Morino est un taureau. Pour la première fois, il est parti seul en vacances avec sa caravane.
C’est la nuit, et la tisane du soir lui a donné envie de faire pipi.
Il fait sa petite affaire par une ouverture dans le sol prévue à cet effet. Le pipi de Morino s’enfonce dans les profondeurs de la terre pour finir sa course sur Claude, un squelette endormi là.
Sympathique et en manque de compagnie, Claude va s’incruster dans les vacances de Morino. Enfin s’incruster, oui et non. C’est à cause de la malédiction : « Quand un squelette réveilleras, auprès pour la vie resteras ».
Cela embête un peu Morino qui comptait passer ses vacances tranquille. Mais d’après le squelette, si la consigne de la malédiction n’est pas respectée, « on explose ». Alors, dans le doute, Morino consent, contraint et forcé, à ce que Claude reste « auprès » de lui…
C'est le début d'une grande aventure.
La lecture de cet album ? Un bonheur ! Pour moi, toute seule, sans que personne ne me le demande, je l’ai lu plusieurs fois, prenant ainsi à chaque fois un peu mieux le temps de savourer son texte et d’observer les vignettes.
A mi-chemin entre la BD et l’album, Adrien Albert nous raconte une rencontre improbable entre deux êtres très différents : un taureau solitaire et un squelette qui se sent seul.
Pourtant, les aventures extraordinaires qu’ils vont vivre sous l’eau et sur l’eau, à bord et en dehors de cette fameuse caravane, vont irrémédiablement les rapprocher et les faire rester ensemble sans que cette "terrible malédiction" y soit pour quelque chose.
On s’amuse de leurs différences, des réflexions un peu naïves de Claude qui découvre le monde (en même temps, sous terre, il n’avait pas grand-chose à découvrir) et de leurs réactions l’un avec l’autre. C’est génial !
Mais ce que nous conte avant tout ici Adrien Albert, c’est le début d’une belle histoire d’amitié.
Et tout ça, en six chapitres et un épilogue. C’est trop court, assurément. Claude et Morino, on n’a vraiment pas envie de les quitter. Mais c’est comme ça. Il nous reste les bons moments. Et puis, après tout, il suffit juste de relire le livre pour les revivre encore et encore...
En attendant qu’Adrien Albert écrive un deuxième tome, allez jeter un petit coup d’œil à cet album, il le mérite.
Pour tout dire, je suis une grande fan* du travail d’Adrien Albert. (*oui, je suis « fan » de beaucoup d’auteurs et illustrateurs)
Pourtant, ça n’était pas gagné. J’ai appris à l’aimer avec mon fils et notamment grâce à son album Au feu Petit Pierre que j’ai lu, lu, lu et relu des dizaines (des centaines ?) de fois.
Jusque-là, j’étais restée assez hermétique à l'univers ses livres. Bon avouons-le, je n’avais pas vraiment pris le temps de les lire tous attentivement.
Mais, cette lecture à répétition a eu un effet étonnant et inattendu. Au lieu de me dégoûter à tout jamais d’Adrien Albert, je me suis mise à l’apprécier tant et si bien que c’est moi qui ait fini par demander à mon fils s'il voulait bien que je lui lise Au feu Petit Pierre. Et d’autres titres d'Adrien Albert ont pris le relai…
J’ai appris à aimer son dessin si particulier, ses personnages farfelus et les situations étranges dans lesquelles il savait si bien les mettre en scène. J’ai appris à aimer son humour et son côté décalé, effrayant parfois. Et désormais, je lis chacun de ses albums avec un regard admiratif et émerveillé, comme une enfant.
Claude et Morino n’a fait que confirmer ce que je pensais : cet auteur-illustrateur a énormément de talent et je l'adore !
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