La fourmi rouge

Soumis par HashtagCeline le mer 10/01/2018 - 21:25
Je crois que je peux le dire : c'est mon coup de coeur 2017 !
#PourquoiPas?

 

C’est un roman que j’ai ouvert un peu comme ça. Ca m’arrive souvent. J’avais eu l’occasion de le commencer à maintes reprises. Mais finalement, pas trop motivée, je le laissais toujours de côté au profit d’un autre. Et puis, bon. Je me suis dit : « Allez, vas-y, lis-le… » 
Dès le premier chapitre, c’était joué. Je ne l’ai plus lâché…
 

#MiseEnGarde

 

Attention, je vais faire un article avec plein de citations et mettre le mot « drôle » à de nombreuses reprises.
 

#RésumonsEtCitons(Beaucoup)

 

Vania Strudel porte un nom délicat : « Un blase de protège-slip accolé à une pâtisserie autrichienne bourrative. Youpi. La moitié de mes chers camarades m’appelle Tampax et le reste opte pour Strud’balle ».  

Vania Strudel trouve son physique ingrat : « Récapitulons : je nais avec un ptosis, ce qui est déjà pas mal. On peut ajouter à ceci des genoux cagneux, des cheveux filasse ni bruns ni blonds (mais ça, il paraît que c’est très tendance : les Américains appellent cette nuance le « brond »). Ensuite, je suis faite comme un mec, le léger détail du pénis mis à part. Les bons côtés ? Des hanches étroites et des mollets fins que même les travestis thaïlandais peuvent m’envier. Les mauvais ? Un cou de taureau et pas de seins. » Pour info, le ptosis, c’est le fait qu’un de ses yeux est légèrement fermé.

Son père est taxidermiste et conduit une ouafture (je vous laisse imaginer ce que cela peut donner) et sa mère est « morte » (moins drôle). Situation familiale compliquée même si son père fait tout pour que Vania soit heureuse. 

Ils habitent un petit appartement dans un immeuble animé. 

C’est la fin de l’été et Vania est plutôt contente de retrouver Pirach (surnom de Pierre-Rachid) son meilleur ami qui est aussi son voisin avec qui elle est très très complice.
Sauf que pendant l’été, alors que Vania n’a pas changé d’un iota, Pirach lui s’est transformé en beau gosse : « Ce n’est pas mon Pirach qui se tient sur le seuil. On dirait plutôt qu’un type gaulé comme un nageur a arraché la tête de mon meilleur ami avant de la poser sur ses épaules sculpturales. » 
Et pire du pire du pire, il est sorti avec une fille  pendant les vacances. Qui ? Et voilà le pire du pire du pire du pire du pire : « Charlotte Crevure Poufiasse Kramer », l’ennemie jurée de Vania depuis l’école primaire qui ne manque jamais une occasion de lui pourrir la vie. 

Florilège des sévices infligés:
« Souviens-toi, en classe verte au CM2, elle a mis un laxatif dans mon chocolat chaud. Je me suis vidée comme une dinde de Noël en pleine partie de ballon prisonnier ! Et, détail qui a son importance : je portais un bermuda blanc ! » 
« En 5e, elle a convaincu tous les garçons de ma classe de m’offrir des rasoirs jetables le jour de mon anniversaire. Pour me « débarrasser de ma moustache de Portugaise » 
« Elle m’a coupé les cheveux en cours de SVT ! Elle s’était assise derrière moi et elle a sectionné ma natte, comme ça, d’un coup de ciseaux Maped !(…) Et ensuite, comme si ça ne suffisait pas, elle l’a filée à ce tocard de Julien Berger qui l’a glissée dans sa braguette et l’a laissée pendre pendant toute la récréation !» 

Non. Cette fille ne peut décidément pas être la petite amie de son meilleur ami ! C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase de la vie compliquée de Vania Strudel. Ça et un drôle de mail qui parle de fourmi noire et de fourmi rouge… 
Il faut dire que Vania n’est pas très honnête avec elle-même. Elle garde un lourd secret qui la mine. Il va falloir qu’elle crève l’abcès et qu’elle fasse enfin face à la réalité. 
Et puis qu’elle regarde un peu autour d’elle et qu’elle s’ouvre aux autres. 
Mais tout ça biensûr, avec humour.
 

