le rappelle, ont pour la plupart existé) reprennent vie pour nous livrer le récit terrible et passionnant de tout un pan de l'histoire américaine, celle des Indiens d'Amérique du Nord et de la perte de leur territoire, de leur liberté.
Mais rien n'est jamais tout blanc ou tout noir. L'histoire qui a servi d'inspiration à l'autrice nous montre les pratiques de deux cultures différentes et de deux mondes qui s'affrontent. Cela nous montre aussi toute la complexité pour les uns et les autres de se comprendre et l'impossibilité de vivre ensemble.
Ici est mis en lumière le sort de ces indiens qui ont été chassés de leur territoire ancestral. Cela ne s'est pas fait sans violence ni massacres, de part et d'autre. Nathalie Bernard réussit vraiment à nous plonger au coeur des préoccupations de ce peuple en perte de liberté. On découvre leur façon de vivre en harmonie avec la nature. Même si parfois, eux aussi commettent des crimes, enlèvements et pillages.
De l'autre côté, on assiste à l'invasion progressive des autres, ces hommes "civilisés", qui entraîne pollution et dégradation des territoires. On découvre aussi comment sont nées les réserves, lieux où les indiens étaient conduits, parqués, pour mieux les maîtriser. Un véritable mouroir pour ces hommes et femmes habitués aux grands espaces.
Tout est vraiment bien amené, bien expliqué tout en gardant un côté romanesque très fort.
Car c'est une grande et belle aventure que l'autrice nous fait vivre.
On y suit un destin hors du commun, celui de Quanah Parker, ce jeune indien courageux qui restera fidèle à lui-même et à son peuple tant qu'il le pourra.
Pourtant, il est lui-même issu d'un métissage étonnant. L'histoire de sa mère l'est aussi. Alors Quannah Parker et ses yeux clairs tient en lui toute la complexité d'une situation qui lui échappe.
Vraiment, ce roman est d'une richesse exceptionnelle et ne porte pas le poids de tout le côté documentaire ou historique qu'il comporte pourtant.
Comme dans Sauvages (roman dans lequel j'ai appris énormément), ce livre m'a apporté un nouvel éclairage sur des faits que j'avais en tête mais pas de manière aussi nette.
Le dernier sur la plaine est un roman formidable que je vous invite vraiment à découvrir au plus vite !
Pour ceux et celles qui rêvent de grands espaces.
Pour ceux et celles qui aiment les histoires d'Indiens.
Pour ceux et celles qui aiment les romans qui s'inspirent de l'Histoire.
Pour tous et toutes à partir de 13-14 ans.
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