Ton absence

Soumis par HashtagCeline le mar 03/05/2022 - 16:56

" Toi déjà, tu savais, que la vie est fébrile, qu'à quoi bon les lignes droites, confort et insipides, quand tous les creux attendent, en embuscade, les écarts qui inquiètent, sinueux qui émerveillent. Qu'il faut savoir saisir et s'emparer, jouir tout entier de ces ciels étoilés et ces lumières de Cézallier, qui jamais plus ne voudront briller.

Mais attends.

Tout cela pour plus tard, pas trop vite.

Laisse-moi remonter les heures, d'abord, je ne veux rien oublier."

#GuillaumeNail

Rappelez-vous, il y a deux ans, je vous parlais avec enthousiasme de Tracer ( par ICI )... On y suivait le road trip vers l'Aubrac d’une jeune fille en quête d’elle-même.
Et voilà, il aura fallu attendre un peu, combler l’absence là-aussi pour enfin découvrir le nouveau texte de Guillaume Nail : Ton absence.
Mais cela en valait vraiment la peine. Ce roman est tout simplement magnifique et extrêmement émouvant.

#RésumonsUnPeu

Léopold passe un stage de perfectionnement pour le BAFA. Lors du précédent, il s’est fait 
une bande de potes qui est au complet cette fois-ci encore. Il y a Karima, June, Mel côté fille et Zachée, Tiago, Damien côté garçons… Ce dernier est la forte tête du groupe, celui qui met l’ambiance mais qui la pourrit aussi régulièrement.
Et puis il y a Matthieu. Lui, Léopold l’a repéré immédiatement, dès la montée du bus. Les autres aussi, mais c’était pour se moquer. Pas Léo. Lui, il a ressenti quelque chose de fort pour Matthieu. Ça le chamboule. Mais il y a les autres, et devant eux, il ne peut rien montrer. Ce stage s’annonce compliqué à gérer...
 

Intérieur

#EnManque

Bon, pour commencer, ce qui est super fort dans ce roman c’est que le narrateur nous livre un récit au présent tout en tenant compte d’une issue, d’un dénouement qui, on le sait, a mené sur l’absence d’une personne qui a compté et dont la présence a été bouleversante.
Tout du long, le manque est là, le manque s’installe alors même que la personne qui n’est plus est encore là. Elle évolue sous les yeux du narrateur (et les nôtres) et sa présence est un tout.
Le regret est présent, on sent que le narrateur, Léo, veut retenir, se souvenir de tous ces petits moments insignifiants, ces instants volés et partagés car aujourd’hui, on le suppose, il n’y a plus rien.
Même l’agencement du texte veut parfois ralentir, retenir l'instant avec ces phrases qui s’arrêtent puis reprennent à la ligne du dessous, les mots écrits en lettres capitales qui vont et viennent même verticalement.

Tout le texte semble vibrer au diapason des émotions du narrateur. Il en va de même quand il explose. Les mots débordent et la typo aussi.


Que s’est -il passé ? Cette absence, quelle est-elle ? On ne le sait pas. On peut tout imaginer, le meilleur même si on penche plutôt vers le pire (ça c'est moi aussi, toujours voir le pire...). Le ton adopté est trop nostalgique, trop ému. On pressent le drame. Mais on ne sait pas. On ne peut qu’imaginer.

Au-delà de ça, il faut dire que l’ambiance, pendant ce stage, est pesante. Si tout le monde ou presque cherche à s’amuser, cela se fait souvent au dépend du même et cela crée des tensions que l’on sent grandir progressivement. J’avoue que j’ai lu ce texte avec fébrilité.
Le récit joue sur les non-dits, les faux-semblants et la dualité. C’est aussi très poétique. Il y a de très beaux moments, notamment l’une des dernières nuits, sous les étoiles. Le temps semble suspendu et peut-être que le pire (qu'on imagine) pourra être évité. Mais la vie n’est pas toujours aussi douce et Guillaume Nail nous le fait comprendre à sa façon.
De fait, une fois le livre refermé, on s’interroge sur le sens de nos actes, ceux que l’on manque, ceux que l’on regrette, ceux qui nous fichent en l’air mais qui sont irréversibles. Qui font de nous ce que nous sommes ou ce que nous choisissons d'être...
On s’interroge aussi sur l’amour, le premier, celui qui nous fait palpiter le coeur comme aucun autre. Celui qui n’est pas forcément facile à assumer au regard des autres, surtout quand celui-ci est aussi malveillant.

