Il aura fallu dix-huit ans à Delia Sherman pour écrire Le Labyrinthe vers la liberté. Des années de recherches, de voyages, de doutes, de réécritures pour aboutir au roman qui paraît aujourd’hui [j'ai écrit cette article en 2014] chez Hélium. Ce travail n’aura pas été vain : c’est une réussite.
Louisiane, été 1960. Sophie, 13 ans, est en route pour Oak Cottage où elle va passer l’été en compagnie de sa tante et sa grand-mère. Il y a plus de cent ans, cet endroit était une grande exploitation de canne à sucre où travaillaient 150 esclaves. C’était le « bon vieux temps », comme Sophie l’a souvent entendu dire, mais cette époque l’intéresse peu. Elle, elle rêve de vivre une aventure fantastique, comme dans les livres qu’elle dévore.
Sophie va donc passer deux mois sans sa mère qui repart travailler en ville. La vie a changé depuis que le père de Sophie les a quittées. Pour s’occuper, la jeune fille se met à explorer les lieux.
Un labyrinthe laissé à l’abandon l’intrigue particulièrement. Alors qu’elle s’y promène, un étrange phénomène se produit. Elle entend une voix venue de nulle part l’interpeller. Un peu effrayée, Sophie décide de se tenir à l’écart de l’endroit et passe ses journées dans le bayou. Mais cette voix la surprend régulièrement.
Alors que sa mère est revenue pour lui annoncer que son père s’est remarié et que, encore une fois, mère et fille se sont disputées, Sophie fait un vœu : être quelqu’un d’autre. Son souhait va être exaucé. En un clin d’œil, Sophie n’est plus en 1960 mais en 1860. Là-bas, elle ne sera plus Sophie, jeune fille libre, mais une esclave qui doit se battre pour survivre.
Elle va également faire la connaissance de ses aïeux, les Fairchild, qui ne vont pas l’accueillir comme une des leurs mais l’employer. Son aventure commence et elle est loin d’être telle qu’elle l’avait imaginée.
Au-delà de l’expérience personnelle de l’héroïne, Delia Sherman nous plonge dans le quotidien des esclaves et des maîtres du domaine. On navigue entre les deux mondes et on en apprend petit à petit leurs codes. C’est tout simplement passionnant.
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