Après un début très prometteur, je me suis un peu perdue au milieu des arbres.
Néanmoins, je ne peux pas nier qu'Esmé Planchon à travers Joyce, son héroïne, m'a beaucoup fait rire.
Alors, même si je ne suis pas pleinement convaincue, je vais garder un bon souvenir de ce roman.
« Dans la vie, ma chérie, il ne faut pas tout le temps baisser la tête, il faut aussi savoir la lever. »
"Quand on est une jeune fille solitaire (Joyce), pas très heureuse au lycée (un nid d’individus pénibles et arrogants), et à la mère encombrante (comédienne), on s’enfuit dès que possible chez sa mamie adorée pendant les vacances scolaires. Là, on peut rencontrer une dame qui fait la grève de son ancienne vie perchée tout en haut d’un grand et vieux chêne, par exemple. On peut aussi monter s’assoir à côté d’elle et parler de l’existence… jusqu’à ce que quelqu’un de très idiot décide de raser la forêt."
Cette histoire porte de jolies idées et met en scène une héroïne vraiment émouvante qui, malgré les apparences, a un sacré tempérament ! Mais au début de ce récit, Joyce n'ose pas. Elle vit dans l'ombre de sa mère, actrice, dont elle aimerait avoir le charisme. Et au collège, elle est victime de moqueries. Il faut dire qu'elle a rarement le temps de s'intégrer ou créer des liens puisque sa mère et elle déménagent souvent. Le harcèlement est évoqué mais il n'est pas le sujet principal de cette histoire.
Ici, ce qui est mis en avant, c'est la façon dont Joyce va se trouver elle-même, apprendre à voir ses qualités et affronter le regard des autres. Et de fait, c'est très positif alors même que tous les personnages qui interviennent au fil du récit portent de lourds bagages.
Comme Sylvia, cette femme de 50 ans qui a vécu des deuils successifs et qui aspire aujourd'hui à un peu de calme. Et pour cela, elle n'a rien trouvé de mieux que grimper dans un arbre, habillée en tailleur pantalon. Ou encore Dorothy, jeune femme extravertie et pleine d'énergie mais qui au final cache aussi des fêlures.
Ensemble, alors que tout les sépare, elles vont créer une relation un peu à part, dans un endroit qui l'est aussi : un arbre (Bernard) au milieu de la forêt.
Comme je le disais, j'ai vraiment aimé Joyce, jeune fille perdue et mal dans sa peau, qui se cherche. J'ai été très touchée par Sylvia qui est à la fois drôle et bienveillante avec Joyce mais chez qui on sent une grande tristesse. La grand-mère de Joyce est aussi très émouvante même si elle reste en arrière-plan une grande partie du roman.
En revanche, j'ai eu un peu plus de difficulté à m'attacher à Dorothy, même si je reconnais son rôle essentiel dans l'histoire. Son arrivée fracassante m'a un peu déstabilisée et je n'ai pas réussi à vraiment l'apprécier malgré toute l'énergie qu'elle déploie pour aider les uns et les autres.
C'est dommage car du coup, cela m'a fait perdre un (petit) peu de mon entrain au fil de ma lecture.
J'y ai aussi trouvé quelques incohérences (pas méchantes) qui m'ont empêchée de croire à cette belle histoire. Comme par exemple le fait que Joyce puisse passer tout son temps dans la forêt sans que sa grand-mère ne lui dise rien...
Ce roman ne m'a pas complètement séduite mais ne m'a pas déçue.
Et puis, il a réveillé en moi un tas d'envies : celle d'aller faire une cabane dans les arbres, de prendre le temps de prendre le temps, de relire des poèmes de Rimbaud, de faire du théâtre, de faire plus attention aux autres, de me lancer des défis et d'oser, comme Joyce, être moi-même...
Et pour tout ça, je ne peux que me réjouir d'être venue faire un tour en forêt même si je m'y suis un peu égarée.
Pour ceux et celles qui rêvent de cabanes dans les arbres.
Pour ceux et celles qui aiment la poésie, le théâtre, le chant...
Pour ceux et celles qui aiment les histoires d'amitié étonnantes.
Pour tous et toutes à partir de 12-13 ans.
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