"Je n'ai même pas besoin de fermer les yeux pour revivre ce moment. Il est de ceux pendant lesquels on a une conscience aiguë de la magie de l'instant, on attrape la peau du temps, on le retient dans nos mains fébriles et on se dit: maintenant, maintenant tout peut s'arrêter, se figer, oui, si maintenant le monde s'immobilise soudain, je serai heureux pour l'éternité."
#RougeEclatant
Bon, vous allez dire que je ne me fie qu’à ça mais qui va me contredire si j’affirme que la couverture du dernier roman de Marie Pavlenko, Rita, est juste sublime ?
Personne ? OK. On est d’accord.
Je ne vous refais pas le topo non plus sur Marie Pavlenko. Je suis ton soleil (Flammarion 2017), Un si petit oiseau (Flammarion,2018), Et le désert disparaîtra (Flammarion, 2019)… Que des textes marquants ! Et Rita en est un aussi assurément.
#DeQuoiÇaParle?
Cette fois-ci, nous partons à la rencontre d'un groupe d'amis, ceux de Rita. Parce que Rita, elle, est la grande absente de ce texte même si elle occupe les témoignages et les esprits de toutes les personnes interrogées. Rita est partout mais elle ne dit rien. Elle reste silencieuse. On ne sait même pas si elle est encore là.
Que lui est-il arrivé ?
Viggo, Timour, Romane, Léna et Monsieur Hems vont tenter tour à tour de nous l’expliquer et afin de peut-être aussi comprendre comment ils ont pu passer à côté de tout ce qui se tramait.
#DansLeRouge...
Rita est un roman choral parfaitement maîtrisé. Comme dans un autre roman que j’ai beaucoup aimé (Tout ce que dit Manon est vrai de Manon Fargetton, éditions Héloïse Ormesson,2021), le personnage central n’intervient pas mais apparaît grâce aux récits de ceux et celles qui l’ont côtoyée, connue, aimée.
Ainsi, on entre dans un groupe de copains qui évoluent pour la plupart dans un milieu aisé. Le seul qui n’a pas le même train de vie, c’est Viggo. Lui, il galère à la maison depuis la mort de sa mère qui a fait perdre pied à son père. Alors, il se réfugie souvent chez Timour.
Et puis, Rita va débarquer. Solaire et discrète, sérieuse et débordée, elle intègre le petit groupe de façon plutôt naturelle. Mais voilà, elle cache beaucoup de choses Rita. Ou bien ce sont les autres qui ne veulent pas voir ?
Marie Pavlenko sait capter l’attention grâce à ce récit sur lequel plane largement le mystère. En effet, l’autrice ménage le suspense et nous dévoile les problèmes de Rita au compte-goutte. Ça m’a bluffée et un peu frustrée aussi je l’avoue.
J’ai vraiment trouvé cela intelligent de faire parler les autres. Chacun a un point de vue, son propre ressenti et sa propre histoire qui donne pour chaque témoignage un ton, un angle qui diffèrent.
Et avec ces profils différents, on aborde de nombreuses thématiques fortes dont deux pas si communes finalement en littérature jeunesse. Il y a la précarité bien évidemment à travers les personnages de Viggo mais aussi Rita. Et une autre dont je ne parlerais pas ici car elle donne trop de clés à cette lecture.
C’est un roman très touchant mais aussi très difficile car l’autrice dépeint des situations très délicates et comme je le disais des sujets sensibles. Elle n’édulcore rien, notamment dans les scènes du quotidien de Viggo. Mais c’est aussi une réalité pour beaucoup d’ados (mais pas que) : vivre avec un parent en souffrance ou défaillant..
La narration a vraiment joué un rôle fort et maintenu mon attention au plus haut tout du long. Je voulais savoir. Tout en redoutant de connaître la vérité, pressentant le drame.
Comme les autres titres de l’autrice, vous ne pourrez pas rester complètement insensible à l’histoire qui vous est racontée… Celle de Rita, jeune fille courageuse tentant de faire bonne figure, d’être comme les autres.
#PourQui?
Pour ceux et celles qui aiment le genre “roman choral”.
Pour ceux et celles qui veulent savoir sans le vouloir.
Pour ceux et celles qui aiment les romans réalistes.
Pour ceux et celles qui aiment les histoires de vie compliquées.
A partir de 14-15 ans.
#VosCommentaires