#Drôlissime

 

Alors si les citations (très nombreuses) que j’ai insérées dans mon résumé ne vous ont pas fait rire, n’ouvrez pas La fourmi rouge (quoi que…). En revanche, si vous avez souri voire ri, dites vous que ces répliques ne sont qu’un maigre aperçu de l’humour dont est doté l’héroïne du roman d’Emilie Chazerand. Honnêtement, je pourrais citer tout le livre tellement c’est marrant (je n’ai pas dit drôle).
Mais ce n’est pas que drôle (ah si, le revoilà).
 
Eh oui, bien souvent, un sens de la repartie, une façon systématique de tout tourner en dérision est le signe d’une grande détresse. Et Vania qui a une histoire compliquée n’échappe pas à la règle. C’est donc un personnage bien plus complexe qu’il n’y paraît au premier abord.
Et puis, ce qui est fort, c’est que tous les personnages de ce roman apportent quelque chose. 
Le père (maladroit, blessé, drôle), la famille de Pirach (il y a des scènes cultes avec sa famille), Charlotte (sa bêtise est à mourir de rire), la voisine du dessus qui cherche désespérément un mec mais qui vit avec son père qui ne parle plus (mais à qui Vania parle beaucoup beaucoup), son amie Victoire qui souffre d’un étrange syndrome (« Victoire Morin schlinguait. Elle schlinguait même grave sa race le poisson pourri. Elle était atteinte du fish-odor syndrom. D’après ce qu’elle m’a expliqué un jour, c’est une histoire d’enzymes qui fonctionnent mal. ») … Tous ont leur place et leur rôle ! 
C’est bourré d’éléments qui peuvent sembler à priori invraisemblables mais c’est tellement bien écrit et encore une fois tellement drôle que ça marche vraiment bien. 
On aurait envie d’aller manger une pizza chez Vania avec son père, Pirach, Victoire (même si elle schlingue), et pourquoi pas Charlotte (même si c’est une « pouffiasse »).

Il y aurait encore mille choses à dire sur ce livre mais après ça gâcherait tout. Et ça ne serait plus drôle.

C’est un GROS coup de cœur. C’est MON coup de cœur de 2017 et peut-être même LE coup de cœur.

LISEZ-LE !!! 
 

#EncoreUnPeu

 

Parce que ça me fait plaisir : 
« Quand je suis nerveuse, j’ai une légère tendance à la diarrhée verbale. » (p.55)

« Là, c’est moi qui ris. Mais pas un joli rire de fille qui éclate dans l’air en mille clochettes adorables. Non. Un hennissement. Un truc de bourrin, avec tape sur le genou et tout. » (p.65)

« Euh… Je veux pas déranger, m’sieur Strudel. C’est parce que je sors tout juste de mon entraînement de twirling bâton et que Vania m’a gentiment proposé de grignoter un truc avec elle. Vous en faites pas, je vais envoyer un texto à ma mère pour qu’elle passe me prendre… 
Je note sur le visage de papa qu’il tique sur « twirling bâton ». Je le comprends : c’est certainement l’activité pseudo-sportive la plus ridicule qu’une tarée de majorette ait inventée sous l’emprise d’une gorgée de cidre brut. » (p.86)

« – Moi, je l’adore. C’est un des rares adultes qui ne me pose aucune question sur mon syndrome et qui me traite comme si j’étais normale… À croire qu’il ne sent pas mon odeur. 
– Victoire, chaque heure de chaque jour de chaque semaine de sa vie, mon père vide des animaux. Il sort leurs organes internes pourris de leurs couennes puantes, et ensuite il les bourre de trucs pour leur rendre leur forme. Tu crois réellement que l’odorat est son sens le plus développé ? 
– Pas faux… 
– En plus, il aime particulièrement empailler les poissons. Certains pêcheurs du dimanche lui demandent de faire des trophées avec des thons ou des truites. Toi, à côté, t’es une salade niçoise, je te jure ! 
 Franchement, Vania, si c’est comme ça que tu complimentes les gens, passe direct aux insultes. T’embarrasse pas. » (p 91-92)
 

Coup de cœur !
Collection
Editeur
Public
Date de sortie
Nombre de pages
256
Langue
Français
Image

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