Mes idées folles

Soumis par HashtagCeline le jeu 20/12/2018 - 22:18
« Heureux celui qui trouve la folie de perdre la raison. »
#AdoAdulte

 

Mes idées folles est l’un des premiers romans d’Axl Cendres. Paru en 2009 chez Sarbacane dans la collection Exprim’, j’avoue que je me suis dit tout au long de ma lecture que ce titre me plaisait beaucoup mais en même temps qu’il ne fallait pas qu’il tombe entre les mains d’ados trop jeunes. 

Dur, cru et mettant en scène de jeunes adultes, ce texte est à la frontière de l’ado et de l’adulte et à déconseiller avant 15-16 ans.

Moi, j'ai dépassé cet âge et j'ai beaucoup aimé.

#RésumonsUnPeu

 

Abel Francis Sandro aurait pu être prêtre. Né d’un accouchement sous X, élevé dans un foyer dirigé par des religieux, il a décidé « de faire une croix sur Dieu » après que son ami Johnny ait été une fois de plus violenté par son grand-père. En effet, Abel, ayant des doutes, avait demandé à Dieu, pour lui prouver son existence, d’empêcher que Johnny soit maltraité. En vain. Alors il est passé « de Dieu aux hommes ; parce que les hommes, au moins, [il] était sûr de leur existence. »

De fait, Abel a grandi, a gardé son amitié pour Johnny mais est devenu psychiatre. Pourquoi ? Parce qu’il veut comprendre « comment ça marche », les gens. Alors, il s’est fait engagé au Pavillon 43 qui accueille des « Chroniques » qui présentent le grand avantage d’être incurables. En effet, pour Abel, c’est l’idéal : «  Etre médecin sans avoir à soigner personne. »

De petites combines en plans un peu foireux, Abel accompagné de Johnny qui n’est jamais bien loin, expérimente tout ce qu’il peut. 

#SansFiltre

 

Après ma lecture de Cœur battant, je m’attendais à retrouver ce mélange tout particulier de gravité et d’humour dans Mes idées folles. Pas vraiment. Pour le coup, le ton est un peu différent. On y retrouve le côté désespéré. Mais cette fois-ci, Axl Cendres, même si elle est toujours aussi mordante y est aussi plus fataliste. 

Elle fait preuve d’un certain cynisme et nous donne une vision de la vie assez désabusée. On sourit de certaines réflexions, de certaines situations mais le sentiment général de malaise est très fort et plane tout du long.

Et qu’on se le dise tout de suite, ce texte est assez dérangeant. Vous ne refermerez pas ce roman avec le cœur léger. 

La détresse du héros, Abel, est grande. On le sent perdu, à la dérive et cherchant en vain un sens à son existence et plus largement à la vie. En attendant, il noie son mal-être dans l’alcool qu’il consomme quotidiennement selon une quantité précise qui lui permet d’atteindre un état satisfaisant pour supporter ses journées.

Il n’a pas de petite amie mais entretient une relation (purement sexuelle) avec Béatrice, une nonne qui fait partie de La Confrérie du Droit Chemin : une association "gérée par les serviteurs de Dieu ayant pour but d'aider les brebis égarées dans le péché sodomite". 

Il vit dans la chambre d’une maison qu’il a achetée en viager pensant que la propriétaire, fumeuse invétérée allait bientôt mourir. Manque de chance pour lui (pas pour elle), la vieille femme a arrêté le tabac et s’est mise aux cures thermales, retrouvant une seconde jeunesse.

Son meilleur ami, Johnny est tout aussi cabossé, mais plus enjoué, cherchant sans cesse l’idée qui le rendra millionnaire. "Le haut de la montagne ou le bas du caniveau!" 

En cas de coup de mou, Abel se rassure avec sa propre interprétation du paradoxe du Chat de Schrödinger. Il fait alors appel à une autre réalité qui lui permet de relativiser la sienne, "une sorte d'issue de secours" dans sa tête quand le quotidien devient trop dur.

Bref, c'est une histoire pas comme les autres avec des héros atypiques.

Enfin, tout bien réfléchi, quand on connaît un peu l'univers littéraire de l'autrice, on n’est pas vraiment étonnée de ce qu’on lit. 

Pour ma part, j'aime l'écriture d'Axl Cendres.

J’aime ses personnages même s’ils sont complètement à l’ouest ou pas vraiment exemplaires (qui l’est ?)…

J’aime la façon qu’elle a de s’adresser à nous à travers ses histoires qu’elle seule sait raconter.  

J’aime qu’elle nous secoue et qu’elle nous montre la vie telle qu'on n'a pas envie de la voir mais telle qu'elle est pourtant.

Et moi, j’ai vraiment aimé Mes idées folles.

#PourQui?

 

Pour ceux et celles qui aiment les histoires qui ne tournent pas rond.

Pour ceux et celles qui aiment les héros qui n'en sont pas.

Pour ceux et celles qui aiment voir la vie telle qu'elle est parfois.

A partir de 15-16 ans et clairement pas avant.

Auteur
Collection
Editeur
Public
Date de sortie
Nombre de pages
188
Prix
15.00 €
Langue
Français
Image

#VosCommentaires

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