Des bleus au cartable

Soumis par HashtagCeline le ven 20/03/2020 - 23:06
"Et cette fille, là, avec son cartable à roulettes de bébé et ses habits moches... elle ne croit quand même pas que je vais répondre à son petit sourire ? Je l'ignore en passant devant elle, sans même accélérer le pas. Le message est clair : pour moi, elle n'existe pas."
#AttiranceMultiple

 

Si j’ai eu envie de lire ce roman, c’est essentiellement pour trois raisons : 

- la magnifique couverture signée Sébastien Pelon dont je surveille et admire le travail.

- le thème abordé : le harcèlement scolaire.

- l’autrice : je n’ai jamais lu de romans de Muriel Zürcher dont j’ai pourtant entendu beaucoup de bien (je voulais d’ailleurs lire Et la lune, là-haut paru en 2019 chez Thierry Magnier). C'était donc l'occasion de découvrir sa façon d'écrire.

Alors, suis-je convaincue ?

Oui ! Et je vous explique pourquoi un peu plus bas…

 

#QuatrièmeDeCouv'

 

"La rentrée en sixième n'est pas toujours facile. Dès le premier jour, Ralph fait de Lana son bouc émissaire et tous les moyens sont bons pour la tourmenter. Zélie, elle, préfère regarder ailleurs ; pas question d'être une balance, surtout quand on veut être aimée et populaire dans sa classe.

Lana va-t-elle se laisser faire ?

Et pourquoi Ralph agit-il ainsi ?

Tour à tour, Lana, Ralph et Zélie racontent l'histoire."

 

#DansLaPeau

 

Le gros point fort de ce roman (hormis sa magnifique couverture ;-) c'est clairement le côté choral, ce mélange de voix qui nous permet d'avoir plusieurs points de vue sur les faits racontés.

Muriel Zürcher nous déroule son histoire à travers le regard de trois ados, nous offrant ainsi des angles d'attaque différents sur le sujet central de ce livre, le harcèlement scolaire.

La thématique est largement abordée aujourd'hui (fort heureusement) en littérature jeunesse. Mais l'autrice parvient tout de même à nous émouvoir, à nous sensibiliser et à nous tenir en haleine. Et c'est en grande partie grâce à ses personnages.

Lana, elle, est la victime. Elle n'a rien de spécial. Enfin, si on veut trouver, on trouve. Peut-être qu'elle n'est pas aussi bien habillée que les autres, que son cartableà roulettes fait bébé... Mais en fait, non. Lana n'a rien de particulier. Elle n'a rien fait. Enfin, si. Elle a été témoin de quelque chose et c'est la raison de son harcèlement. Mais au final, ça aurait pu être toute autre chose. Lana tente de continuer à vivre normalement, en s'occupant des nombreux chats d'une cliente de sa maman. Avec elle et ses animaux, la jeune fille se rassure et se sent utile, valorisée. Ce qui la change du collège.

Ralph, lui, est populaire. Il n'a pas de souci à se faire au collège. A la maison, c'est une autre histoire. Et lui, alors qu'il n'a pourtant rien à prouver, va pourtant faire de Lana sa souffre-douleur. On le découvrira plus tard, il y a, si on peut dire, quelques explications à ce déchaînement de méchancetés gratuites. Des explications certes mais qui ne justifient ou n'enlèvent rien à la gravité de son comportement. Rien ne peut l'excuser.

Zélie, elle, est en quelque sorte complice. Elle ne participe pas au harcèlement mais ne fait rien pour le stopper. Pire, elle en rit avec celui qui en est l'auteur. Elle l'apprécie beaucoup. Et surtout, elle veut être populaire. C'est important, c'est son but. Oui, mais à quel prix?

A travers la vie ces trois collégiens, différents, Muriel Zürcher nous dresse une situation qui n'a rien de simple. Lana se trouve des raisons de ne pas réagir, Ralph ne se pose finalement pas trop de question, pris dans son propre enfer familial, et Lana subit, encore et encore. Seule, isolée, elle ne trouve pas le courage d'aller en parler. Que dirait sa mère? Elle ne veut pas lui causer de soucis supplémentaires. C'est toujours le même problème, d'une terrible banalité. 

Les victimes, seules, ne peuvent rien. 