Je ne vous en dis pas plus. J’espère ne pas vous en avoir trop dévoilé. Je ne crois pas car tout ne se joue pas sur ce qui s’est passé ou non. C’est aussi un texte qui parle du désir secret, de la découverte des sentiments. Mais aussi des rapports aux autres et de la nocivité de l’effet de groupe. L’amitié peut être toxique.

Bon, vous l’aurez compris, j’ai aimé Ton absence. Et je vous invite fortement à le lire vous aussi.
 

Intérieur

#PourQui?

Pour ceux et celles qui cherchent une histoire d'amour.

Pour ceux et celles qui cherchent un texte court et intense.

Pour ceux et celles qui veulent lire un roman percutant et émouvant.

Pour tous et toutes à partir de 13-14 ans.

Coup de cœur !
Collection
Editeur
Public
Date de sortie
Nombre de pages
192
Prix
12.80 €
Langue
Français

#VosCommentaires

#OnContinue ?

Marquise
"Au nom du Plaisir, de la Frivolité et de la Sainte Beauté!"
#marquise, #joannerichoux, #sarbacane, #exprim, #amour, #roisoleil, #mensonge, #cour
Y aller
Hervé Giraud nous fait "voir du pays" en compagnie de Solal, son héros en quête d'aventures et de sensations fortes. Comme sa couverture, ce roman est complètement décalé !
#yaller, #hervegiraud, #thierrymagnier, #aventure, #roadtrip, #geek, #zelda
La fille sans nom La fille sans nom

"Je me déteste moi. Oh, qu'est-ce que je me déteste ! Je ne suis qu'une fille sans nom, une esclave sans maître. Je manque de tout, même de courage et je n'ai rien. Je ne suis rien."…
#lafillesansnom, #maellefierpied, #lecoledsloisirs, #mediumplus

La nuit tombe maman rêve La nuit tombe, maman rêve

“A peine sortie, elle se fait belle, avec du rouge sur les lèvres, dans les cheveux, et des paillettes un peu partout.
De toute façon, Maman a un soleil dans le coeur, elle resplendit, même…
#lanuittombemamanreve, #ceciledumoutier, #lunagranada, #evegentilhomme, #lateteailleurs

L'Agence Pendergast
"Des monstres menacent la ville? Une solution : l'Agence Pendergast !"
#lagencependergast, #leprincedestenebres, #lemonstredesegouts, #christophelambert, #didierjeunesse
Éden
"(....) elle a l'air de me prendre pour une demi-folle, mais l'essentiel c'est qu'elle me croie sincère. Pas une complète mytho qui veut faire genre. Genre quoi, je n'en sais rien, mais je me…
#eden, #rebeccalighieri, #ecoledesloisirs, #mediumplus
Et c'est comme ça qu'on a décidé de tuer mon oncle
"Je ne suis pas un menteur. Même que j'ai dix millions de dollars, pour de vrai. En plus, elle m'a jeté le sel dessus, dit-il en désignant une bosse violacée sur son front. Et elle a dit qu'elle me…
#etcestcommecaquonadecidedetuermononcle, #rohanogrady, #monsieurtoussaintlouverture
A(ni)mal A(ni)mal

" "Migrateurs ", "migrants", les uns oiseaux, les autres humains... presque le même mot pour désigner ces voyageurs qui se croisent et passent d'un lieu à l'autre. Les premiers filent vers le sud…
#animal, #cecilealix, #slalom

Meurtre mode d'emploi (à l'usage des jeunes filles)
“Pip savait beaucoup de choses, (...) ; elle savait que “hippopotomonstrosesquipédaliophobie” était le terme technique pour désigner la peur des mots trop longs, elle savait réciter par coeur les…
#meurtremodedemploialusagedesjeunesfilles, #meurtremodedemploi, #hollyjackson, #casterman, #letsread
Speak
"Je n'ai ni la bonne coupe de cheveux, ni les bons vêtements, ni la bonne attitude et je ne sais pas à côté de qui m'asseoir. Je suis une paria."
#speak, #lauriehalseanderson, #emilycarroll, #ruedesevres, #labellecolere, #vousparlerdeca