“Elle poussa le battant, remercia une dernière fois le cocher et s’aventura sur le chemin. Très vite, elle fut avalée par l’obscurité. Pourtant le cocher resta de longues minutes sans bouger, fixant l’endroit où elle avait disparu.
Un frisson le parcourut sans qu’il en comprenne la raison.
Enfin, il se ressaisit et se décida à opérer un demi-tour. Il relança ses chevaux et, à son tour, s’enfonça dans la nuit. Pendant un long moment encore il ne put se défaire d’une sensation de malaise. Une impression dérangeante.
Celle d’avoir abandonné une brebis parmi les loups.”
#TuerN'EstPasJouer
Je crois que sans faire partie de la chanceuse équipe des partenaires Didier Jeunesse, ce roman aurait, quoi qu'il arrive, rejoint ma bibliothèque.
Pourquoi ? Une couverture sublime (oui, ça c’est un point important), un contexte comme je les aime (Londres, 19e siècle), une atmosphère de huis clos (les huis clos, c’est la vie) et une référence à une autrice qui, comme pour beaucoup, est une maîtresse du genre (Agatha Christie).
Donc, quand j’ai vu arriver dans ma boîte aux lettres ce roman, accompagné de petits goodies pour mettre dans l’ambiance, j’étais prête à embarquer !
Et puis, l’éditeur a lancé une lecture commune de 12 jours.
12 jours pour mettre à jour les secrets de la famille Blackwood.
12 jours de meurtres, de drames, de retournements de situations, de tension et de suspense qui ont donné une saveur toute particulière à ce livre que j’ai, de fait, pris le temps d’apprécier et de savourer.
Expérience concluante que j’espère renouveler prochainement.
En attendant, il faut quand même que je vous en dise un peu plus sur ce livre. Car sans le talent de Nathalie Somers, cela n’aurait pas été aussi prenant et délectable.
#DeQuoiÇaParle?
La jeune Judith Blackwood est orpheline et démunie. Elle n’a plus qu’une seule option : aller frapper à la porte du Manoir Blackwood où vit son grand-père, Reginald, qu’elle n’a jamais rencontré. En effet, ce dernier a renié les parents de Judith et leur voue une haine féroce. Par ricochet, à elle aussi...
De fait, elle se fait tout d’abord chasser. Puis, ce grand-père, pris de remords sans doute, lui offre une chambre. Dans la demeure, profitant de la fortune de cet homme pourtant sévère et méchant, habitent d’autres membres plus ou moins éloignés de la famille Blackwood qui ne voient pas la présence de Judith d’un très bon œil, sauf Samuel. Entre partie d’échecs, la passion du maître de maison, et les plantes du jardin d’hiver, une routine s’organise pour Judith.
Et puis, un mois après son arrivée, Reginald est retrouvé mort dans son bureau. Au fond de sa gorge, une boule de papier : une page d’un manuel d’apprentissage des échecs.
Va alors s’engager un terrible jeu où tout le monde semble en danger.
Entre les murs du manoir, qui a tout à gagner, ou à perdre…?
#EchecEtMat
Vous l’aurez compris, j’ai passé un excellent moment avec ce roman qui réunit tous les ingrédients d’une bonne histoire policière.
L’ambiance oppressante du manoir, les personnages singuliers qui y habitent et le jeu mortel qui s'y joue m’ont vraiment séduite. Totalement immergée, j’avais un peu l’impression d’être une petite souris, arpentant les couloirs de la demeure, assistant aux drames et péripéties nombreuses au fil des chapitres.
L’autrice a su construire son récit, tel un joueur d'échecs, afin de nous mener par le bout du nez une bonne partie de l’intrigue. Les personnages très marqués mais pas caricaturaux (le cousin imbuvable, la tante rigide, l’oncle faible et soumis ou encore le majordome trop fidèle et strict…)
Tout converge vers un seul et même but : nous déstabiliser et nous tenir en haleine quoi qu’il arrive. Car quand on pense y voir clair, un nouveau coup est joué et remet tout en question. C’est malin. C’est un peu pervers aussi. L’autrice ne ménage pas ses protagonistes ni son lectorat. Et tant mieux !
L’enquête est complexe et même les mieux placés pour démêler les fils semblent bien en peine. En effet, deux inspecteurs de Scotland Yard ont été appelés. Mais il faut préciser que l’un des deux est quelque peu distrait par l’un des suspects. De fait, cet élément ajoute un petit doute supplémentaire. Et on doute ! Beaucoup. De tout. De tous et toutes.
Mais, mais, mais… il faut que je m’arrête. Je n’en dis pas plus. Il faut que vous puissiez être surpris autant que je l’ai été.
Je vous invite à entrer dans le manoir Blackwood mais par contre, faites attention à vous et méfiez-vous des faux-semblants.
#PourQui?
Pour ceux et celles qui aiment les huis clos.
Pour ceux et celles qui cherchent un roman à suspense.
Pour ceux et celles qui jouent aux échecs.
Pour ceux et celles qui aiment échafauder des théories (vous allez être servi.es)
Pour tous et toutes à partir de 13 ans.
#VosCommentaires