Comme deux frères

Soumis par HashtagCeline le mar 09/03/2021 - 15:13

" Il y a des photos de lui dans chaque pièce de l'appartement. Ma mère fait tous les plateaux télé pour parler de lui, encore et encore. S'emballe à chaque lettre anonyme qui lui annonce avoir vu Jonas dans un bus, une station-service ou au McDo quelconque. Mon père reste en retrait. Il sait que c'est du vent.

Jonas est partout, parce qu'il n'est nulle part."

#EmmanuelleRey

J'ai découvert Emmanuelle Rey avec son roman ado Droit devant (Editions Samir, 2019) que j'avais beaucoup aimé.

Ici, avec Comme deux frères, elle m'a encore une fois séduite avec l'histoire à la fois folle et tout à fait crédible qu'elle nous raconte : celle d'un jeune homme qui pense avoir retrouvé son frère disparu il y a plusieurs années.

Le texte est court mais très intense et captivant.

 

#QuatrièmeDeCouv'

"C'est l'histoire de deux mains qui se tiennent.

C'est l'histoire de deux mains qui se séparent.

Est-ce Zack qui a lâché la main de Jonas le premier ou est-ce Jonas qui a lâché la sienne ?

Huit ans après, Zack ne le sait toujours pas.

Huit ans après, Zack a surtout besoin de souffler. Il décide de fuir la tristesse familiale causée par la disparition inexplicable de Jonas, son petit frère. Mais dans le village de montagne de sa tante où il se réfugie, il a le choc de sa vie : il tombe nez à nez avec le sosie de Jonas !

Et si c'était lui?

Zack est prêt à tout pour découvrir la vérité..."

#Disparition

La disparition est un thème qui attire toujours mon attention. Alors quand je tombe sur un texte qui aborde le sujet, je me jette dessus. Si j'ai parfois été déçue malgré mon intérêt pour la thématique, ici ce n'est pas le cas. Emmanuelle Rey a trouvé un angle d'attaque intéressant qui m'a tout de suite plu. Et de fait, je n'ai pu lâcher cette lecture avant de connaître le fin mot de l'histoire.

L'autrice fait de la disparition le point de départ de son récit dans un incipit qui fait froid dans le dos. Dès le début, on est happé. J’ai beaucoup pensé à Rien qu'un jour de plus dans la vie d'un pauvre fou, le roman de Jean-Paul Nozière -dont je vous parle sans doute bien trop souvent- et qui propose une scène d’ouverture aussi terrible. C’est peut-être pour ça que j’ai autant accroché. J’étais curieuse de voir ce qui allait suivre.

Emmanuelle Rey a su me surprendre. Ici, même si l’intrigue tourne autour du disparu, c’est surtout le portrait émouvant d’un ado, Zack, qui tente de se (re)construire dans l’ombre de son frère, portant le poids de la culpabilité. Pas facile en effet de vivre avec un tel fardeau. Adolescent un peu paumé mais bosseur, spectateur du combat et du chagrin de ses parents, fils devenu unique, fils restant, le personnage de Zack m’a beaucoup touchée.

L'autrice nous montre de l'intérieur tout ce que de tels drames peuvent provoquer dans une famille. Ce genre de tragédies est assez difficile à imaginer. Emmanuelle Rey nous y plonge plutôt bien. Et c’est terrible.

Ici, ce qui est assez original aussi c'est le duo qu’elle réinvente : Zack et Elliot. Zack, ce jeune homme qui, finalement, par rapport à ses parents, avait plutôt abandonné l'espoir de retrouver son frère. Et Elliot, ce jeune garçon, seul, qui s'en cherche un. Elliot est entouré de mystère. Sa voix se fait entendre par le biais des pages de son journal intime. Pour lui qui se sent si seul, la rencontre avec Zack est providentielle. Il a enfin quelqu'un pour briser sa solitude.

Ces deux personnages vont entrer dans le jeu l'un de l'autre. Comme eux, la vérité nous échappe. On veut croire à des retrouvailles inespérées, inattendues et complètement incroyables.

Emmanuelle Rey joue sur cette incertitude. Zack est-il fou de s'entêter? Elliot est-il ce frère qui lui a été arraché huit ans plus tôt? Ou pas... Zack a parfois des comportements un peu étranges, cet événement tragique l'ayant empêché d'avoir une vie normale. De fait, on ne sait pas si tout cela est du délire ou non. La tension est là.

Tout au long de l'histoire, on espère, on s'inquiète, on cherche. Quelques indices sont là. Discrets. Mais le doute subsiste. Il y a un vrai suspense dans ce roman qui installe une intrigue touchante et efficace en peu de pages.

Néanmoins, tout n’est pas noir dans ce récit. L’amour est là aussi, là où on ne l’attend pas. Et pour Zack, il sera un point d’ancrage et un soutien important pour affronter la vérité quelle qu’elle soit.

Un deuxième roman très réussi qui me fait attendre le prochain de l’autrice avec une grande impatience.

#PourQui?

Pour ceux et celles qui aiment les histoires de disparition.

Pour ceux et celles qui aiment douter.

Pour ceux et celles qui aiment les romans courts mais intenses.

Pour tous et toutes à partir de 13 ans.

Comme deux frères
Coup de cœur !
Editeur
Public
Date de sortie
Nombre de pages
128
Prix
14.20 €
Langue
Français

#VosCommentaires

#OnContinue ?

Dry
"Ce n'est pas que je veuille souffrir davantage, mais je suis déçue par les gens -leur faiblesse d'esprit et de caractère. Il aura suffi d'une pénurie d'eau pour les transformer en meurtriers…
#dry, #collectionr, #nealshusterman, #jarrodshusterman, #eau
Signe particulier : Transparente
Je me suis totalement laissée prendre "par le frisson de la transparence" !
#signeparticuliertransparente, #nathaliestragier, #syros
Félines
"Depuis que le monde est monde, il a toujours la même tête et elle n'est pas très jolie. D'autres que moi diraient même qu'il a franchement une sale gueule."
#felines, #stephaneservant, #epik, #lerouerguejeunesse
Sweet Home Sweet Home

"Chante, ma guitare, pour m'éviter de vriller.

Envolez-vous, mes mots, pour m'empêcher de sombrer."


#sweethome, #nancyguilbert, #didierjeunesse
Cumulus
"Salut! T'as l'air pas mal seul toi aussi. C'est rare de voir un seul nuage dans le ciel."
#cumulus, #guillaumeoerreault, #les400coups
Les aventures de Victor Catastrophe
"Victor est le plus petit de sa classe. A peine haut comme trois oeufs frais."
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« Dans Manon, il y a NON, et tout de suite, j’ai compris que Manon savait dire NON, qu’elle pouvait tenir tête à n’importe qui. »
#lecouragedetremoi, #mariannerubinstein, #nathan, #lefeuilletondesincos