Laszlo, le petit garçon de cette histoire, a peur du noir. Ce n'est pas de chance parce que le noir habite dans la même maison que lui, "une grande maison, avec beaucoup d'escaliers, des vitres lisses et froides et un toit qui craquait." Et en plus, ce noir semble vouloir se cacher partout : dans le placard, derrière le rideau de douche et dans la cave...
Un soir, le noir vient rendre visite à Laszlo. Et il lui parle. Face à lui, comment le jeune garçon va réagir?
Cet album est graphiquement intéressant mais aussi intelligent au niveau de son propos.
Il faut dire que l'auteur et l'illustrateur ne sont pas n'importe qui. Tous deux ont fait un travail soigné sur ce sujet délicat à aborder en littérature enfantine.
A la lumière de la lampe de poche, on se promène en compagnie de Laszlo, enfant impressionné par les multiples et sombres recoins de sa grande maison.
Cet album traite de façon très directe la peur du noir. Et cette couleur, par la force des choses, est dominante dans ce livre, prenant des pleines pages et s'immisçant un peu partout, comme dans la maison du petit garçon.
Le noir est personnifié et intervient pour guider le jeune garçon, lui expliquer les raisons de sa présence, lui montrer son utilité et surtout le rassurer.
Le noir fait peur mais en fait, pourquoi? En bravant son angoisse, en apprenant à l'apprivoiser, le jeune garçon s'apaise.
Et l'album retranscrit graphiquement cet état. Le noir devient de plus en plus intense en même temps que grandit la peur puis vers la fin, quand Laszlo a compris qu'il n'avait pas à s'inquiéter, les tons deviennent plus doux.
Pas de lumière sans obscurité et inversement.
Les albums sur la peur du noir mettent souvent en scène des monstres et peuvent, je trouve, amener des angoisses supplémentaires. Ici, ce n'est pas le cas. Si cet album peut de prime abord sembler effrayant, il ne l'est pas. Le fait que la parole soit donnée au noir nous le rend plus sympathique. En se mettant à sa place, il nous apparaît sous un meilleur jour. Et pourtant, il nous entraîne à la cave, endroit terrifiant par excellence ! Mais encore une fois, en parlant, en s'exprimant et en expliquant, tout devient plus rationnel et moins affolant.
Un bel album qui réhabilite cette couleur malaimée, source d'angoisse enfantine.
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