Muriel Zürcher, habilement, nous montre comment agir, comment réagir dans ce genre de situations. C'est un roman, c'est de la fiction mais c'est aussi très juste et je pense que c'est un bon moyen de sensibiliser les collégiens sur ce sujet. Elle nous montre aussi très bien comment aujourd'hui, comme hier, les lois tacites du collège peuvent être dures. Toujours la même histoire : être populaire, trouver sa place, être aimer et avoir l'air cool... Mais cela ne doit pas se faire au détriment des autres.

L'histoire se lit très facilement avec cette alternance de voix qui donne du rythme et une certaine tension narrative. On s'interroge sur l'issue de cette histoire, pour Lana, mais pour Ralph aussi. 

Le dénouement de tout cette affaire m'a d'ailleurs aussi convaincue.

J'ai donc, après ma lecture, de multiples raisons (en plus de celles données en introduction) de vous conseiller la lecture de ce très joli texte.

 

#PourQui?

 

Pour ceux et celles qui n'osent pas sortir du silence, quelle que soit leur situation.

Pour ceux et celles qui aiment les histoires du quotidien.

Pour ceux et celles qui aiment les romans à plusieurs voix.

Pour tous et toutes à partir de 10-11 ans.

 

Illustrateur
Collection
Editeur
Public
Date de sortie
Nombre de pages
192
Prix
12.90 €
Langue
Français

#VosCommentaires

#OnContinue ?

Les insoumis du blizzard
Dans un monde ravagé par des catastrophes climatiques, un groupe d’individus tente de survivre. Rien d’original ? Et pourtant si !
#lesinsoumisdublizzard, #fannyabadie, #sarbacane, #exprim, #survie, #huis-clos, #climat, #adolescents, #aventure
Le cercueil à roulettes
"Mes premiers pas sont saccadés. Tout mon corps est douloureux. Je n'irai pas très loin aujourd'hui, mais je dois m'éloigner. Il faut sortir de la nuit. Je mange une banane. La route est en légère…
#lecercueilaroulettes, #alexandrechardin, #casterman
Désaccordée Désaccordée

«J’aurais donné n’importe quoi pour qu’éclate un orage. Les gens s’agitent en vue d’échapper à la pluie; ils cavalent, déstabilisés. Ça ramène un peu d’égalité : moi, je me sens déstabilisée à…
#desaccordee, #joannerichoux, #echos, #gulfstream

C'est pas ma faute C'est pas ma faute

"C'est bizarre à quel point quelqu'un peut paraître merveilleux dans son imagination, et aussi décevant dans la réalité.

Encore un rêve qui fait naufrage."


#cestpasmafaute, #annefleurmulton, #samanthabailly, #pocketjeunesse
Vous retiendrez mon nom Vous retiendrez mon nom

“J’arrivais pas à croire qu’elle était morte. Je pensais qu’en descendant la rue, j’allais la trouver dans la cage d’escalier de son immeuble, en train de bavarder avec Joyce et Khedima. Je lui…
#vouretiendrezmonnom, #fannyabadie, #syrosjeunesse

Hugo de la nuit
« - Vous vous êtes fait mal, maman ? - Oui ! C’est affreux ! C’est piquant ! C’est glacé ! C’est brûlant ! - C’est la vie ! répliqua son fils d’un ton fataliste et subtilement satisfait. »
#fantome, #esprit, #aventure, #hugodelanuit, #bertrandsantini, #grassetjeunesse
Quand vient la vague
Je vous annonce une tempête d'émotions avec ce roman écrit à quatre mains.
#quandvientlavague, #manonfagetton, #jeanchristophetixier, #rageot
Annie au milieu Annie au milieu

"L'infirmière Sylvie de l'UAT, elle dit souvent : "Le monde est une soupe. Et toi, Annie, tu es une fourchette. C'est aussi simple que ça." Ça veut dire on va pas ensemble, le monde et moi. Velma…
#annieaumilieu, #emiliechazerand, #exprim, #sarbacane

Sous ta peau, le feu Sous ta peau, le feu

"- C'est... C'est un baiser dangereux.

- Alors je veux ce danger, cette brûlure-là. Ange, je vous aime ; je n'aime rien d'autre. J'ai l'impression d'avoir trop bu, vous êtes partout, dans…
#soustapeaulefeu, #severinevidal, #nathan, #cecilebecq

On m'appelle Enfant i
«Je ne vous raconterai pas mon histoire passée, plutôt celle de ma vie maintenant, ici, au camp, en commençant par aujourd'hui. Mon histoire débute ainsi...»
#onmappelleenfanti, #stevetasane, #gallimardjeunesse, #romanjunior