La Fin de Velvet

Soumis par HashtagCeline le dim 24/09/2023 - 16:03

"Les questions se bousculent dans la tête de Lima. Sa grande soeur le sait.

- Arrête un peu de pédaler dans ta tête, sinon tu vas EX-PLO-SER ! conseille Velvet.

- Oui, mais... proteste Lima.

Les questions continuent leur chemin.

- Pas de "mais" ! Profitons du bizarre ! lance Velvet."

#DéferlementMatinal

J’ai commencé La Fin de Velvet un peu par hasard, un peu comme ça. À la légère. Je n’avais pas lu le résumé. Je n’avais pas encore vu passer le titre par ailleurs (Instagram ou autre) étant donné qu’il n’est pas paru. J'aurais presque pu passer à côté... (Quand j'y pense...)

En prenant un café après avoir déposé les enfants à l'école, je l’ai débuté, à la légère donc, curieuse et heureuse car c’est Nastasia Rugani qui m’en avait fait parvenir un exemplaire dédicacé (une chance dont j’ai pleinement conscience).

Et je l’ai lu d'une traite, d'un souffle. Heureusement j’étais seule chez moi car c’est en larmes que j’ai terminé cette lecture… Un peu fatiguée peut-être mais cela n’explique pas tout.

Je vous préviens, ce court texte de Nastasia Rugani parfaitement illustré par Marc Boutavant se lit et se vit intensément jusqu’à la Fin.

 

Intérieur

#DeQuoiÇaParle?

Lima est réveillée en pleine nuit par sa grande soeur, Velvet. C’est assez étonnant car cette dernière est malade, à l'hôpital. Mais pourtant Velvet est bien là, debout, et elle est venue la chercher pour une promenade nocturne un peu spéciale.

Alors qu'elles discutent, derrière elles, une créature les observe et les suit. Qui est-elle ?

Durant ces instants suspendus dans l'obscurité de la nuit, toutes deux vont pouvoir se souvenir des bons moments, rire, pleurer un peu aussi afin d’accepter que tout a une fin.

Intérieur

#TouteAUneFin...

Vous l’aurez compris, ce petit roman aborde des sujets difficiles notamment la maladie et la mort. Mais Nastasia Rugani sait manier les mots et jouer avec les rêves et l’imaginaire. Alors avec poésie et fantaisie, elle enrobe toute l’obscurité et toute la peur de douceur, de beauté et de lumière. Ce qui fait que si on s’inquiète, si on pleure, on est aussi apaisé.
On comprend que la situation est grave mais le propos se veut rassurant sans être naïf. Lima a conscience qu’il se joue quelque chose d’important. Il faut profiter de ce temps accordé avant qu’arrive la Fin. Bientôt. Trop tôt, toujours trop tôt quand il s'agit de belles choses.

Mais tout à une fin, “tout le monde a une fin”. Les vacances, l’été, les fleurs, les histoires…
Et Velvet a une Fin qui l’attend. Une Fin qui est là, derrière. C’est comme ça. Lima va devoir comprendre, accepter.

La relation entre les deux soeurs est solide malgré la maladie qui est venue bouleverser leur vie. Les souvenirs reviennent. Elles ont vécu bon nombre de moments heureux et une enfance de complicité.

Il y a vraiment un jeu sur les mots, sur les sens, sur les émotions qui font de ce texte un GRAND texte.
Le sujet n’est évidemment pas facile à porter mais l’histoire est assez bien imagée pour offrir une part de rêve malgré la douleur qui s’y cache.
Il est important de parler de la mort et de la maladie et ce livre le fait avec tact et délicatesse, avec lucidité tout en laissant une grande place à l’imaginaire.

Et que je n’oublie pas non plus les illustrations de Marc Boutavant qui m’ont aussi permis de m’immerger dans le voyage de nuit des deux soeurs. Le trait de l’illustrateur est reconnaissable mais il se pare ici de couleurs inédites et fantômatiques. Il s’est vraiment glissé dans l’esprit de l’histoire. Les pages sombres, blanches ou jaunes alternent et donnent le ton des émotions qui les jalonnent. Colère, nostalgie, tendresse, bonheur, tristesse…
On comprend sans lire aussi les pensées et sentiments qui traversent ce livre.
Nastasia Rugani et Marc Boutavant, c’est une belle association.

La Fin de Velvet est, pour moi, plus qu’un coup de coeur. Je ne sais pas quel terme employer mais il m’a terriblement remuée par la justesse de son propos et la finesse de la langue pour le développer.
Ce n’est pas un texte facile qui fera sans doute couler des larmes mais c’est un texte magique qui ouvre des portes et donne des armes pour affronter les drames de la vie.

 

Et juste pour dire, j'ai écrit cette chronique un peu à chaud, les yeux encore un peu gonflés... Ce n'est sans doute pas parfait mais il fallait que je vous parle de ce livre, vite.

 

Intérieur

#PourQui?

C'est une bonne question dans le cas de ce petit roman.

La collection s'adresse à des enfants à partir de 6-8 ans.

Pour ma part, je proposerai La Fin de Velvet plutôt à partir du CE2. Le thème abordé, comme je le disais, est difficile et aura peut-être une résonance différente pour chaque enfant, comme cela sera le cas pour des lecteurs adultes.

Mais cette histoire, sans y mettre tout l'affect et le poids de la situation, reste un voyage nocturne fantastique et le récit d'une complicité entre soeurs.

Je vous invite tous et toutes à le découvrir.

Intérieur

#Citations

"Dehors, il fait chaud comme il fait peur. Le vent murmure entre les immeubles. Il recouvre le paysage de bruits curieux et inconnus. Ça grésille, ça bourdonne, ça bruisse. On dirait que la nuit parle une langue étrangère."

 

"Comme Lima fronce les sourcils, la drôle de bête explique que tout se termine un jour. Les fins sont nombreuses, et parfois elles ne se ressemblent pas. La fin d'un yaourt n'a rien à voir avec la fin d'un voyage."

 

"La petite croise les bras. Elle ne veut plus poser de questions car elle n'aime pas les réponses de cette fin. Elle n'aime pas sa bouche pleine d'explications mystérieuses. Les mots de la créature lui donnent la chair de poule le long des bras, et même sur les jambes."

 

En réalité, je me rends compte que je pourrais citer l'intégralité du texte. Tout m'a touchée. Donc le mieux, c'est que vous le lisiez.

Coup de cœur !
Illustrateur
Collection
Public
Date de sortie
Nombre de pages
64
Prix
7.50 €
Langue
Français

#VosCommentaires

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