Jefferson

Soumis par HashtagCeline le lun 05/03/2018 - 14:05
« Le pays où cette histoire commence est peuplé d’animaux qui marchent debout, parlent, peuvent emprunter des livres à la bibliothèque, être amoureux, envoyer des textos et aller chez le coiffeur. Le pays voisin est habité par les êtres humains, qui sont les plus intelligents des animaux »
#JCMLeRetour

Jean-Claude Mourlevat nous revient avec un roman destiné aux plus jeunes (pas avant 10-11 ans quand même). Comme dans La ballade de Cornebique (que je vous invite fortement à lire), il met en scène des animaux. Sauf que dans Jefferson, les animaux côtoient aussi des humains. Une note nous l’indique en début de roman (cf introduction ci-dessus).

Et comme Jean-Claude Mourlevat le sous-entend, les humains pourraient bien se révéler plus bêtes que « les bêtes ».

Voici un nouveau roman drôle mais aussi engagé.
Résumé et explications.

#RésumonsUnPeu

Jefferson Bouchard de La Poterie est un sympathique hérisson de 73 cm. En ce matin d’automne, il est plutôt guilleret. Il vient de finir un livre formidable. Et puis, Jefferson a rendez-vous chez le coiffeur pour se faire rafraîchir la houpette. Son salon, c’est Défini-Tif où il se fera coiffer par Monsieur Edgar, le blaireau. Et surtout, là-bas, il aura sans doute le plaisir de croiser Carole, la nièce du propriétaire qui est aussi son assistante. La journée s’annonce donc radieuse pour le hérisson.

En arrivant à Défini-tif, la porte est fermée. Etrange. Jefferson hésite à faire demi-tour mais tout de même, il est peut-être arrivé quelque chose à Monsieur Edgar ou pire à Carole ! Alors il se faufile par derrière et entre.

Et là, il voit d’abord une chèvre, endormie sous un casque chauffant. Il avance, il avance…et voit deux pieds. Ceux de Monsieur Edgar allongé au sol avec une paire de ciseaux plantée dans le torse. Jefferson, par reflexe, se rapproche et, s’inquiétant de l’état du blaireau, retire la paire de ciseaux.

C’est ce moment que choisit la chèvre pour se réveiller.

Pour elle, voilà le tableau : Monsieur Edgar étendu au sol et ce hérisson qui tient des ciseaux ensanglantés… Sans réfléchir, elle crie « A l’assassin ! ». Et sans réfléchir lui non plus, Jefferson s’enfuit.

S’il n’a rien fait, cette fuite va pourtant laisser croire le contraire. 

On a donc un blaireau assassiné et un hérisson en fuite. Heureusement Jefferson peut compter sur Gilbert, son meilleur ami, un cochon « champion olympique de la bonne humeur ». Celui-ci ne doute pas une seconde de la bonne foi de Jefferson et décide de tout faire pour l’aider. Tous les deux, ils vont donc essayer de trouver le coupable afin que Jefferson soit innocenté.

A la vue des premiers éléments qu’ils découvrent, le coupable serait bien un humain. Sur une idée originale de Gilbert, les deux comparses vont profiter d’un voyage en bus organisé par la compagnie Ballardeau pour se rendre chez les hommes et essayer de démasquer le coupable.

Et ce qu’on peut dire, c’est que cette enquête ne va pas être de tout repos.

#MonAvis

En apparence, voici une histoire drôle et légère. Le ton de Mourlevat l’est aussi (drôle et léger). Les premiers chapitres, même s’il est question d’un meurtre, sont tout de même traités avec humour.

Mais au fil du roman, on découvre une toute autre facette à cette histoire d’animaux. Jean-Claude Mourlevat défend ici la cause animale et aborde assez intelligemment le mauvais traitement des animaux dans les abattoirs.

On bascule alors dans quelque chose de beaucoup moins simple que ce à quoi on s’attendait. J’avoue que cela m’a beaucoup surprise. Je connaissais l’humour grinçant et la légère cruauté de Jean-Claude Mourlevat (cf mon article sur Silhouette) mais là, il m'a prise de court. Je savais que c'était une enquête. Point.

Et du coup, on sent aussi que c’est un engagement très personnel et un sujet qui tient à cœur l’auteur. J’ai de fait mieux saisi la dédicace de début de roman une fois le livre refermé (enfin je pense)
« A mes enfants, qui m’ont ouvert les yeux.
jcm »

J’ai passé un très agréable moment avec Jefferson et ses compagnons de voyage Ballardeau. Il nous dresse une galerie d'animaux tellement réjouissante avec des aventures qui le sont tout autant. On se régale.

J’ai apprécié de retrouver la plume de cet auteur que j’affectionne tant. J'adore sa façon d'écrire. Il est bon conteur, c'est indéniable. En lisant Jefferson, j'avais en tête la voix chantante de Jean-Claude Mourlevat.

Quelques petits détails m’ont cependant un peu dérangée mais j’imagine que c’est à cause de mon regard d’adulte qui se pose trop de questions (je suis trop vieille...) Notamment certains moments où humains et animaux se côtoient. Les situations me semblaient légèrement impossibles comme le rapport de taille entre autres…

Honnêtement, cela ne m’a pas gâché la lecture, loin de là. C'était juste pour dire.

Je n'ai vraiment pas grand chose à reprocher à ce texte qui est drôle et en même temps sérieux mais qui surtout permettra de sensibiliser les enfants (et même les adultes) sur un sujet fort et d'actualité. 

C'est en effet tout le talent de Jean-Claude Mourlevat d’arriver à faire passer ce message difficile en nous amusant.

Mais surtout, ce roman reste une grande aventure pleine de rebondissements, d'humour mais aussi de courage, d'amitié et de solidarité. 

#Illustrations

Des illustrations en noir et blanc viennent complèter le récit, donnant vie à Jefferson et aux autres héros (ou méchants) de cette histoire.

Collection
Public
Date de sortie
Langue
Français

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