Sauvages

Soumis par HashtagCeline le dim 13/01/2019 - 15:23
Nathalie Bernard a bien choisi le titre de son nouveau roman : Sauvages. Ce mot peut définir un animal, un milieu, des hommes mais évoque aussi la cruauté et la violence. Ici, il est employé à mauvais escient par de mauvaises personnes. Les sauvages de ce récit ne sont pas ceux que l’on présente comme tels.
#MonArticlePageDesLibraires

 

Pour bien se plonger dans Sauvages, il est intéressant de saisir le contexte historique évoqué. Au Canada, les autochtones (Amérindiens, Inuits et Métis) ont été les premiers occupants du territoire. Ils sont plus d’un million aujourd’hui. À partir du milieu du xixe siècle, ils ont été les victimes d’une politique d’assimilation terrible les obligeant à renier leur propre culture. Des milliers d’enfants autochtones ont été placés dans des pensionnats d’État à l’issue d’accords entre le gouvernement canadien et l’Église. Et cela jusque dans les années 1990 ! Après l’avoir abordé dans Sept jours pour survivre (Thierry Magnier), Nathalie Bernard revient en profondeur sur ce sujet passionnant et dramatique. Elle y a puisé son inspiration pour écrire ce thriller captivant et poignant.

Au Québec, dans les années 1950, Jonas, un jeune autochtone de seize ans, compte les jours et les heures. Dans deux mois, il sera libre. Il quittera enfin le pensionnat du Bois Vert, le « pensionnat des sauvages », dans lequel il survit plus qu’il ne vit depuis qu’on l’a arraché à sa mère, il y a six ans. Jonas a dû apprendre à obéir, à se plier aux règles, à travailler dur mais surtout se taire, tout accepter et renier ce qu’il est. À la tête de ce pensionnat religieux, Séguin, la Vipère, exerce son autorité avec beaucoup de méchanceté et de perversité. La mission qui lui a été confiée consistant à « tuer l’Indien dans l’enfant » lui tient malheureusement bien trop à cœur.

Au fil des années, Jonas s’est tant bien que mal forgé une carapace, se mettant à l’écart de la dure vie du pensionnat. La sévérité et la cruauté ambiantes mettent à rude épreuve tous ses occupants. Alors que Jonas veut éviter tout incident qui compromettrait son départ, un enfant meurt. Encore un. C’est la mort de trop qui remet tout en cause. Le temps s’arrête et Jonas ne contrôle plus rien.

Nathalie Bernard nous propose un récit très rythmé. Le décompte des jours tenu par Jonas y joue pour beaucoup. Et puis, après le drame, c’est la peur et la tension qui donnent le tempo. Ce roman vibre au rythme des battements du cœur de Jonas qui, après tant d’années à refouler sa vraie nature, redevient vivant dans l’adversité. L’intensité dramatique est forte. C’est un récit très dur, dans les descriptions de la vie au pensionnat par exemple, mais aussi très poétique, quand Jonas se souvient de sa vie d’avant.

Ce roman est un bel hommage à tous ces enfants et leurs familles qui ont vécu ce traumatisme culturel et humain.

 

#SeptJoursPourSurvivre

 

Mon avis très enthousiaste pour Sept jours pour survivre de la même autrice est à découvrir ICI .

Illustrateur
Editeur
Public
Date de sortie
Nombre de pages
288
Prix
14.50 €
Langue
Français

#VosCommentaires

#OnContinue ?

Qui ment?
Depuis sa sortie, ce titre me tentait. Ca y est, je l'ai lu et je sais enfin qui ment...
#quiment, #karenmmcmanus, #nathan, #lireenlive
Le courage d'être moi
« Dans Manon, il y a NON, et tout de suite, j’ai compris que Manon savait dire NON, qu’elle pouvait tenir tête à n’importe qui. »
#lecouragedetremoi, #mariannerubinstein, #nathan, #lefeuilletondesincos
En émois En émois

"Des coups d'épaule et de poings sur ce foutu morceau de cuir.

Des larmes roulent. Il ne voit plus rien maintenant.

La sueur coule en ruisseaux le long de son corps fiévreux.…
#enemois, #annecortey, #cyrilpedrosa, ecoledesloisirs, #edlromans

Tout plutôt qu'être moi
Un texte sur la dépression contre laquelle l'auteur a essayé de se battre. Malheureusement, en vain...
#toutplutotquetremoi, #nedvizzini, #depression, #internement
La photo parfaite La photo parfaite

"Voici Jean-Pierre, il est photographe.

Jean-Pierre sillonne le monde avec son camping-car, à la recherche de la photo parfaite."

 


#laphotoparfaite, #celinedumartin, #marceletjoachim
La fois où ma Mémé a trouvé un bébé La fois où Mémé a trouvé un bébé

"Ma mémé, quand elle était petite, c’était pas encore ma mémé. Mais c’était déjà une sacrée marrante."


#lafoisoùmaméméatrouvéunbébé, #vincentcuvellier, #marionpiffaretti, #nathan
J'ai vu un lion !
Un lion dans le jardin des voisins ? Quelle drôle d'histoire !
#jaivuunlion, #severinevidal, #laurentsimon, #milan, #leshistoiresdestoutpetits
Dans la barbe de Barnabé
"Le grand Barnabé était bûcheron et vivait dans une petite cabane en bois au bord de la forêt..."
#danslabarbedebarnabe, #duncanbeedie, #kimane
Coltan Song
Aujourd'hui paraît Coltan Song, le tome 1 d'une nouvelle série : Collectif Blackbone. C'est la bonne surprise de ce début d'année !
#collectifblackbone, #coltansong, #lireenlive, #nathan
Le bungalow a des crocs
" Les vacances commençaient pourtant bien pour mon frère, mes cousins et moi. À la location d’été, il y avait même un bungalow rien que pour nous ! On allait pouvoir rigoler jusqu’à pas d’heure avec…
#lebungalowadescrocs, #annabellefati, #qinleng, #sarbacane, #exprim